Je mords ma langue en essayant d'atteindre les ficelles de mon corset. L'horloge sur ma table de nuit indique 7 h 30 et je termine maladroitement de m'habiller. Personne n'est venu ce matin pour me soutenir dans cette tâche. Cependant, je ne peux me résigner à apparaître en public avec le même accoutrement que la veille. Je grimace, peu satisfaite. Ma taille n'est pas aussi bien marquer qu'à son habitude. Je soupire. Je ne peux pas faire mieux, à mon grand regret.
Je resserre ma jupe de dessous rayé beige. Puis, mon corsage et drapé noir à effet de vague, qui laisse transparaitre quelques nuances du beige du tissu d'en dessous. J'apprécie fortement cette robe. Elle me met en valeur et fait toujours son effet. J'épingle mes boucles en un chignon. Rassuré d'être présentable, je sors de ma chambre afin de descendre au rez-de-chaussée. Mes talons font grincer le bois de l'escalier. Je traverse le couloir alors que des exclamations de voix émanent de la salle principale. Mon cœur bat à tout rompre à l'idée de rencontrer toutes ces personnes inconnues.
Bercée par les rires, j'entre dans la salle. Toutes les places sont pratiquement prises, à l'exception de deux sièges. Timidement, je me dirige vers celui qui préside la table. Différentes paires d'yeux convergent dans ma direction. Je frissonne en les voyant me dévisager telle une pestiférée. Un rictus se forme sur mon front en ne comprenant pas leur comportement. Un silence s'abat brusquement. Les regards convergent dans le vide à mes côtés. Mes sourcils se froncent un peu plus. Je me décide à me tourner dans la même direction.
Je déglutis en croisant les prunelles de Makarov. Il m'examine telle une jeune fille mal élevée. Puis, ses lèvres remuent sous sa moustache, brisant l'insonorité des lieux.
- Bonjour Lucy.
- Bonjour. Bafouillais-je.
- Je te prie de prendre la place à côté.
- En quel honneur ?
- En tant que doyen de ce ranch, cette place m'est destinée. C'est à moi de présider le repas.
- Mais je suis...
- Je te prie de rester à ta place, jeune fille.
L'homme qui se doit d'être mon grand-père me renvoie un regard qui me fait perdre toute envie de prononcer le moindre mot. Je me renfrogne tout en m'exécutant. Je me place sur l'autre fauteuil vide à la droite de celle que j'occupais, il y a encore quelques minutes. Ma voisine de chambre est placée en face de moi et Mirajane est à ma gauche. Je lui renvoie à peine son sourire chaleureux. L'instant de malaise se désépaissit au fur et à mesure que les regards se détournent de moi. Ils semblent comme soulagés par mon obéissance. Les conversations s'animent à nouveau, enthousiaste par l'influence des joutes verbales prenant place au coin opposer de la table.
Je frissonne par tous ses noms d'oiseaux, aussi rustre que les personnes qui les prononcent. Je ne prends pas le temps de poser un visage sur ses voix. Cependant, je peux deviner qu'il s'agit de celles de ces cow-boys peu recommandables. Mes prunelles s'ancrent sur mon assiette vide, attendant. Je glisse un coup d'œil sur les plats situés au centre de la table. Un véritable brunch à l'américaine qui ouvrirait l'appétit à n'importe qui. Je suis arrêtée dans ma contemplation par la présence d'Erza qui se penche vers moi. Elle me chuchote quelques mots.
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Heartfilia: Vivre à travers ses yeux
Fiksi PenggemarLucy Heartfilia était une jeune fille odieuse, vaniteuse et irréfléchie, aux idées bien arrêtées sur la vie. On l'a élevé en tant que riche héritière de l'entreprise ferroviaire la plus influente de l'Ouest des Etats-Unis. Du haut de ses 17 ans, son...