Chapitre 2

153 22 6
                                    

- Alors, Lucas, es-tu prêt à nous révéler ce que tu as vécu les deux derniers mois ?

Le psychologue, installé dans son fauteuil, jouait machinalement avec ses doigts, attendant depuis maintenant 30 minutes que Lucas ouvre la bouche pour sortir au moins un mot. Un seul qui prouverai que l'enfant n'avait pas perdu sa langue après leur retour à Aulan. Les psychologues et médecin consultés depuis lors, n'avaient pas participer grandement au rétablissement du garçon et les parents s'étaient finalement rabattus sur le dernier psychiatre près du village.
- Non. Répondit Lucas d'un ton sec.
- S'il-te-plaît mon chéri. Supplia Lisa.
- Je ne suis pas ton chéri ! arrête !
- Pourquoi réponds tu si méchamment à ta mère ? Intervint Édouard.
- Chais pas. Parce que moi non plus je la reconnaîs pas... Peut-être.
- Si tu voulais bien nous en dire plus ce serait plus simple tu sais ? Demanda calmement le psychologue.

Le bureau du psychologue n'était pas un modèle de propreté. Des moucherons volaient en tous sens et des tas de livres s'amoncelaient sur les côtés des étagères, tant celles-ci étaient pleines.

Une araignée de la taille d'une balle de ping-pong monta lentement sur la partie du bras de Lucas qui n'était pas couverte par sa manche. Il l'écrasa d'un coup de poing sans y porter plus d'attention que si ça avait été un simple et ridicule moucheron.
- Je ne comprends plus rien docteur. S'exclama Lisa. Il a toujours eu une peur bleue des araignées.
- C'est faux ! Hurla l'enfant.
- C'est sûrement que cet événement l'aura endurci. Lucas, continua le psychologue, peux tu nous raconter un souvenir agréable avec tes parents qui t'as marqué avant ton enlèvement ?
- Non.
- Pourquoi ? Dit-il toujours avec la même douceur.
- Parce que. J'ai pas envie. J'ai aucun souvenir avec eux qui me rend content.
- Mais si... tu ne te rappelles pas de ton troisième anniversaire où tu avais invité tous tes copains... vous aviez fait une grande chasse au trésor. Tu avais bien ri je me rappelle.

Brusquement, sans prévenir, Lucas leva la main et l'applatit violemment sur la jambe gauche de son père qui poussa un juron.
- Espèce de... qu'est ce qu'il te prend ?
- J'te déteste ! Vous m'avez même pas cherché vous même quand j'ai disparu. Je vous parle plus jamais.
Le psychologue crut que ce fut le bon moment pour intervenir de nouveau.
- Vous savez, il vient de vivre un traumatisme. Il a été enlevé par un
psychopate dont on ignore les actions qu'il a eu sur lui et il n'a que 4 ans... il a besoin de temps pour se remettre. Si on essayait de lui expliquer qu'il est en sécurité maintenant ça l'aiderait sûrement à regagner la confiance de son entourage.
- Vous avez raison docteur.
- La séance est finie pour aujourd'hui. Bon courage et n'oubliez pas ce que je vous ai dit.
Le psychologue les emmena jusqu'à la sortie, leur serra la main et retourna dans son bureau.

Seulement... au fil du temps et malgré tous les conseils du psychologue, les faits et gestes de Lucas ne s'améliorèrent pas.

Jacques a dit : tue !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant