Chapitre 4

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- Eh, gamine ! Qu'est-ce que tu fais ici ?

La jeune fille se retourna brusquement. Un groupe de policiers, l'arme à la main, se tenaient devant elle.

- Viens avec nous, c'est dangereux ici. On a vu des loups tout à l'heure. reprit l'homme qui avait parlé.

L'un de ses compagnons eut un léger rire.

- Ouais, on leur a mis un bonne dérouillée, mais ils pourraient revenir. déclara-t-il en montrant sa matraque, qui était tâchée de sang.

L'adolescente sentit la colère monter en elle.

- Alors c'est vous qui avez fait ça... vous n'êtes que des monstres. Et vous allez me le payer !

Elle fit apparaître une longue et solide branche dans sa main droite, et s'élança vers les humains devant elle en poussant un cri de rage. Ces derniers, pris au dépourvu, eurent un mouvement de recul, et quand le premier d'entre eux s'écroula, assommé, cette surprise se mua en peur pour la plupart, mais en colère pour d'autres. Certains prirent la fuite tandis que ceux qui restaient sortaient leurs armes. Cette fille devait être une démone, un monstre, il fallait l'abattre !

L'un des hommes chargea son arme et tira. Sous leurs yeux ébahis, la balle ricocha, comme si un mur invisible s'était tenu devant l'adolescente. Cette dernière se jeta sur l'homme qui avait tiré et dès qu'elle le toucha, son corps commença à se couvrir de glace. Avant même qu'il n'ait le temps de comprendre ce qui lui arrivait, il était complètement gelé et immobilisé. A cette vue, tous, sans exception, s'enfuirent.

La jeune fille ne les poursuivit pas. Elle s'assit contre un arbre, épuisée, et ferma les yeux, laissant son pouvoir envahir la forêt. La tempête s'arrêta, et les arbres, plantes et animaux ayant été blessés, soit par le vent et la pluie, soit par les humains, virent leurs blessures se refermer, leurs branches et leurs feuilles repousser, plus vertes que jamais.

L'adolescente se releva et s'approcha des corps des deux policiers inanimés devant elle. Ces hommes la dégoûtaient. Ils faisaient du mal aux animaux, aux arbres, à toute cette nature qui ne leur avait rien fait de mal à part les faire vivre, et ce, sans rien réparer après. Et qu'elle les trouvaient pathétiques, à avoir peur de tout ce qui était différent d'eux.

Elle se détourna des ces êtres sans intérêt en prenant bien soin de ne pas les soigner. Mais au bout de quelques pas, elle entendit quelqu'un -ou quelque chose- courir dans sa direction. Cette personne, car c'en était bien une, s'arrêta dès qu'elle la vit. Puis une expression soulagée s'étala sur son visage.

- Ah, te voilà ! Je te cherchais pour...

- Désolée. Le coupa-t-elle. Pour hier.

- Ce... ce n'est pas de ta faute, ce serait plutôt à moi de m'excuser. J'aurais dû me taire, c'est tout.

- C'EST ELLE !!! La fille de Satan !!!

Ce cri, ou plutôt hurlement, haineux fit sursauter les deux adolescents qui se retournèrent vers la source du bruit. Un nouveau groupe d'hommes venait d'arriver, visiblement alertés par les trouillards qui s'étaient enfuis peu auparavant. La jeune fille soupira tandis que le jeune homme observait les nouveaux arrivant avec un air atterré.

- Eh mais... ce ne serait pas le jeune qu'on est censés retrouver ? demanda l'un des hommes.

- On s'en fiche !!! TUEZ-LA !!! hurla celui qui avait parlé en premier.

Il prit une arme des mains d'un autre, chargea cette dernière et tira. La balle fut absorbée par l'écran de protection magique que l'adolescente avait dressé devant elle. D'autres suivirent, mais aucune ne parvint à passer le bouclier magique.

- Qu'est-ce que vous faites ?! Arrêtez !!! s'écria l'adolescent.

- Tais-toi, le mioche, ne t'occupe pas de ça ! Éloigne-toi d'elle et vient avec nous, on doit te ramener à tes parents.

- Et pourquoi cela ? Je ne suis pas en danger actuellement, le seul danger que je vois, c'est votre incomparable stupidité et étroitesse d'esprit.

- Sale petit...

L'homme ne finit pas sa phrase, comme si quelque chose lui avait chuchoté, dans son esprit, de ne pas le faire. La jeune fille, dont les yeux violets semblaient flamboyer de rage contenue, s'avança pour déclarer d'une voix claire et assurée :

- Taisez-vous, et cessez donc de parler pour ne rien dire. Vous ne savez rien de moi, et vous me jugez comme si vous saviez toute mon histoire. Bande d'idiots. Y a un truc dans votre crâne, normalement, qui s'appelle un cerveau. Vous connaissez ? Oui ? Ben visiblement vous savez pas vous en servir, en tous cas. Enfin bref... vous avez 10 minutes, pas une de plus, pour quitter cette forêt. Passé ce délai, ceux qui seront encore là feront une excellente pâture pour les loups... à vous de voir.

Après ces paroles prononcées avec une froideur glaciale et d'un ton particulièrement sec, elle se détourna et s'enfonça entre les arbres, tandis que le policiers qu'elle avait assommé et celui qu'elle avait changé en esquimau commençaient à reprendre conscience. Les autres étaient restés figés, ce qui laissa le temps à l'adolescent de s'éclipser sur les traces de l'étrange jeune fille. Il n'avait clairement pas l'intention de rentrer chez lui. Cette journée promettait d'être intéressante...



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