Lucy Heartfilia était une jeune fille odieuse, vaniteuse et irréfléchie, aux idées bien arrêtées sur la vie. On l'a élevé en tant que riche héritière de l'entreprise ferroviaire la plus influente de l'Ouest des Etats-Unis. Du haut de ses 17 ans, son...
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« Chère maman,
Ton absence m'appauvrit chaque jour un peu plus. Cela fait 7 ans que tu as disparu. Pourtant, je ressens toujours le besoin de te voir, te parler. J'aimerais discerner ta voix douce me murmurer des conseils afin de mieux contenir mes angoisses, nommément autour de papa. Tu as toujours su nous rassembler. Mais depuis ton départ, nous n'arrivons plus à avoir cette relation qu'un père et une fille peuvent avoir.
Je ressens son hostilité et son aversion de plus en plus présente. J'ignore ce qui le pousse à réaliser ses écarts. Je dois t'avouer que la conversation entre pères et monsieur Neville berce mes pensées. Je n'ai pas réussi à trouver le sommeil depuis la veille. À quoi faisaient-ils allusion ? J'ai l'intime conviction que c'est lié à moi. Mais pourquoi ? Je suppose que mes réponses viendront lorsque papa l'aura décidé. Cependant, je ne pense pas pouvoir me tenir tranquille jusque là.
J'ai besoin de savoir. Tu as conscience, maman, que lorsque j'ai une idée en tête, je fais tout pour la réaliser. J'ai toujours pu obtenir tout ce que je voulais. Alors, recevoir des réponses à mes questions ne me fait pas peur. Je finirai par... »
Ma plume reste en suspend au-dessus de ma feuille en entendant toquer. Un grognement s'échappe de ma gorge. La silhouette de Virgo se distingue dans l'entrebâillement. Mon regard noir la dévisage et lui fait peur. Mais je n'en ai que faire.
- Que faites-vous là ? Vous savez que j'ai horreur d'être dérangé lorsque je suis installée à mon bureau !
- Pardonnez-moi maîtresse... mais...
- Je ne veux rien savoir venant de toi ! va-t'en ! Rends-toi utile pour une fois. Crachais-je, amère.
- C'est-à-dire que monsieur Heartfilia vous réclame dans son bureau.
- Pardon ?
- Votre père souhaite s'entretenir avec vous pour une affaire urgente.
- Bien.
Je soupire, mécontente. Cependant, si mon père m'a prestement fait demander, je vais sûrement avoir une chance d'obtenir les réponses que je désire depuis hier soir. Je plie le papier de ma lettre avant de la cacheter. Je la dépose au sommet de la pile placé dans le petit coffret. Je le referme et l'entrepose dans l'un de mes tiroirs. Intrigué par ce qui m'attend, je m'empresse de me lever afin de sortir de ma chambre. Virgo m'adresse une révérence maladroite à mon passage. Je la congédie d'un mouvement de la main avant de poursuivre ma route.
Aux abords des grands escaliers qui mènent au rez-de-chaussée, des bruits me parviennent des cuisines. Je fronce les sourcils, intrigué par les rires que je perçois. Je me mords la lèvre inférieure. Je peux effectuer un petit détour sans inquiéter mon père par mon retard. Mes talons claquent sur l'épais tapis rouge. Je maintiens les pans de ma robe bordeaux. Je m'approche de la porte camouflée par la descente d'escalier. Les bruits sont de plus en plus perceptibles. Mon rictus s'accentue alors que j'ouvre la porte sans frapper.
