Devant moi défile un alignement de pantins aux cerveaux étriqués, qui attendent patiemment que leurs péchés leur soient révélés. Et ce après une vie entière de tranquillité dans leur petit foyer civilisé. Dans l'air résonne des chants et des paroles qui se mêlent les uns aux autres, mais dont j'arrive à perçevoir chaque spécificité, comme si il m'était possible de les entendre reunis et séparés à la fois. C'est une impossible réalité sensorielle qui me parvient. Je ressens une chose et son contraire, tout en ne ressentant ni l'un ni l'autre, et cela dans le même temps. Rien n'est normal, et pourtant tout me paraît comme l'étant. Rien ne semble réel, pourtant je sais que ça l'est. Je pourrais croire que c'est un rêve, mais j'ai l'exact certitude que ça n'en est pas un. Je sais que je n'ai plus l'ignorance ou le doute des vivants, mais qu'à la place j'ai l'absolu conscience et connaissance de mon existence. Je n'ignore plus rien, pourtant je ne comprend pas tout. La vérité me couvre mais je n'arrive pas à l'assimiler. Je me remets à écouter les mots: « Notre père qui es aux cieux », « Baroukh ata Adonaï Elohenou melekh ha olam... ». « A'oudhoubillahi min ashaytanirrajim, bismillahi arrahmaani arrahiim »... Ces prières, qui comme des berceuses apaisent les âmes et les dieux, sont, et j'en suis fort navré, utilisées comme des règles, que les hommes s'inventent eux-mêmes. Des règles qu'ils ont trahies à de nombreuses reprises. Des lâches, qui par fierté ou par stupidité, psalmodient ces textes au lieu d'avouer des fautes, pour espéré recevoir un pardon divin et ne pas avoir à assumer. L'encrassement de leur « soi » semble mieux les affubler que leur honneur. Et dorénavant, ils attendent le lavage de leur mouise sur des centaines de lieux. Donnant à la file une longueur indéterminable.
La tête droite, nos corps vidés de leur âme avançaient inconsciemment, et sans droit, sur un chemin d'ocre dont la largeur variée selon nos besoins. Un noir glouton enveloppait la terre ocre. Laissant le sol éclairait par une force lumineuse surnaturelle, dont l'aura ne s'éparpillait pas au delà du chemin et des âmes. Nos peaux à nues, nous marchions aux pas des autres sans manière de nous mouvoir. Sans que nos bras ne puissent se balancer au rythme de la marche. Nous étions que les carcasses de l'existence.
Des heures à se mouvoir sans aucune interjection. J'y arrivais enfin. Le chemin se terminait presque après mon parcours maussade et linéaire sans une once de sensation. Ni épuisement, ni chaleur, ni froidure, ni même de pensée intérieur. Nous n'étions plus dans un habit de chaire qui couvrait un refuge morale. Les questionnements, les idées et les débats que notre cœur se faisait parvenir, s'effectuaient maintenant par une enveloppe nouvelle. Sans beauté et laideur des corps, émergeaient nos souffles caractériels. Ce que je pouvais apercevoir de chacun étaient les secrets de leur antre. L'apparence extérieur n'était plus, impossible des caché notre véritable personnalité. On voyait encore au delà de l'essence de chacun, on voyait des choses, auparavant, insoupçonnées, inimaginable. Notre souffle caractériel était tout de même composée des membres humains. Nous avons des yeux, une bouche, des mains, des pieds... Des âmes sans corps, malgré la même apparence. Tout ce qui nous paraissait ; moi compris ; normal et acquis est chamboulé dans cette espace temps Inconnu, et dont les lois physiques transcandent la nature que nous connaissions. Pourtant tout paraît familier. Mon intention se balade dans cette espace temps et apercoit au bout du chemin un escalier difforme aux reflets carbonés. J'approche ce lieu que j'attends depuis que l'homme et leur monde m'ont fit germer pour eux la répugnance. La personne me précédant grimpe, d'un pas léger, l'escalier. Les marches, leur vues, me susciter un bonheur enivrant. Mais au lieu que ma cuisse ne soulève ma jambe pour prôner ma fidélité au-dessus du perron des hommes, elle s'enfonce.
La terre ocre s'engouffre sur le haut de mon pied. Par la suite la moitié de mon corps se trouve noyée, mais je continue d'avancer. Après un temps à pénétrer le sol, seul ma tête émerge. Le perron se rapproche sans me cogner. Au lieu de cela je le traverse. La terre, plus semblable au sable, s'infiltre dans ma gorge, dans mes narines, et finalement, dans mes yeux. J'observe de nouveau le noir de la mort. Cette fois-ci mes paupières ne sont pas le cache misère. Mais c'est ce sable qui perce mes pupilles dans une douleur surnaturelle. Brûlant de ma rétine à mon iris, jusqu'à l'intérieur de mon crâne.
Une lumière flamboyante étourdit ma vision. La douleur que je subissait quelques secondes plus tôt ne laissa aucune séquelle. Mon corps sortait petit à petit de cette terre ocre. M'emmenant directement dans une chute enflammée. Vers un feu, si loin, qu'aucun homme vivant n'aurait pu l'imaginer. En dessous de moi, d'autres âmes déchues ? Ça ne se peux pas. Moi, le fidèle, qui finit damné. Remercié d'avoir essayé d'ouvrir les yeux de ces idiots, d'avoir brulé par mon corps les enfants de ces hérétiques, d'être bon et fidèle. Remercié par l'amour de Satan. Maudit soit ce dieu ou ces dieux. Des tyrans cruels, bien plus que le Malin. Jugement péché et damnation. Voilà mon éternelle nouvelle vie.
Qu'avez vous pensez de ce chapitre? Et que va t'il se passer par la suite d'après vous?
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Le Bûcher de l'Enfer.
TerrorUn homme "Monstrueux" meurt assassiné. Brulé de la balle d'un parent enragé, dont la petite tête blonde fut abusée et fauchée. Mais lui qui fit tant d'enfer sur la vie d'autrui, ne pensait connaître l'éternel torture dans les entrailles du Malin. En...