Ch1 : L'homme de la dernière nuit

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Cette douleur dans tes yeux. C'était comme une explosion. Mon cœur se brisait en mille morceaux, et le tiens avec. Je ne savais pas quoi te dire, pourtant. Tu tremblais. Tu m'avais regardé à ce moment là, avec une sorte de haine submergée par la peine. Tu me fusillais du regard mais ce regard était vide. Tu avais la bouche entrouverte, comme prête à vomir.

Puis, tu as fermé les yeux et tu as mis tes mains sur ton visage de jeune femme. Et j'ai vu couler les larmes. Ces larmes qui me terrorisent encore. Ces larmes de honte et de dégoût. Ensuite, tu as fait demi-tour et tu as marché. Puis, tu t'es arrêtée et tu t'es retournée et à bondi sur moi comme une bête affamée. La haine dans ton regard m'a déstabilisé. Je suis tombée en arrière.

Tu pleurais en me frappant de tes poings. Mon visage abîmé ne te faisait pas réagir. Tu frappais sans réfléchir comme un enfant qui joue avec le feu. Tu jouais avec moi et sincèrement, tu avais raison. Après tout ce que je t'ai fait subir. Tous ces secrets. Je le méritais. Quand tu as eu fini, tu t'es allongée sur moi, les poings lâchés sur ma poitrine et tu as posé ta tête sur mon cou, épuisée. Les larmes coulaient encore et je les sentais glisser près de mon oreille. Elles étaient glaciales. J'avais mal de te faire souffrir et j'avais une boule dans le ventre et dans la poitrine.

Avant de repartir, tu m'a regardé dans les yeux mais cette fois-ci sans haine, sans dégoût, sans peine. Tu avais pitié. Tu me regardais avec pitié. Tu as fais demi tour et tu es partie sans te retourner. J'ai senti le vent frais sur mes pieds et mon ventre quand tu as fermé la porte derrière toi. Je me suis hissée jusqu'au canapé, encore souffrante. Et je suis restée dessus au moins une demie journée.

C'est Monique qui m'a réveillée. Elle avait apporté des anti douleurs et de l'alcool. En désinfectant mes plaies sur mon visage, ma poitrine, mon cou et mon dos, je hurlais de douleur. C'était comme si l'alcool creusait ma peau, comme tes mots et ton regard de haine qui ont creusé mon cœur. Elle m'a emmené à l'hôpital directement après. Je n'avais que Monique. Elle ne me jugeais pas. Monique avait cette façon de voir les choses que j'admirais. «Ce qui est fait est fait» disait-elle. A quoi peut-il servir de remettre en question ce qui ne peut être changé ? C'est vrai. Dans un sens.

Quand Monique avait su, elle s'était assise. Elle m'a regardé. Mais sans colère, sans pitié, sans peine. Rien. Elle était neutre. Seul un froncement de sourcils la différenciais des jours normaux. Elle m'avait pris dans ses bras. Elle était là pour moi. C'était comme mon ange gardien.
Elle m'avait dit : «Ne crois pas que je soutiens ta cause. Tu as fait une mauvaise chose. Tu vas devoir assumer les conséquences auprès de ta sœur. Ça lui passera. Ne pleures pas.» et elle m'accorda un léger sourire en essuyant les larmes.

Elle a trouvé les mots pour m'apaiser quand il le fallait ou me secouer quand je désespérais.

Tout mon malheur a cause d'un seul homme. D'une seule aventure. Je n'ai jamais été attirée par des hommes normaux. Ces hommes simples, élégants, souriants, charmants, ordinaux. Ils m'ennuient. J'aime le nouveau, le différent, voir le bizarre. J'aime les aventures, le danger. J'ai eu un amant qui était un prisonnier échappé de prison. J'ai eu un amant chanteur dans des club le soir. Des clubs louches et sombres ou des choses pas très claires se font. J'ai eu un amant vendeur de drogue.

Évidemment mon mari n'en savais rien. Pourquoi lui dire? Un gâchis de temps, des problems inutiles. Je savais qu'il me trompait aussi, je l'avais vu avec une fille derrière un bar, une fois. J'y était pour rejoindre mon amant. J'ai été choquée de le voir mais nous y étions pour la même cause. Il ne m'a pas vu parce que je suis partie. Je n'aime pas mon mari. Mais malgré ça, je garde encore l'image de cette femme, cette fausse blonde assise sur une table derrière le restaurant, là où ils rangent les chaises et affaires pour le ménage, les jambes autour de lui, l'embrassant à pleine bouche, et mon mari lui tripotant les cheveux et la peau de son dos nu. Elle u prenait plaisir. Ça ne m'était jamais arrivé. Enfin, pas avec lui.

L'homme de la dernière nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant