Il fait très chaud dans cette salle, drôle de coïncidence sachant qu'il y a quelques instants elle me paraissait extrêmement froide. Je me retourne vers Julia, je crie son nom. Je crie à m'en arracher les cordes vocales.
Je n'y connais rien en médecine, mais si il y a bien une chose que je sais c'est que son sang coule trop vite, telle une hémorragie. Elle ne tiendra pas longtemps. Je rassemble le peu de force et de courage qu'il me reste et je me lève. Mais je retombe vite à genoux devant elle. J'appuie ma main sur sa blessure. Je ne sais pas ce que jefais, peut être que je pense pouvoir arrêter la blessure comme ça.Je ne sais pas. Je ne suis plus maître de ce que je fais.
Je suis le maître de mon destin, le capitaine de mon âme.
Je la fixe dans les yeux en lui disant que ça va aller, que bientôt elle sortirait d'ici saine et sauf. Je lui prends la main, elle sourit toujours. Sa main serre la mienne. Je ne souris plus, j'essaye tout simplement de rester neutre pour ne pas l'inquiéter et cela me semble être la chose la plus difficile à faire. Je la regarde dans les yeux, espérant lui montrer que tout va bien mais elle ne bouge plus. Je la secoue de plus en plus, mais elle ne bouge plus. Mon cœur bat très fort, je vois ses yeux bruns, perdent de leur éclat, je vois la lumière quitter ses yeux. Puis plus rien. Julia ne bouge plus. je sais alors que c'est la fin. Je hurle tellement fort que ma gorge me brûle. Je la serre dans mes bras une dernière fois, une dernière étreinte. Puis je lui ferme les yeux. Son sourire est toujours là, toujours présent. Je ne sais pas pourquoi elle souriait.
Sûrement qu'elle savait qu'elle était enfin libre.
Liberté.
Je la regarde une dernière fois, et c'est cette dernière image d'elle que je garderai à jamais dans ma mémoire. Des pompiers rentrent dans le bâtiment. Ils se précipitent vers les premières personnes qu'ils voient ; afinde les secourir. Je tombe, le feu se repend très vite. Les pompiers font ce qu'ils peuvent pour pouvoir éteindre le feu aussi rapidementque possible. Le feu m'a déjà brûlé une partie du visage, quand un homme finit de l'éteindre.
Un pompier vient afin de m'aider. Je sens le rythme de mon cœur s'éteindrepetit à petit. Mes yeux se ferment. Je sais que je ne dois pas m'endormir. Si je m'endors, je ne me réveillerai pas. Je me sensquitter ce monde, malgré mes efforts pour résister.
Un battement.
Un battement.
Deux battements.
Deux battements.
Trois battements.
Trois battements.
J'ouvre les yeux, comme électrocutée, je vois au loin le corps de Julia se faire emmener. Puis on recouvre son corps d'un drap noir. La dernière chose que je vois c'est mon poignet. Ou plutôt mon bracelet, celui que ma mère m'avait offert, mes pensées vont donc à ma famille. Je n'ai même pas pu leur dire au revoir.
Julia. Mes parents.
Je vais mourir, sans avoir pu dire au revoir. Et pourtant je voudrais leur dire que rien n'est de leur faute. J'aimerais leur dire que je suis désolée.
Tellement désolée
Les hommes dans la salle hurlent, c'est la panique totale. Les lumières sont revenues elles m'aveuglent quand j'essaye d'ouvrir les yeux, je vois au loin les trois corps des hommes ayant organisés tout ça. Ils sont morts. Mais je pense que ce châtiment n'est pas encore assez fort pour tout ce qu'ils ont fait.
On aurait du partir pendant qu'il était encore temps.
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Rêve ou cauchemar? [Terminée.]
Short StoryJe m'appelle Amanda, j'ai 16 ans et jamais je n'aurai cru que cette journée tournerait au drame. 13 novembre 2015. Bataclan.