Papa

16 1 0
                                    


Je me souviens de ces journées d'enfer passées avec toi. Je les vois encore quand je ferme les yeux. Je ne dors plus ! Je ne rêve plus ! Je suis piégée dans mes tourments. Te souviens-tu de ces journées ? Te font t-elles souffrir ? Non je ne pense pas ! Moi, je les aurais à jamais gravées en moi. Regarde ces marques sur mes poignets. Regarde ces cicatrices sur mon corps. Crois-tu qu'un jour, je pourrais vivre normalement ? Mes poignets porteront à jamais ces marques. Ces marques faites par ta corde. Celle que tu as utilisé pour me retenir dans cette salle. Les coups que j'ai pris, je ne les comptais plus. Jour après jour, tu venais, tu t'installais sur cette chaise en osier. Tu commençais par des coups faibles puis tu finissais avec des coups violents. J'avais mal mais je ne disais rien pourtant je finissais en sang et couverte de bleus. Je ne sais même pas combien de fois, j'ai cru mourir sous tes coups. La liberté, je ne savais pas ce que c'était.

J'avais 13 ans, je ne savais pas ce qu'était l'école, je ne savais ni lire, ni écrire, je ne savais ni parler ni rire. Père te rends tu compte qu'à cette âge tout le monde savait faire ces choses simples, moi je ne les connaissais même pas. Ne pouvant pas parler, je n'ai pas pû riposter à tes coups, comment aurais-je pu vivre une vie normale ? Cette vie que je pensais sans fin allait-elle finir un jour ?

Un jour, tu es descendu en costard cravate et tu m'as dit "adieu" à cette époque, je ne savais pas ce que ce mot signifiait. Je n'avais donc pas compris que tu m'abandonnais, que tu me laisserais aux rats. Quand tu es parti, je suis restée silencieuse, en te regardant t'éloigner. Je suis restée seule à attendre un signal de vie, le froid me dévorait la peau et la soif m'asséchait la gorge. J'avais l'impression de mourir, mais avec le si peu de force qui me restait. J'ai réussi à pousser un cri qui alerta un passant.
Un jeune homme apparut dans la pénombre. Il me prit dans ses bras avec gentillesse et m'emmena dans un grand bâtiment blanc et rouge. Des mains froides m'ont parcourut le corps. Cette sensation qui était désagréable venant de toi, se transformait en une sensation réconfortante.

Enfin, je pouvais m'ouvrir aux autres et vivre une vie comme les autres filles. Désormais, des mains chaleureuses me protégeaient, celles du jeune homme qui m'a sorti de cet enfer. Celui que j'allais désormais appeler PAPA. Des heures, des semaines, des années de bonheur se sont désormais écoulées. J'ai appris à vivre, appris à rire. Maintenant je suis heureuse de vivre et d'enfin avoir une famille qui m'accepte. Désormais, c'est à mon tour de dire '' Ma chérie je t'aime".

Petite Pensée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant