Addio papà

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Après huit heures de vol, on atterrie enfin sur le sol new yorkais. On descend de l'avion, marche jusqu'au baguage, récupère la valise et on se précipite à sortir pour retrouver notre mère. Elle nous attend près de la porte de sortie et nous fait un énorme sourire une fois qu'elle nous voit arriver. Ana s'élance dans ses bras alors que je marche jusqu'à elle. Elle lâche Ana et me fait aussi un câlin. Après avoir un peu parlé, on retourne vers la voiture pour rentrer à Brownsville.

Arrivé là-bas, je remonte dans mon ancienne chambre pour y laisser la valise avant de redescendre en bas pour rejoindre Ana et ma mère dans la cuisine.

- Vous avez faim les filles ?

- Sì, mais laisse-nous t'aider.

On se met toutes à cuisiner un plat de vraies pâtes faites maison. Bizarrement, en préparant les pâtes, une ancienne chanson de mon enfance me revient et je me mets à la chanter. C'était une chanson que mon père chantait pendant les repas de famille.

- C' 'na luna mezz'u mare. Mamma mia m'a maritare. Figlia mia a cu te dare...*

- Tu te rappel encore de cette chanson ?

- Bien-sûr, papà la chantait à chaque repas de famille.

Ma mère sourit et on se met toutes les deux à la chanter ensemble alors que Ana essaye juste de ne pas bruler le lard.

Après deux heures à parler et manger, on se pose toutes dans le salon pour parler un peu plus.

- Mamma, on pensait un truc avec Nabil.

- C'est qui Nabil ?

- Là n'est pas la question.

- C'est son rebeu chéri mamma.

- Fais gaffe à ce que t'utilise comme mots toi.

Ana rigole et ma mère me sourit.

- Donc c'était quoi ce que vous pensiez avec Nabil ?

- Écoute, on sait que tu dépendais énormément de papà, et du coup on se demandait si tu voulais venir habiter chez nous.

- Oh Nana...

- Mamma, je ne veux pas que tu restes seule et que tu te sentes abandonnée.

- Mais je ne me sens pas abandonnée figlia mia, ne t'inquiète pas pour moi. Certes, papà est partit, mais j'ai encore des amis pour m'aider en travers cette période difficile. Je viendrais peut-être vous voir pour Noël ou Pâque quand tu me feras des petits-enfants et que tu me présenteras ce fameux Nabil.

- Mamma !

- Non, sincèrement je suis mieux ici en Amérique, ne vous inquiétez pas pour moi. Mais j'apprécie fortement votre geste.

Je la regarde un moment, je la dévisage pour être sûre qu'elle était sincère. Puis je hoche simplement la tête.

- Je vais aller me laver, il faut que je sois propre pour l'enterrement demain.

- Vous rentrez quand ?

- Vendredi prochain.

- Très bien, allez-vous laver vous puez.

On rigole et je vais en première à la douche. Ici on devait faire très attention à combien de temps on est sous la douche car on a que très peu d'argent pour tout payer.

Une fois qu'on est toutes les deux lavées, on monte pour aller dormir après avoir souhaité bonne nuit à notre mère.

Le lendemain je me tourne dans le lit et me réveille en sursaut car je ne sens pas Nabil ou Ana à mes côtés. Je regarde autour de moi et mets un petit moment à me rappelé que je suis chez ma mère. Je baille et sors de mon lit en regardant l'heure sur mon téléphone. 13 heures ?! Je ne devrais pas m'étonner car on est parti se coucher très tard et on a le décalage horaire. Je m'habille rapidement et descend pour aller dans la salle de bain et me nettoyer le visage avant d'aller dire bonjour à ma mère qui était dehors entrain de parler avec le Parrain.

- Buongiorno Athena

- Buongiono signore

Le Parrain me souri et je fais un bisou sur la joue de ma mère.

- Pas trop fatiguée du voyage ?

- Si un peu mais ça va encore, merci.

- Va manger, il y a de quoi te prendre un brunch dans les placards.

- Merci, elle est où Ana ?

- Elle dort encore je crois.

Je souris simplement avant de partir vers la chambre à ma sœur pour la réveiller et prendre notre brunch ensemble.

- Il est à quelle heure l'enterrement ?

- 17 heures si je me rappelle bien.

Une fois notre petit-déjeuner fini, on va dans la salle de bain pour nous brosser les dents et se préparer pour l'enterrement.

- Eye-liner ou juste du mascara ?

- Personnellement je vais juste mettre du mascara.

- Ok je fais pareil que toi.

- Ana la copieuse est de retour.

On rigole et on sort enfin de la salle de bain après trente minutes passées à faire les connes dedans. Ana sort et va dire bonjour à Mancuso. Au bout d'une heure, la maison commence à se remplir avec toute notre famille et celle du Parrain, comme prévue. Mais il y a aussi beaucoup d'autres personnes, des amis de la famille surtout, mais il y a aussi Yassine et Aman. Et quand je les ai vu, je n'ai pas pu me retenir de courir et sauter dans leurs bras.

- Yass ! Aman !

Ils rigolent et me serrent fort dans leurs bras.

- Comment c'est la France petite ?

- C'est assez cool jusqu'à maintenant, et vous ? Vous vous en sortez ?

- Oh tu sais, comme d'habitude. Même routine. Ca a pas trop changé depuis que t'es partie, à part que t'es plus là et que ça laisse un sale vide.

On continue de se parler jusqu'à ce qu'on doive partir au cimetière. Pendant la cérémonie, je n'ai pas pu me retenir de commencer à pleurer. Yassine me prit dans ses bras et me réconforta comme il pouvait mais même lui il avait les larmes aux yeux. Papà était comme son propre père, je me souviens qu'à chaque fois qu'il avait des problèmes, mon père était là pour l'aider. Mon père avait le cœur sur la main avec tous le monde. Il va manquer à beaucoup de gens, et le deuil va être très long. 

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*C' 'na luna mezz'u mare. Mamma mia m'a maritare. Figlia mia a cu te dare... = Che la luna de Louis Prima

Simba et sa NalaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant