"À tout à l'heure ! Profite-bien des boutiques du centre ville !"
Une fois la maison hors de ta vue, tu cours. Tes pieds nus qui frôlent le chemin de terre, ne pas trop s'appuyer.
Comme à chaque fois, tu repères le petit sentier qui s'enfonce dans la forêt, sur la gauche. Y'a les feuilles des arbres qui caressent ton corps, tu passes comme un coup de vent et c'est grisant.La lumière est claire, le sous-bois léger.
T'arrives enfin au ruisseau.
Mais ce "enfin", il représente pas une attente lourde et nerveuse, plutôt un but atteint grâce à une envie poussée de voir l'eau cristalline voyager. Tu pénètres prudemment dans ce courant continu qui t'intimide tant, brisant sa surface uniforme. C'est frais. Ça soulage la plante de tes pieds, fatiguée après cette balade au pas de course. Tu t'assois sur un rocher, tu fermes les yeux et laisses le soleil effleurer ton visage. Agréable.* *
*Tu frissones, il commence à faire froid : tu as complètement oublié l'heure! Tu te relèves rapidement et, dans la précipitation, tu t'écorches!
Une roche un peu trop rugueuse qui laisse une fine estafilade juste en-dessous de ton genou droit. Tu touches, curieuse. Tu appliques de la salive sur cette "plaie" mal-venue. Et comme à l'aller, tu cours.
Le chemin en sens inverse te paraît plus long et moins accueillant, la nuit tombante.
De retour à la maison, c'est ta mère qui est là. Pourvu qu'elle ne regarde pas tes jambes!
"Alors, c'était bien la ville ?
— Mmmmh... Y'avait du monde!"Égratignure cachée par un revers de main, tu montes les escaliers.
Ton secret.