Prologue

403 35 22
                                    

 Merci à Olbook pour la couverture du livre ♡
L'histoire commence en dessous. Bonne lecture ;)

Édouard Gebbles s'avança vers la prison, sa veste de policier sur l'épaule droite, inutile à la canicule qui régnait début août. Les portes s'ouvrirent pour le laisser rentrer dans la grande cours où un nombre incalculable de prisonniers se tenait en rang.
Où va le monde... pensa Gebbles. Il y a plus de prisonniers ici que d'enfants dans une cours d'école.

Un gardien lui ouvrit les portes de l'aile droite et Édouard se retrouva dans un couloir mal éclairé, aux murs couverts de graffitis taillés aux couteaux.
Le gardien s'approcha de la cellule 77 et toqua à la porte pour s'annoncer, au moment où il enfonçait une clef rouillée dans la serrure.
- Monsieur Dallois, vous avez la visite d'un policier. Entrez, je vous en prie.   Il fit signe à Édouard d'avancer.
Gebbles entreprit de refermer la porte une fois que le gardien l'eut laissé rentrer.
 
Le prisonnier était allongé sur une plaque de pierre recouverte d'une fine couverture, l'ensemble lui servant sûrement de lit.
- Bonjour. Édouard Gebbles. Se présenta le policier.
- Vous êtes le père du gamin disparu depuis 2 mois ? Demanda Dallois.
- C'est moi, oui. Vous vous doutez probablement de la raison qui m'amène ici...
- Je ne suis plus accusé du crime que je n'ai pas commis ? Ça serait trop beau.
- En effet. Ça serait trop beau. Non, je venais pour une raison plus personnelle. J'aimerais connaître la raison qui vous a poussé à commettre cet acte et savoir où est mon fils en ce moment même. Bien que les policiers soient toujours en pleines recherches, pas moyen de mettre la main dessus. Vous êtes le seul à pouvoir nous éclaircir et je voudrais bien en entendre un peu plus que ce que vous avez marmonné tout le long de votre procès.
- Honnêtement, au bout de 2 mois, je doute que votre fils soit encore en vie... Mais je ne peux pas vous donner plus de détails sur un crime que je n'ai absolument pas commis.

Il y avait dans sa voix un ton calme qui rendait sa défense très crédible. Gebbles haussa le ton sans se laisser déstabiliser.
- Ah vraiment ? Pourtant vous faites un coupable parfait. Est-ce vraiment utile de rappeler que des traces d'ADN correspondant aux votre ont été retrouvées dans le coin où mon fils s'est fait enlevé ?
- Simple coïncidence. Je vous ferai remarquer que votre fils était un peu jeune pour se rendre à la boulangerie tout seul. Même à la campagne vous savez ! On n'est en sécurité nulle part.
- Il n'était pas seul, il courait loin devant sa mère. Celle-ci l'a perdu de vue quand il s'est caché derrière un muret. Et quant à votre casier judiciaire, je soulignerai qu'il est loin d'être vide, sans oublier les abus sur mineures qui vous ont valu plusieurs visites en prison.
- Bon... vous persévérez à ne pas me croire et comme je n'ai pas une influence très importante sur vous je vais simplement vous demander d'arrêter de m'agresser avec vos questions dont les réponses m'échappent totalement. Si vous voulez bien me laisser tranquille maintenant.

De la cellule émanait une atmosphère oppressante malgré les murs en pierre qui isolait en partie la chaleur.   Un couple de rats faisaient des allers et retours dans une alcôve abîmée marquant l'angle de la pièce, collant leurs poils gris et sales à la roche fraîche.
- Dîtes-moi au moins où il est ? Je sais qu'il y a très peu de chances qu'il soit en vie mais je veux juste m'assurer de le retrouver un jour. Je préfère le savoir mort que souffrant.
- C'est étonnant de votre part. Mais je ne vais pas inventer une histoire pour vous faire plaisir alors que, je vous le répète pour la énième fois, je n'y suis pour rien.
Sa voix avait un aspect tellement convaincant que Gebbles faillit se laisser prendre au jeu du détenu.

Il se releva et s'apprêta à sortir de la cellule lorsque Dallois lui lança :
- Un jour, vous regretterez de m'avoir accuser à tort.
- C'est ça ! Pour l'instant, je regrette surtout que vous m'ayez privé de mon fils. Demain aurait été son quatrième anniversaire.

La porte claqua derrière lui, un écho désagréable résonnant sur les murs de l'allée où un soleil hésitant commençait tout juste à s'engager entre les barreaux des fenêtres.

Jacques a dit : tue !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant