Chapitre 2 ; Ne lui dit pas

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Non...

Non ?!

Non !

Je ne comprends pas !

Tu n'as jamais rien compris de toute façon...

... Je croyait que tu avais changer, il faut bien croire que je me trompais.

Quand elle eut finit de prononcer ces mots, l'étrange adolescente, se mis à sourire, un sourire doux, réconfortant. Un sourire qui cachait une grande tristesse. Un mal être, mais un sourire réconfortant. Elle s'avança doucement tandis que l'adolescente resta sur place et repris la parole.

Éléonore ne t'approche pas !

Tu as peur de moi n'est-ce pas ?

Si, j'ai affreusement peur de toi, de ce que tu es devenue.

Et dire que nous étions meilleures amies.

L'adolescente fut parcourue d'un frémissement, du dégoût ou de la tristesse, impossible à dire. Elle se mit à ricaner, de plus en plus fort. Un ricanement mignon attachant, pour devenir épeurant et sadique. À chaque rire, elle amplifiait l'atmosphère morbide d'un mouvement de tête saccadé qui en aurait fait frémir plus d'un, mais pas Éléonore, qui restait droite et stoïque face au comportement inhabituel de la jeune femme en face d'elle. Elle attendit que son fou rire, qui nous devons l'avouer, tirait sur le psychopathe, fut terminé pour entamer la suite de sa phrase.

Tu trouve ça drôle ?

C'est hilarant, parce que nous n'avons jamais été amies.

Éléonore ne réagit pas et la laissa terminer son discours.

Je ne crois pas qu'une meilleure amie aurait pu faire ce que tu m'a fait, qu'elle aurait pu me trahir, m'humilier et me laisser tomber, non, une meilleure amie est sensée te supporter quoi qu'il arrive.

Éléonore acquiesça comme si tout ce qu'elle venait de dire n'était rien.

Tu as raison, je suis idiote, tout ça est dans ma tête. On ne peut pas être amies.

Je te déteste !

Pas moi, c'est étrange mais je n'ai jamais eu de remords en ce qui te concerne. Je crois que j'ai bien fait et j'imagine que je n'ai rien à me reprocher.

Tu as tant de choses à te reprocher.

Tu aimes te mentir.

Non !

Oui, tu adores ça, te faire croire que j'ai mal fait pour te convaincre que c'est moi la coupable, mais la vérité c'est que tu es resté aveugle de la réalité trop longtemps et c'est moi qui t'as sauvé, de Lui, de tous.

Non ! Non ! Tu mens, il m'aimait. Je te déteste.

C'est drôle, on dirais que tu le dit plus pour t'en convaincre que pour m'en convaincre.

Je te déteste !

Je le sais...

Tu voulais me faire mal, je vais me venger, je vais lui dire.

Lui dire, à qui ? Tu n'as plus personne ma belle, même ton ombre ne veut plus de toi.

Je vais lui dire ce que tu m'as fait, il te détestera et il m'aimera, je vais te le voler comme tu me l'avait volé !

Mais bordel de qui tu parles !

Le ton montait dans la forêt, les oiseaux s'étaient tus, inconsciemment intrigués par le monologue de la jeune fille. Le vent avait arrêté de souffler et les feuilles avaient ralentit le pas pour écouter la dispute. Éléonore regardait la personne devant elle et comprenait qu'elle était en train de perdre le contrôle d'elle même. Elle s'était si longtemps préparée pour cela. Elle devait finir sa tâche. Quand elle repartira le lendemain matin, elle sera seule. Elle repris son sourire arrogant et son air nonchalant, balayait d'un coup sec ses cheveux brun noisette en arrière de sa nuque, et fit de même pour les quelques mèches rebelles qui étaient venues se poser sur son front lors de la conversation des deux jeunes femmes. Elle souffla un coup. Les deux filles savaient pourquoi elles étaient réunies et elles savaient que cela se terminait ce soir. Elle savait aussi qu'elle serait l'issue du combat et qui en ressortirait vainqueur. La bataille, Éléonore l'avait gagnée depuis bien longtemps, après de multiples efforts pour se reconstruire, elle avait fait tomber l'adolescente à ses pieds. Aujourd'hui, le but de la rencontre était tout autre ; elles avaient quelques choses à mettre au clair avant que le jour se lève. Éléonore regarda le ciel noir de la nuit étoilé. La lune était magnifique. Sublime, elle brillait si fort qu'on aurait cru qu'elle encourageait la jeune fille à terminer ce qu'elle avait commencé. Éléonore repris la parole.

C'est si beau.

Voilà un truc sur lequel on s'entend encore.

Je n'ai pas si changé que ça, tu le sais.

Je le sais... Je voudrait seulement que tout revienne comme avant.

Moi aussi, mais il faut avancer.

À ses mots, la jeune fille en face d'Éléonore avait repris son regard meurtrier et ses intentions vengeresse pour, une dernière fois, confronter sa vieille alliée.

Je vais lui dire.

Je ne sais pas de qui tu parles.

Oui, tu sais très bien de qui je parle.

Et à ses mots Éléonore écarquilla ses yeux en comprenant à qui son amie faisait allusion.

Seulement moi [La tête dans les nuages]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant