"À toi qui a mis une étincelle dans ma vie,
Toi qui m'a donné une raison d'avancer, toi qui m'a fait danser toute les nuits, je m'excuse. Je m'excuse car c'est tout ce que je peux faire. Je peux me justifier mais est ce que cela changera grand chose ? Oui je t'ai dénoncé car ma sœur souffrait. Ma sœur, la femme de Richard que tu as tué, elle a pleuré tous les soirs depuis sa mort. Je t'en vœu pour cela mais je ne suis plus fâchée. Je devais le faire. Pour elle. Elle est si importante à mes yeux et est tout ce que j'ai d'important. Alors je m'excuse de t'avoir dénoncé sans connaître tes raisons. Je ne t'ai pas utilisé. Mais j'ai eu peur. Ce rendez-vous était louche, voulais- tu me tuer mou aussi? Était-ce ton point de rendez-vous pour tous tes crimes?
Je t'ai connu, je t'ai apprécié et je crois même que je t'ai peut être aimé. Tout cela sans que je sache que tu étais le tueur de mon beau frère. La veille du jour où la police t'a arrêté, j'ai su. Je l'ai découvert. Mais maintenant je ne pourrais plus jamais t'oublier. Maintenant tu ne pourras pas faire partir de mon passé. Tu ma offert quelque chose que je ne peux retirer de moi. Tu ma donné un enfant. Et je ne connais même pas ton nom. Je ne l'ai même pas demandé à la police. J'aurai du. Le père de mon enfant est un inconnu qui me parait pourtant si proche. J'aimerais que tu ne m'en veuille pas. Je regrette mes actes. Et je te remercie. Car maintenant ma vie reprend un sens.
La danseuse au milieu de la piste en robe rouge."
Le cours de danse jazz était, malgré le fait que je croyais le contraire, assez bien. Je m'étais levée ce matin là et Monique était déjà à la maison. Elle avait apporté quelques vêtements de je ne sais où. Des débardeurs et des pantalons de sport. Elle avait même pensé aux chaussures et aux chaussettes. Plus excitée que moi, Monique chantonnais un air joyeux. Elle m'avait accompagné jusqu'au cours de jazz où «Studio NBDA» était écris en grosse lettre à l'entrée. Elles correspondaient à «Nicole Birmann Danse Academy». Monique m'encourages comme un enfant. Je me laissa alors avancer dans le couloir et arriva à l'entrée. Une femme était partie dans l'arrière boutique au moment où j'arrivais à l'accueil. Je me pencha sur le bureau en attendant son retour mais elle ne revenais pas. Soudainement, une jeune femme athlétique a bondi derrière moi et me frôla en entrant par une porte à droite du bureau. Je lisais sur la porte «Cours de jazz N. Birmann. 10h-12h/14h-16h/20h-22h».
La dame de l'accueil n'était toujours pas revenue. Alors j'ouvris la porte et avança dans le couloir. En arrivant dans la pièce centrale où les danseurs posaient leurs affaires, je revis la jeune femme athlétique qui m'avait devancée. Je l'observa. Elle marchait la tête haute, mâchant un chewing gum, des écouteurs dans les oreilles avec un air de fierté qui en temps normal m'aurait énervé. Mais là non. Elle marchait d'un pas décidé mais pas trop rapide, s'arrêtant ici et là pour tendre sa joue et faire la bise à quelques filles, papotant dans les petits groupes assis sur les bancs ou adossés aux murs gris de la salle. Elle s'arrêta, se pencha, discuta quelques secondes, et finit avec un petit rire amical montrant son beau sourire avant de repartir en gaité, ses cheveux remontés en une queue de cheval et le soleil à travers les vitres reflétant dans ses beaux yeux marrons clairs.
Je m'étais rendue comte que j'étais restée plantée là comme un piquet. Alors je me dressa et avança dans la salle avec cette même fierté que la fille d'avant. Le problème c'est que la sienne était naturelle. Elle le faisait sans y penser. Alors que moi, je me concentrais tellement la dessus que j'attirais les regards et les rires discrets. J'ai renoncé à donner bonne impression et je me suis juste posée sur un banc. Une femme, que je suppose être Nicole nous a fait signe de rentrer.
