5. L'aveu

33 4 1
                                    

Les doux rayons du soleil me sortirent de mon sommeil. Quand je me décidai enfin à ouvrir les yeux, je fus déçue de ne pas avoir rêver. J'étais toujours allongée dans cette chambre couleur crème qui commençait à me donner la nausée. Une vive douleur se répandit dans mon crâne et je fis une grimace en posant ma main dessus. Je fus surprise de sentir qu'on m'avait mis une espèce de bandage. Je me demandais comment j'avais fait pour ne pas remarquer plus tôt que j'étais blessée. Surement l'adrénaline.

Je fis quelques pas. J'avais les membres engourdis. Il fallait que je réfléchisse au moyen de me sortir de là. Cette situation ne me plaisait pas du tout. J'allais et venait, du lit à la commode, en ruminant dans mon esprit tout ce qui s'était passer, et en essayant de comprendre. Mais rien n'y fit. 

Qui étaient ces hommes ?

Que me voulaient-ils ?

Pourquoi disaient-ils me chercher depuis longtemps ?

Ma séance de questionnement fut interrompue par un grognement provenant de mon estomac. Je ne me rappelais même plus la dernière fois que j'avais mangé. Je me dirigeai vers la petite table du fond où le prince avait posé un plateau repas quelques temps auparavant. Je trouvai dessus : un morceau de pain, de la confiture, du beurre, une pomme, un verre de jus, un verre d'eau et........un morceau de chocolat ! Je dégustais mon repas. Je n'avais rien manger d'aussi bon depuis bien longtemps. Quand j'eus tout avaler, je me mis à lécher mes doigts pour être sure de ne pas avoir laissé une seule miette de ce festin. 

-Je vois que ça vous a plus !

Je me retournai en sursaut. Derrière moi se trouvait le prince. Pourquoi devait-il toujours apparaître quand on ne s'y attendait pas !

-Ne refaite plus jamais ça !

-Désolé, s'excusa-t'il avec un grand sourire.

-Oui, je vois ça, marmonnais-je.

J'étais assise sur une des trois chaises qui encerclaient la table où j'avais mangé. Je décidai de lui tourner le dos, prête à tout pour qu'il me laisse tranquille. Mais au lieu de ça, il décida de venir s'asseoir près de moi.

-Vous ne m'aimez pas beaucoup, constata t'il.

-Ah, bon ? m'exaspérais-je. Contente de voir que vous l'avez remarqué.

Il fit comme s'il n'avait rien entendu. Ce qui m'énerva de plus belle. Cet homme était habitué à avoir tout ce qu'il voulait et à être adoré de tous. Mais, moi, il n'était pas questions que je lui donne ce petit plaisir. 

-C'est bon ? Je peux retourner chez moi ? fis-je sarcastique.

-Oui, bientôt. Mais d'abord on va parler.

J'allais replacer une mèche de mes longs cheveux bruns derrière mon oreille, mais mon geste s'arrêta net en entendant ses mots.  Je savais de quoi il voulait qu'on discute, et c'est ce que je redoutais le plus.

-Je n'ai rien à vous dire, dis-je d'un ton froid.

-Oh, je vous en prie, commença t'il. Je sais ce que j'ai vu.

-Je ne crois pas non. 

Je me levai et me précipitai jusqu'à la porte. Heureusement, elle n'était pas fermée, et je pus donc m'échapper de cette pièce qui devenait étouffante. Je notai en sortant que les couloirs avaient l'air de suivre une sorte de symétrie. Ils se ressemblaient tous : Murs d'un blanc écru couverts de miroirs et de tableaux, sols de marbre et lustre d'or et de cristal.

J'avais l'impression de courir depuis déjà dix bonnes minutes dans cette endroit, et je n'étais toujours pas arriver au bout. J'enchainais les tournants en ralentissant pour ne pas glisser sur les sols qui venaient d'être nettoyer. Mais, quelques-uns plus tard, je me pris quelqu'un en pleine figure ce qui fit rejaillir la douleur oubliée. En relevant la tête, je vis un garde qui me dévisageait sans une once de compassion. Il n'avait pas l'air le moins du monde déstabilisé par mon rentre-dedans. Il se contentait juste de froncer les sourcils.

-Qui êtes vous ? me demanda-t'il durement.

-Euh, je...je,....

-Tous va bien Loyd, fit une voix derrière moi. Elle est avec moi.

Je fus à peine surprise de voir le prince Cyrus déboulé. En fait, bizarrement, j'étais même contente qu'il soit là. Le dénommé Loyd, me fixait toujours avec un regard qui me faisait froid dans le dos. J'étais pétrifié de peur car il me rappelait, les trois hommes qui avaient essayé de m'enlever. Cyrus du le sentir car il me prit par les épaules et m'éloigna de lui. Je le suivis sans broncher cette fois, bien contente d'être loin du garde. 

-Je sais que c'est dur, dit le prince en rompant le silence, ensuite il reprit. Je sais que c'est dure Ara. Mais croyez-moi, garder tout pour vous, ne fera qu'aggraver les choses. 

Je ne répondis rien. Que dire à cela ? 

-Vous savez, je ne pourrais pas vous aider si vous ne m'en parlez pas. De toute façon, si j'avais voulu vous dénoncer, je l'aurais déjà fait non ? 

Il s'arrêta et se plaça devant moi, me forçant à le regarder. Il avait les mains posées sur mes épaules pour m'encourager. Je soupirai. Il avait l'air sincère, mais je ne me sentais pas capable de lui révéler mon secret. Ni à lui, ni à personne. En même temps, c'était devenu trop lourd à porter. Ça l'était un peu plus chaque jour. Sans m'en rendre compte, une larme roula sur ma joue. Cyrus l'essuya et me regarda de ses yeux profonds.

-Dites le Ara, m'enjoignit-il.

-Je...je ne peux pas, parvins-je à dire entre deux sanglots. 

-Le problème, ce n'est pas que vous ne pouvez pas, c'est que vous ne voulez pas. Vous le savez autant que moi. 



Le reflet de mon secret (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant