Chapitre 7

122 17 5
                                    

- Pfeiffer, je vous emmène. Bern lui menotta les poignets pour éviter tout déraillement dans la situation.
- Qu'est ce qu'il voulait me faire voir. Se demanda Édouard. La question trottait dans sa tête
- Je n'en sais rien. Répondit Lisa.
- Je vais lancer les recherches du corps de Lucas. Décréta Pierre. J'envoie immédiatement mes meilleurs chercheurs.
- Et moi je m'occupe de la procédure pour faire libérer Dallois. J'irai le voir demain dans sa cellule pour lui annoncer qu'il est libre et m'excuser personnellement auprès de lui.
Les deux policiers quittèrent la maison sous les coups de minuit, traînant derrière eux un Marco ensuqué à l'air frustré, suivis par le spécialiste.
Le lendemain, Pierre appela pour leur annoncer le commencement immédiat des recherches.
Édouard prit le chemin de la prison, suivi d'un gendarme et d'un avocat.
- Monsieur Dallois, nous avons le plaisir de vous annoncer votre relâchement. Voici une somme d'argent qui vous aidera à trouver un logement en ville et qui nous excuse de vous avoir accuser faussement. Les empreintes relevées sur les lieux du crimes étaient probablement fausses.
- Vous avez retrouvé le VRAI coupable ? demanda Hector Dallois.
- Pas encore mais nous avons une piste.

En quittant la cellule, Édouard ressentit brusquement comme une étrange douleur sur son avant-bras droit. Il souleva sa manche et s'aperçut qu'une énorme cicatrice traversait son bras sur la semi-longueur, réalisant qu'il n'en avait jamais ressenti ou soupçonné sa présence auparavant.

Son domicile se trouvait à 25 kilomètres de la prison et il s'empressa de monter dans sa voiture pour le rejoindre. En arrivant, il demanda à sa femme de le suivre dans la salle se bain.

- Que se passe t-il ? S'inquiéta t-elle.
Il lui montra la cicatrice qui le lançait maintenant dans toute la longueur du bras.
- Qu'est ce qu'il y a ? Je ne vois rien. Dit-elle.
- Mais si ! Là !
Il ne comprenait pas. Elle faisait la largeur d'une fissure faite par un marteau piqueur dans un mur.
- Tu ne la vois pas ? S'impatientait-il.
- Non désolée, je ne vois pas de quoi tu parles.
- Mais... mais t'es bigleuse ? S'énerva t-il. Il n'y a pas besoin de s'appeler Sherlock Holmes pour voir que j'ai une énorme cicatrice en travers du bras !
- La seule chose que je vois sur ton bras, ce sont tes grains de beauté. Et tu n'es pas obligé de me parler sur ce ton.
- Si ! Excuse-moi mais je ne suis quand même pas le seul à voir cette entaille incroyablement grosse ?
- Apparemment tu l'es. Après, si ça t'inquiète tant que ça, consulte ton médecin !
- T'as raison. À plus je reviens pour dîner. J'espère...

Tout se passa trop vite pour laisser à Lisa le temps de comprendre.
Édouard monta dans sa voiture et démarra le moteur.

Le médecin le plus proche se trouvait à une bonne vingtaine de kilomètres, le temps pour lui de supporter la douleur de son bras pleinement. Il était cependant étonné que sa femme n'ait rien remarqué. Peut-être faisait elle semblant pour éviter de se rajouter des problèmes en plus.

Heureusement pour lui, la salle d'attente était vide quand il arriva et le médecin le prit en charge sans rendez-vous.
- Bonjour. Alors, pourquoi êtes vous là ? Demanda le docteur.
- Depuis peu de temps je ressens une douleur très forte dans le bras et quand je soulève ma manche pour regarder d'où elle vient, je vois une énorme cicatrice.
- Montrez-moi ça ! Attendez, installez vous sur la table d'oscultation.
Édouard s'exécuta. Il retira sa manche pour que le docteur puisse regarder de plus près.
- Où est elle ? Interrogea t-il.
- Là enfin ! Regardez, elle est gigantesque, on ne peut pas la manquer !
- Je vous dit que je ne vois rien !
- Vous êtes vraiment aveugle !
- Monsieur, je vais vous donner l'adresse de l'hôpital le plus proche. Il est à quelques minutes en voiture.
Il sortit un bout de papier et nota l'adresse.
- Je les appellerai quand vous serez parti. En attendant, je dois faire rentrer d'autres patients avec qui j'ai rendez-vous. J'espère que le personnel de l'hôpital remarquera votre blessure. Bonne journée.
Il le conduisit jusqu'à la porte et lui serra la main.

Arrivé dans sa voiture, Édouard saisit l'adresse sur son GPS.
- Ils vont me rendre fous ! S'énerva t-il.

L'hôpital était situé à une dizaine de minutes du local du docteur.
En arrivant, il gara sa voiture là où la place restante sur le parking le lui permettait.
Il rentra dans l'hôpital et se dirigea vers l'accueil.
- Bonjour, je viens de la part du docteur Mercier.
- Oui, on a reçu son appel. Asseyez-vous ici, le personnel va bientôt vous prendre en charge.
Il prit un siège, une revue qui se trouvait à côté et commença à la feuilleter.
Au bout de 25 minutes, un homme vint le voir.
- Monsieur Gebbles ?
- Oui ?
- Venez. C'est moi qui m'occupe de vous.

Édouard se leva, la douleur tiraillant toujours son bras. Une migraine énorme s'ajouta à son horrible sensation, comme si des billes ne cessaient de remuer dans son crâne.
- Entrez, déshabillez-vous et enfilez cette blouse. Ensuite vous vous allongerez sur la table s'il vous plaît.
Mais au lieu de lui soulever la manche, Edouard fut surpris de le voir mettre en marche la grosse machine à côté de laquelle il s'était allongé.
- Qu'est ce que... ?
- Une IRM. Ne vous inquiétez pas vous ne sentirez rien du tout. Dans quelques secondes ce sera fini.
- Et mon bras ?
- Je suis au courant. Ne vous en faites pas.
Le médecin sortit de la salle et rentra dans la pièce voisine, séparée de celle où était Édouard, par une vitre emboîtée dans un mur.

Les examens se finirent en fin de journée. Édouard quitta la clinique, sa longue journée de diagnostique sous le bras. Une infirmière apparut derrière lui. Elle lui tint la porte et le guida jusqu'à la sortie.
- Une voiture va venir vous chercher. Je vous conseille de prévenir votre femme pour lui dire qu'on vous transfère dans un hôpital spécialisé.

Il s'avança dans la grande allée brumeuse, silencieuse, qui menait à l'entrée de l'hôpital. Il sortit son téléphone. L'écran afficha dix appels manqués et un message vocal, tous de Lisa. Seul le message vocal provenait de Bern. Il l'écouta en premier, avant de rappeler sa femme.
- Allô ? C'est Bern. Fit la voix d'Aaron dans le micro. Il faut absolument que tu me rappelles. Marco a avoué avoir menti. Il ne connaît pas l'assassin personnellement. L'assassin ne lui a jamais parlé de ce qu'il a fait à Lucas. Apparemment il se ballade toujours, mais dans le sud et non dans le nord contrairement à ce qu'affirmait Marco.

Son message affola Édouard qui s'empressa de joindre Lisa. Et s'ils avaient fait une erreur en libérant Dallois trop tôt ?
Après composition du numéro sur le clavier, il colla l'appareil à son oreille, anxieux d'annoncer à sa femme ce qu'il venait d'apprendre.

Jacques a dit : tue !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant