°Chapitre 2°

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           Nous étions le vendredi deux novembre, cela faisait déjà neuf ans demain que mes parents étaient morts et que je n'ai plus de famille. Pour toute mon enfance et bien j'avais eu le droit à des familles d'accueils qui étaient plus horribles les unes que les autres. Mais à mes dix-sept ans j'en avais assez je voulais être seule et ne plus être en compagnie d'inconnus, qui eux ne m'ont jamais pris pour leur fille "adoptive". Ils m'avaient plutôt tous accueillis comme une locataire, qui n'avait rien à faire chez eux. Alors j'ai demandé à avoir un appartement seule, le juge avait accepté mais il m'avait obligé à avoir la visite d'une assistante sociale une fois toutes les semaines, jusqu'à ce que je sois majeure. Surement pour évaluer mon niveau d'autonomie. Mais enfin il ne me restait pas longtemps à supporter ces visites, bientôt le juge et cette assistante sociale me laisseront tranquille, je pourrais enfin vivre ma vie sans être toujours rattachée à ces souvenirs de mort.

           Sayo avait insistée pour me sortir un peu, on se baladaient dans les quelques rues de la ville. Elle se risquait tant bien que mal à me faire essayer des vêtements qui pourrais me changer de mon style habituel, qui se restreint uniquement au noir et toujours au noir. Je m'accrochais à son bras et nous scrutions les vitrines remplies de mannequins filiformes, toutes habillées de vêtements colorés à la dernière mode, certains au-dessus de mes moyens, d'autres à des prix corrects mais que je n'oserais jamais mettre de peur de me faire réprimander. Mes anciennes chaussures en ont fait les frais, je les avais portées deux jours et elles ont fini pleine de marqueur, et découpé à quelques endroits. Elle avait tout prévu elle et sa bande, pendant que j'étais en cours de sport, j'avais eu une très bonne surprise en revenant au vestiaire. Sayo m'emmena dans un petit café où nous avions l'habitude d'aller après les cours. Nous buvions nos thés, tout en rigolant sur des photos drôles de moi et elle.

- Tu comptes aller au cimetière demain ? me demanda t'elle en buvant une gorgée de son genmaicha*

-Oui je pense y aller demain matin avant les cours comme on commence plus tard dis-je toute en regardant les passants dans la rue.

-J'aurais aimé venir avec toi mais mes parents m'ont arrangé un cours de soutien à cette heure-là dit-elle en baissant la tête puis elle ajouta tu sais comment ils sont par rapport à mes résultats, toujours à vouloir que j'ai les meilleures notes. Me dit-elle assez ennuyée

-Ce n'est pas grave ne t'inquiètes pas Sayo, ça ira

-Enfin je pense que tu préfères t'y rendre seule dit-elle avec un sourire rassurant

J'acquiesçais simplement avec un sourire timide.

-Je te comprend ne t'inquiètes pas, j'aurais juste aimé te soutenir c'est toujours dur pour toi de retourner sur leurs tombes.

-Oui c'est vrai mais il faut que je m'endurcisse même si cela sera long lui fis je pars, les yeux dans les yeux

Après ce moment entre filles, je recevais un message de Benjiro qui me demandait de passer à la boutique, il y avait apparament beaucoup de monde et il ne savait plus où donner de la tête. Je disais au revoir à Sayo et me dirigea vers le magasin.                                                                             Arrivé là-bas je m'installais confortablement à ma caisse et accueillis les clients, tous chargés à bout de bras. Vers vingt heures et demi Benjiro retourna la pancarte qui indiquait fermé, il vint vers moi et me donna une enveloppe. Je compris directement ce que celle-ci contenait, je soufflais et lui dis

-Benjiro... Reprend ça s'il te plaît... dis-je assez gêné

-Non cela me fait plaisir ! Il me l'a tendit, plus insistant

▪A New World Against My Whishes▪Où les histoires vivent. Découvrez maintenant