Le jour où j'entendis ta voix

Chapitre 19: Affolement aux cœurs et aux corps

J'ai l'impression que Tyler et moi jouons à un jeu dangereux, très dangereux que nous ne pouvons contrôlés. A moins qu'il y joue seul mais, le fait que je ne l'empêche en rien fait de moi une complice. Je me sens avide, au bord du précipice...voilà ce que je ressens au moment même où les yeux de Tyler parcours chaque parcelle de mon visage et où son souffle heurte mes lèvres. C'est plus fort que moi, j'ai comme un besoin de son touché, j'en veux plus et pourtant, il s'arrête, comme toujours. Sent-il aussi que ce n'est pas une chose à faire ?

Lorsque je reporte toute mon attention sur lui, c'est avec stupéfaction que je le vois s'approcher de plus en plus. Mes bras attrapent les siens machinalement et je me mets malgré moi à trembler. Je ne sais si c'est d'impatience ou de peur. Mes yeux se ferment et je sens ses mains agrippés mes joues un peu plus fort tout en restant doux. Pourquoi il est comme ça ? Pourquoi maintenant ? Lui qui dit que je ne suis pas son style, que je suis horrible, sans cœur...Qu'est-ce qui lui arrive ?

Je perds le fil de mes pensées lorsque je sens ses mains descendre sur ma nuque et mes épaules. Lorsque ceux là arrivent sur mes bras je ne peux m'empêcher de sursauter puis de me calmer immédiatement. Son contact me procure de la sérénité- quelque chose que je ne connaissais pas avant lui. Lorsque je j'y repense, je n'ai jamais rien connue avant lui ; juste une vie sans émotions, non banale mais non normal. J'ouvre lentement mes yeux tombant directement sur les siens. J'aime cette petite lueur de dorée dans son regard...Comme le soleil illuminant le ciel...C'est ça. Il est mon soleil.

Ma main se pose délicatement sur sa joue, toujours le regard encrer dans le sien et je la lui caresse. J'ai comme une impression de déjà-vu. Ce visage, ce regard est comme un semblable. Ma main continue son tracé jusque sur ses lèvres que je dessine. Quant à lui, j'ai l'impression que son souffle est coupé ou qu'il accélère mais malgré l'envie que je veux l'avoir dans mes bras...Je pense encore que c'est mal. Très mal et c'est en un souffle que je soupire

- « On ne devraient pas... »

Mon corps tout entier me crie le contraire, à ce moment même, c'est le peu de conscience qui parle pour moi. Et je sais que de la peur est toujours présente, pas de lui mais pour lui. Qu'est-ce qui va bien pouvoir nous arriver si nous continuions ensemble ?

- « J'ai menti. »

C'est la seule phrase qu'il me dit. Mon attention est centrée sur lui lorsqu'il continue.

- « Lorsque j'ai dit que je t'avais kidnappé, que tu n'étais pas mon type...J'ai menti. J'ai menti quand j'essayais de ne pas te toucher. J'ai menti quand je voulais rester loin de toi. »

Mon regard ne quitte pas son visage d'une seule seconde. Tyler se livre complètement à moi et mon cœur semble vouloir exploser à tout moment...

- « Je suis faible depuis que je t'ai retrouvé...Tu me rends faible plus que tu ne me rends fort, Clara... »

Ce n'est rien qu'un murmure et pourtant, c'est comme si le monde entier le savait.

- « Tu me rends fou. »

C'est avec difficulté que je cache mes rougeurs et déglutis. Cela sonnait comme un reproche avec autre chose. Tyler me scrute un instant avant de soupirer et de passer une main dans ses cheveux tout en se remettant assis correctement. Je cligne plusieurs fois des yeux avant de m'appuyer contre la portière, cherchant un moyen de retrouver une respiration à peu près normale. Il ne fait que de me fixer, même lorsqu'il me tend cette « hamburger » comme il l'appelait et que je le mange. Il me rend...Je ne sais pas réellement. Je me sens nerveuse, préoccupée, heureuse et...

Mon regard se perds sur le siège avant et je sursaute à tel point que même Tyler est surpris. Je saute littéralement sur lui.

- « J'ai déjà ressenti ça avant ! Tout ça ! J'ai déjà ressenti ! »

Il fronce les sourcils puis cligne plusieurs fois avant de sourire.

- « C'est pour ça alors...Si tu pouvais descendre par contre...ça serait bien princesse. »

Mon trouble est bien présent lorsque je baisse mon regard sur la position que l'on a. En effet, je suis littéralement sur ces genoux que je m'empresse de descendre pour finalement reprendre mon hamburger et croquer dedans.

« Princesse » celui-ci ne sembler pas du tout arrogant mais plutôt comme un surnom mignon, cela me plaît. Et ce qu'il m'a confié...me plaît aussi...comme reliés. C'est en me blottissant contre son bras que je m'endors doucement. Une nuit sans rêve mais agiter par les battements incessants de mon cœur.