Chapitre 2

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9 jours avant ma mort

     Ce matin, je me lève difficilement. Je me prépare psychologiquement avant d'aller en cours. Je repense à ce que Jérémie m'a fait subir hier. Et je pense à la journée angoissante que je vais passer. Je n'ai pas faim, je ne ressens que le stress. Partout, le stress m'envahit.

     En arrivant au lycée, je fais tout mon possible pour ne pas croiser la route de Jérémie. Je remarque cependant que les élèves me dévisagent. Ça doit encore être un effet du stress. Puis, sur ma route, Jérémie surgit de nulle part. A ce moment là je cours me réfugier dans les toilettes féminines. Je me cache dans un cabinet et je ferme la porte à clef. Quelques minutes plus tard, je surprend une conversation entre deux filles du lycée:

*Carla* Ash! T'as entendu la rumeur?

*Ashley* Quelle rumeur?

*Carla* Mais tu sais! Hier, dans le parc! Hanna à forcé Jérémy à sortir avec elle et ensuite Jérem à réussi à partir avant qu'elle touche dans son pantalon!

*Ashley* Ah putain! Mais elle est dégueulasse cette fille!

*Carla* Ouais c'est clair! Elle craint trop!

     Alors là c'en est trop! Je fond en larmes. Je suis choquée par ce que je viens d'apprendre. Comment a t'il pu me faire ça? Et les autres croient cette rumeur tout ça parce que Jérémie est populaire et qu'il a beaucoup d'influence dans ce lycée.

     En classe, je reçois des menaces de mort, des insultes comme "Salope!", "Va te pendre, sale pute"... et aussi des boulettes de papier mâché tirées des sarbacanes. J'en ai reçu une dans l'œil. Ça me pique, car j'ai les yeux sensibles. Les autre boulettes se sont coincées dans mes cheveux, ou sont tombées dans mes vêtements. Ça colle! Quelle horreur! Je ne parviens pas à les retirer sans arracher mes cheveux. Mais je sais que le pire est à venir.

     Plus tard, en sport, les garçons m'envoient "malencontreusement" les ballons de basket dessus. Je veux les éviter mais je ne suis pas assez rapide. Soudain, une vive douleur envahit mon visage. Je suis un peu sonnée lorsque je comprend ce qu'il m'arrive: Le ballon de basket fut tiré avec une telle force que dus m'asseoir par terre pour ne pas tomber à la renverse. Je tiens ma tête dans mes mains: J'ai si mal que je ne peux plus bouger. Je sens les larmes me monter aux yeux, mais je résiste. Je ne veux surtout pas que les autres me voient pleurer. Je ne dois pas leur donner cette satisfaction.

     Quelques bonnes minutes plus tard, je reprend enfin mes esprits. Ces petites minutes m'ont parues des heures. Je me relève lentement. En me retournant, j'aperçois les filles se regrouper, puis partir vers les vestiaires en ricanant. J'essaye de ne pas trop y prêter attention. Quelques instants plus tard, elles réapparaissent, fières d'elles. La cloche sonne. Enfin! La matinée s'achève. Je me dirige vers les vestiaires féminins en évitant les croche-pieds sur mon passage. J'ouvre la porte et m'assieds sur un banc. Je tâte sous le banc pour attraper mon cartable mais... mais? Où sont passées mes affaires? Mon cartable? Mes cahiers? Je relève la tête, ne comprenant pas tout de suite ce qu'il m'arrive. Les filles s'esclaffent toutes en même temps. 

Laura s'avance et me dit: 

*Laura* Tes affaires puaient trop la salope, alors on leur a donné une petite douche. 

     Les autres gloussent et acquiescent. A ces mots, je me précipite horrifiée vers les douches et constate l'horreur. Mon sac est ouvert, mes affaires sont éparpillées un peu partout sous les douches encore allumées. Mes vêtements de rechange sont trempés, mes cahiers sont déchirés et l'encre à coulé le long des pages. Je m'agenouille devant ce désastre et leur hurle: 

*Moi* Ça vous fait bien rire j'espère! Je... je...

     Puis ma gorge se noue. Plus aucun son ne veut sortir de ma bouche. J'entend les filles sortir en m'insultant mais je n'entend pas ce qu'elles me disent. Je ramasse mes affaires et me dépêche de sortir du gymnase pour aller au self.

     Arrivée à la cantine, je m'installe seule à une table avec mon plateau. De toute façon, je n'ai pas faim. J'étais la cible des boulettes de mie de pain et des petits pois. Comme un malheur n'arrive jamais seul, j'aperçois au loin Julie et Christelle s'approcher de moi. La fameuse "boule au ventre" apparaît aussitôt. Pourtant, Julie me dit seulement: 

*Julie* Salut, Hanna... 

     Je ne réponds pas. Je la laisse parler seule en faisant semblant de manger mon pain. Voyant que je ne répond  pas, elle m'empoigne violemment le bras et me hurle: 

*Julie* Espèce de salope! Jérémy m'aimait et tu me l'as volé, pétasse! 

    Et a ces mots, elle leva la main et me flanqua une gifle sur la joue. Je pense que cette claque à résonné dans tout le pays... Le brouhaha du self cesse, et tout le monde se tourne vers nous pour nous regarder. En voyant qu'elle a obtenu l'attention de tout le monde, Julie en profite pour retourner mon plateau d'un coup sec. Son contenu se renverse sur mon pantalon. Puis elle s'en va, sans un mot. A mon tour, je me lève et sors du self. Je sens tous les regards pointés sur moi, mais je reste indifférente. A quoi bon montrer mes émotions? A quoi bon leur montrer que ça me blesse? De toute façon, tout le monde me déteste maintenant.


Les derniers jours de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant