Eugène.
Tu as toujours été différent, je l'ai remarqué dès que mon regard s'est posé sur toi pour la première fois. Debout dans toute ta splendeur, près de ces fleurs roses dont je ne me rappelle plus le nom. Je ne te connaissais même pas, et pourtant, tu me fascinais déjà.
Tu avais toujours tous ces tas de questions sur qui tu étais vraiment, sur ce que tu deviendrais, sur ce que tu devrais devenir.
Toi Eugène, toi, toi et toi seulement.
Et alors, je les aimais, moi, ces cicatrices, elles n'étaient que les fondements du vrai Eugène. J'adorais les tracer du bout de mes doigts, les embrasser du bout de mes lèvres. Elles faisaient partie de toi.
J'aimais les garçons et tu en étais un.
"Imagine... ". Je t'aime.
"Mais si...". Je t'aime.
"Je ne sais pas si...". Je t'aime, Eugène je t'aime, je t'aime, je t'aime.
J'ai aimé chaque étape. Quand ta voix craquait en fin de phrase, quand ta voix devenait plus grave avec le temps. Quand ta voix prononçait tout bas mon prénom, dans l'intimité de notre petite chambre, j'avais comme ce sentiment d'être privilégiée.
Plus les jours passaient plus mon amour pour toi se développait avec une rapidité terrifiante.
Qu'est-ce que j'en avais à faire de ce que tu avais été, de ce que tu devrais être.
C'était Eugène que j'avais devant moi quand tu m'embrassais, un bras autour de ma taille comme pour me retenir de m'échapper.
C'était Eugène que j'avais au dessus de moi quand tes longs doigts traçaient chaque courbes de mon corps, quand ils ont recouverts chaque parcelle de ma peau avec leurs empreintes discrètes mais présentes, je les sentais sur moi comme un poids plume agréable.
C'était Eugène que je voyais en te regardant droit dans les yeux, quand je fixais tes pupilles largement dilatées à cause de l'obscurité de la nuit, nous laissant pour seul éclairage la lune.
Ça à toujours été Eugène, ça sera toujours Eugène.
Ne t'ai-je pas assez aimé. C'était une question qui tournait en rond dans le fond de mon crâne, une course interminable après une réponse qui ne viendra probablement jamais.
N'ai-je pas été assez supportive concernant tes choix, ton choix d'être toi.
Je t'ai tenu dans mes bras quand tu pleurais tard le soir, recroquevillé sur toi-même contre ma poitrine tandis que tu tenais la tienne, parce que c'était juste trop. Ce n'était pas assez ?
Dis-moi Eugène, n'était-ce pas assez ? N'étions-nous pas assez ? N'étais-je pas assez ?
Dis-le-moi Eugène, réponds moi, par pitié.
•••
Dessin de @chellaman (Instagram)
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Eugène
Teen FictionEugène, Eugène Eugène. Reviens, je t'en supplie Eugène, reviens, j'ai besoin de toi. • • • • Quelques lettres destinées à Eugène, s'il prend la peine de les lire.