Journal d'Hims

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84ème de l'Hiver, an 332

" J'entends de très loin les réprimandes de ta voix, et je devine à l'avance ce que tu as prévu de me dire :

Cinq jours ?! Cinq jours complets sans m'adresser la parole, alors que je me tenais à tes côtés durant toute cette période ? Cinq jours entiers ? J'espère que tu as une excellente excuse Hims, afin de justifier cet abandon et cette ignorance impromptus. Alors, j'attends !"

Je ne peux te reprocher une telle colère, cher journal, car depuis les deux ans où je partage avec toi mes journées, à l'écrit, jamais je ne t'ai laissé sans nouvelles aussi longtemps, et j'en ai parfaitement conscience ; peut-être que, par ailleurs, les raisons que je t'exposerai aujourd'hui cette absence te paraîtront insuffisantes.

Tout d'abord, je souhaiterais te rappeler que, depuis que j'ai obtenu mon emploi de cuisinier à l'auberge des Champs Fleuris, mes journées étaient déjà bien remplies, ne m'accordant qu'un quart d'heure pour te faire part de mes ressentis, actions et sentiments quotidiens ; néanmoins, ce temps libre d'écriture subsistait toujours, le pire qui soit survenu étant deux jours sans te faire part de ma vie; jusqu'alors ce nombre n'avait jamais été dépassé.

Je me charge donc de t'expliquer (sans m'immerger dans d'infinis détails) la complexité de ma situation actuelle.

Il y a cinq jours, alors que je concoctais des courgettes sautées et que le filet de sanglier mijotait paisiblement sur le feu, un messager survint au sein de la cuisine et me remit en main une lettre soigneusement scellée, dont j'ouvris le contenu une fois que le dîner eût dûment mitonné, pour le lire de long en large.

Jusqu'ici, rien ne te paraît anormal ; ce qui était imprévu, étaient les mots inscrits sur la lettre, qui, dans un premier temps, me laissèrent sans voix (et je minimise mes émotions).

La lettre provenait de ma très chère mère, qui me racontait que père avait perdu la vie ; inutile de décrire mes émotions et l'impact que ces paroles eurent sur mon être. Ainsi, j'étais bien évidemment mandé à l'enterrement de Père, qui se déroulera dans notre commune natale, Evrettum, qui se situe tout de même à 6 yeichts de l'auberge et de la cité où je travaille ! (environ 900  kilomètres).

Néanmoins, le problème ne réside pas là, puisque la longue distance me séparant du reste de la famille me prendrait un mois de voyage, et l'enterrement est prévu pour deux mois, ce qui me laisse une accalmie considérable ; la difficulté réside en réalité dans le fait que je doives également porter ce message à Vlan, puisque lui et moi sommes les destinataires du message de notre mère. Or, cela implique qu'il me faudrait voyager avec Vlan : un mois de traversée passé ensemble !

A présent, tu comprends pourquoi je n'avais pas la force de t'évoquer tout ceci : la mort de père, mais la perspective d'un voyage d'un temps aussi conséquent avec... HA ! Un mois entier avec Vlan...



***



Bonjour à tous, excusez-moi pour ce retard important dû à de nombreux déplacement, j'essaierais à l'avenir de poster les prochaines parties plus régulièrement !

N'hésitez pas à commenter, j'accepte tout type de critique du moment que nous pouvons discuter calmement et sans insulte.

Ce début d'histoire vous a-t-il intéressé ? Dites-moi tout !



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