Deux semaines s'étaient écoulées. Ce matin là, je m'étais réveillée avec un mal de crâne affreusement douloureux. J'avais l'impression qu'on me martelais la tête de l'intérieur. Je suis restée au lit toute la journée. Monique m'a apporté du thé à la camomille et nous avons discuté deux bonnes heures. Monique était une femme extraordinaire. Elle m'impressionnait de plus en plus chaque jour. Cette femme était si positive et souriante. Elle cherchait le meilleur de nous tous. Nous avons parlé de Charles. Je lui ai confié mes sentiments envers lui. Elle m'a soutenue tout en me montrant les belles parties de Charles, ce qu'il m'apportait et ses qualités positives dans ma vie.
Il est vrai qu'il n'est pas un homme dont je suis tombée amoureuse, ni un homme dont j'étais attirée, mais il m'offrait un toit et une vie tout de même. Il m'offrait un confort de tous les jours. Et au final, en y réfléchissant bien, il n'était pas si mal. En s'intéressant à lui, Monique m'a dit que je découvrirait sûrement de belles qualités.Le soir même, j'eus envie de sortir m'amuser, danser, me libérer. Je ne pouvais pas. Physiquement. J'étais fatiguée et je me sentais lourde. J'ai préparé un dîner à contre cœur car la nourriture me dégoûtait. Charles n'est pas rentré ce soir là. Je l'ai attendu. Toute la soirée. Et ce n'est qu'à seulement 2h du matin que je l'ai vu, complètement ivre, la chemise déboutonnée, puant de la bouche l'alcool a plus de 2 mètres, montant à notre appartement. La colère me prit. À le voir, si mal en point et riant en me voyant sur le palier de la porte, ivre et repoussant, mon envie de sortir s'envola. J'ai fermé la porte devant son nez. Il est resté dehors toute la nuit. Bien sûr, on pourrait me dire que moi aussi j'ai eu des soirées semblables où je rentrais à des heures tardives, mais moi je disais que je m'en allais au moins. Je prévenais mon mari de mon absence. Lui, il m'a fait attendre toute la nuit. Je l'avoue, je m'étais inquiétée. Peut-être était-ce la première fois que je montrais de l'affection en quelque sortes? Mais une chose que j'ai remarqué, c'est la première fois que j'ai pleuré à cause de lui. Il a sûrement été avec une autre femme que moi et cela m'a fait mal. Même si j'en ai fait de même avant. J'ai pleuré ce soir là, seule.
Au petit matin, il était là, allongé en boule sur le paillasson. Je l'ai réveillé et il a bondit quand j'ai ouvert la porte. Il s'est levé, et a bredouillé quelque chose d'incompréhensible avant de plonger son regard sur ses pieds et de me demander si il pouvait entrer. Je l'ai fait assoir dans son salon.
« Je te dois des excuses, ma femme. Je n'ai pas à me justifier à présent ou à donner d'excuses. Mon état a dû en dire beaucoup sur hier soir...»
« Il était 2h, Charles. Je me suis inquiétée. Je suis restée toute la soirée sur le paillasson à attendre. J'avais préparé un bon petit plat. Je comptais passer la soirée avec toi, que l'on discute. J'avais même envie de t'annoncer une nouvelle importante. Je voulais faire tout cela pour toi alors que je me sentais faible et malade. J'ai eu mal pour toi mais cette nuit dehors sur le paillasson n'a pas fait de mal. »
« Je suis désolé. Sincèrement. »
Il pleurait. Il s'est levé et est venue se mettre à genoux près de moi. Il a pris délicatement la main et me l'a embrassé avec tant de douceur que j'en ai eu un pincement au cœur. Je me suis levée et lui aussi et sans y réfléchir, je l'ai pris dans mes bras et je l'ai serré très fort.
« Moi aussi je suis désolée. Pour tout. »
J'ai hésité à garder mon plan. Maintenant qu'il avait officiellement commit une faute dans notre relation, je pouvais révéler la mienne. Mais j'ai pensé que annoncer que je porte l'enfant d'un autre est d'une gravité plus importante qu'avoir une affaire d'un soir. Alors je n'ai rien dit. J'ai attendu le soir avant de lui annoncer.
-Eclipse-
« Je suis enceinte.» avais-je dis avec un sourire presque forcé. Je voulais lui faire comprendre que c'était son enfant. Le sien et seulement le sien. Je voulais qu'il n'ai aucun doute.