Le chemin de la faim

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 Quand je me réveille, le lendemain, il fait jour. Ma tête tourne, j'ai mal au ventre tellement j'ai faim. Il faut que je trouve le courage de me lever. Malgré la tête qui brûle, le ventre qui hurle, le coeur qui bat aux tympans. Malgré la nausée et les forces qui me manquent, il faut que je me lève !
Doucement, je commence à me relever appuyé sur mes coudes et mes poignets, j'ai froid et je suis tout mouillé, la rosée matinale est tombée. Encore plus doucement, je me mets debout. Mes muscles brûlent, ils sont fatigués, comme figés à cause du froid, de la fatigue et de la faim. Comment est-ce possible, si tu existes, ô dieu, aide-moi !
Je fais quelques pas et comme si dieu avait entendu ma prière, j'aperçois une framboise au loin, bien rouge à la lumière du soleil.
Je marche, la motivation est là, je cherche à avancer, la faim me pousse à accélérer même si mon corps me crie de ralentir. Je dois prendre des forces. Je zizague entre les poteaux verts géants que sont les tiges, les fleurs me font de l'ombre. Ici bas, il fait frais. J'arrive, après un long moment de marche, au pieds du framboisier.
Il me faut l'escalader ! Je réfléchis.... Mais pas longtemps, j'ai la tête qui tourne. Je décide de sauter de feuilles en feuilles et de m'agripper aux poils de la tige. C'est scabreux... Je ne suis qu'à la première feuille et je glisse beaucoup. La feuille est légèrement humide et fraiche. Mon énergie me manque. Je glisse au sol. J'espère pouvoir recommencer. J'essaie, je réussi. Première, deuxième, troisième feuille. Je m'y approche. Avec de l'espoir, je m'approche, plus qu'une feuille et j'y suis. Je souris. Mon estomac pourra être satisfait. Et alors que je parviens à ce doux fruit sucré, un oiseau passe et l'arrache de ma vue. Mon fruit de convoitise disparait. Je veux mourir. Tout espoir est vain. Je me couche, dépité, sur la feuille.
Et là, en tournant la tête, j'en aperçois une nouvelle, sur le framboisier d'à côté.
Reste à y parvenir ! Je n'ai plus rien à perdre, je suis désespéré. Alors, je recule au bout de ma feuille, cours et vole. Un coup de vent me soulève plus haut et j'atterris violemment sur la feuille à côté de la framboise. Mais je dérape et tente de m'accrocher. J'y parviens. Pas le temps de reprendre mon souffle. Je m'approche du fruit rouge et plonge mes mains dedans ainsi que mon visage. Je suis couvert de jus et collant mais je me nourris enfin. Mon ventre se remplit, ma tête arrête de me tourner. Je me sens mieux, je me sens bien. Je me rince en me servant d'une goutte d'eau qui se trouvait sur la tige et me couche à la base de la feuille. Je me repose.

Moi Dans Ce Monde Géant Où les histoires vivent. Découvrez maintenant