Partie 17 : Menaces

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Point de vue de Tina :

Ce soir là, les médecins autorisèrent mon père à quitter l'hôpital étant donné l'amélioration de son état de santé. Après avoir rassemblé les affaires, nous quittâmes enfin l'établissement. Dehors, Andréa était venue nous chercher en voiture. J'aidais mon père à mettre les derniers sacs dans le coffre du véhicule sous une pluie diluvienne puis, nous nous précipitâmes à l'intérieur de l'habitacle, au chaud. Ma veste était toute trempée et mes pieds mouillés. Ce mauvais temps donnait envie de rester chez soi, enfouit sous sa couette en regardant une série télévisée. D'ailleurs, c'était exactement ce que j'avais prévu de faire une fois arrivée à la maison. Le soulagement se lisait bien sur mon visage car j'étais heureuse de voir mon père rétablit. Certes, ses nombreux traitements l'avaient beaucoup affaibli mais il se trouvait sur la voie de la guérison. Nous avions laissé le plus dur derrière nous. Finit les longues nuits à l'hôpital, les aller-retours, les scanners et autres examens. La vie semblait peu à peu reprendre son cours normal. 

En route pour rejoindre la maison, le calme s'appropriait l'habitacle. Les gouttes de pluie glissant le long du pare-brise résonnaient de manière étouffée, couvertes par le ronronnement du moteur.  A vrai dire, j'étais épuisée par ma journée de cours pour dire quoi que ce soit. Je me contentais simplement de fixer la route en bâillant. Alors que je m'apprêtais à fermer les yeux, Andréa actionna le clignotant. Nous étions enfin arrivés à la maison. Sans plus attendre, nous descendîmes de la voiture en essayant de nous abriter de la pluie. J'enfilais la capuche de ma doudoune en courant jusqu'à l'entrée de la villa. Une fois au sec, mon père poussa un soupire de soulagement et se précipita près du nouveau poêle à bois pour réchauffer ses mains.  

_ On a bien fait d'installer ce truc ! Constatais-je en enfilant mes pantoufles. 

Je regardais par la fenêtre. Dehors, l'orage grondait de plus belle. La nature manifestait toute sa colère par un vent violent et une pluie battante. Un spectacle aussi extraordinaire qu'effrayant. Alors qu'un déluge s'abattait sur la ville, Andréa préparait le dîner. Elle fit cuire une casserole d'eau et y ajouta des spaghettis. Simple mais efficace. Parfois, les recettes les plus basiques s'avéraient être les meilleures. En tout cas, le repas fût délicieux et convivial. Je me sentais merveilleusement bien. Une sensation mêlant bonheur et bien-être que je n'avais plus ressentie depuis un bon moment s'installa. 

_ Lorsque tout va bien, on ne prend pas le temps de méditer. Mais, lorsque tout va mal, c'est alors que l'on se rend compte de l'importance des choses. Et, finalement, on se dit que notre vie n'est pas si terrible [...] Affirma ma marraine. 

_ En fait, je suis d'accord avec toi, poursuivit Raffael. On passe notre temps à se plaindre sans raisons. On oubli de profiter des choses simples de la vie comme partager un bon repas tous ensemble. Nous sommes tellement habitués à ce confort qu'on ne se rend même plus compte de nos privilèges. J'ai bien cru mourir l'autre jour ! Quand cet homme est entré dans la maison et qu'il m'a frappé... Se rappelait mon père, épouvanté. 

Andréa caressa son épaule, affectueusement. 

_ Tout va bien maintenant. Vous êtes en sécurité. Rassurait-elle. 

Je n'osais pas parler, par peur de fondre en larmes. En voyant mon père dans cet état, mon cœur se serrait dans ma poitrine. Ces images, il les garderait à vie dans sa mémoire. Au-delà des blessures physiques, les blessures psychologiques étaient elles, tout aussi nombreuses. Je parvins seulement à poser cette question qui me tourmentait jour et nuit au sujet de l'enquête:  _ La police a t-elle retrouvé les agresseurs ? 

Raffael fixa son assiette d'un air grave. 

_ Si seulement...Balbutia mon père. 

Andréa soupira. 

Atypique  [ Tome 1 ] Nos RêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant