Ma gorge s'assèche, je ne saurais dire depuis quand.
Je suis comme un fruit pourri, rongé jusqu'au noyau.
Je marche sur des débris de verre, j'entends derrière moi les aboiements des chiens. Mon coeur a des épines.
Je penche le regard vers mes mains rouges, mes yeux glissent et je tombe.
Les chiens se rapprochent.
Je rampe, nu sur les braises et les charbons ardents, le dos à la merci des oiseaux prédateurs.
Je me redresse, mes pieds s'enfoncent, je coule et me noie dans du sable noir.
Je suis digéré, expulsé, vomi par le sol rempli de dents.
J'explose.
Je fonds. Je me reprend.
Je cours, l'écume aux lèvres, la rage aux dents. Yeux revulsés. Terreur. Langue pendante. Douleur.
Mon talon se déchire. On m'a mordu.
Non, on me l'a mangé.
Les tambours grondent, je roule au fond des fosses.
Des mains raides m'aggrippent.
Je tombe.