Le cœur a sa déraison que la folie explique.

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LUI:
Je vous aime.
ELLE:
Vous m'aimez?
LUI:
Comme je viens de vous le dire. Oui, je vous aime.
ELLE:
Mais on ne se connaît pas.
LUI:
Certes. On me murmure cette certitude. Je ne fais qu'obéir.
ELLE:
Qui donc vous murmure pareille bêtise?
LUI:
Mon cœur s'adresse aux méandres de mon cerveau malade. Une folie me faisant aimer une inconnue.
ELLE:
Et après?
LUI:
Ne demandez pas de suite. Je ne suis qu'un psychotique déclarant sa pathologie et son amour. Ce qui demande le courage d'un guerrier. Demander des explications à un fou, n'est-ce pas une sorte de folie?
ELLE:
Bizarrement vos mots me touchent. Allons boire un café.
LUI:
Ravis que cela vous touche et que ce malade habite ma carcasse, mais si vous deviez un jour m'aimer, je peux vous faire une promesse... Je vous détesterez.

C'est ainsi que main dans la main, sous la cadavérique blancheur des néons, ils longèrent le couloir jusqu'à la cafétéria de l'hôpital psychiatrique dans lequel leurs chambres étaient mitoyennes.

Poèmes sporadiques d'un détraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant