Élémentaires - Tome 1 - Artémis Storm [arrêtée au chapitre 21, désolée !]

Chapitre 1 : Mage et Magie (Part. 2/2)

Jacques Lefèvre est un homme respecté et particulièrement ingénieux. Ce n'est pas pour rien que Noël Storm lui fait confiance depuis toutes ces années pour ce qui est de la protection de sa très chère fille, Artémis. A dire vrai, Jacques n'a connu Noël que lorsque sa femme a disparu dans d'étranges circonstances, non élucidées à ce jour, malheureusement. Pour apaiser sa fille, Noël lui a menti et lui a dit qu'elle était décédée ; il ne voulait pas qu'elle parte à sa recherche lorsqu'elle serait plus âgée. Et surtout, il ne voulait pas qu'elle souffre de ne pas savoir. L'ignorance est un fléau qu'il vaut mieux éviter en ce qui concerne la vie des personnes que l'on aime.

Depuis ce terrible jour, Noël et Artémis vivent seuls, voyageant dans le monde entier. Si Artémis ne connaît pas la véritable raison de ces voyages constants, Jacques les comprend parfaitement. Il est d'ailleurs très important qu'Artémis n'en sache rien.

Seulement, Jacques sait pertinemment que cette parenthèse est bientôt terminée. Le temps manque à Noël et ce dernier en est bien conscient. Aussi a-t-il prévenu son ami. Son heure arrive à grand pas et Artémis doit à tout prix être protégée.

Alors, sentant le temps défiler, et l'heure fatidique se rapprocher, Jacques reste assis dans son élégant fauteuil, près de son vieux téléphone fixe. Il risque de sonner à n'importe quel moment à présent. 

Assise face à « tu-sais-qui », Artémis ne sait que penser. Le bureau de l'homme les sépare, ainsi qu'un seul et unique dossier concernant son père. Son testament, suppose Artémis. L'ami de son père, de petites lunettes rondes posées sur le nez, lit attentivement les documents laissés par Noël Storm. Ses cheveux sont grisonnants et devaient être bruns à l'époque. Il est très fin et grand, Artémis est d'ailleurs impressionnée par la longueur de ses doigts. « Des doigts de pianiste », pense-t-elle automatiquement.

Après la disparition du corps de son père, Artémis est restée de longues heures, hébétée, à genoux sur le sol. Ce qu'elle venait de voir ne pouvait pas être réel. Un corps ne pouvait pas disparaître comme ça. Seulement, après des heures de réflexion, Artémis ne pouvait pas nier l'évidence. Et même si elle ne comprend toujours pas comment cela est possible : le corps de son père a disparu dans un scintillement. Et surtout, il est mort.

Alors que le matin allait se lever, Artémis avait réussi à reprendre ses esprits : elle devait appeler l'ami de son père. « Tu-sais-qui » saurait l'aider puisqu'il savait quoi faire dans ce cas de figure. Enfin, dans le cas où son père mourrait, pas dans le cas où son corps disparaissait dans d'étranges circonstances.

- Artémis, commence enfin l'homme après avoir bien examiné les documents. Mon nom est Jacques Lefèvre et sache que tu peux me faire confiance.

Artémis acquiesce. Évidemment qu'elle peut lui faire confiance. Son père a tout prévu depuis que sa mère est morte. Et maintenant... Jacques Lefèvre est la seule personne sur qui elle puisse encore compter. En voyageant énormément, Artémis ne s'est pas fait beaucoup d'amis. A part peut-être ses amis les fantômes – même si certains lui ont donné du fil à retordre, car il est vrai qu'Artémis voit les morts. Son père ne voulait d'ailleurs jamais en parler. Il lui avait même fait promettre de n'en parler à personne.