Chapitre 5 🔥 Aicha 🔥

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Rentré avec un sourire démoniaque, j'avais cru voir la veille ma proie. J'étais rentré fatigué après une longue promenade durant laquelle j'étais devenu parano en voyant l'image de ma belle inconnue.

Le lendemain, aux environs de 6h du matin, je pris ma douche, fis mes ablutions méticuleusement pour faire mes prières. Dans un empressement habituel, je pris mon sac, direction l'université. Comme à l'accoutumée, j'étais en retard résultat de mes insomnies répétées.

Utilisant mes longues jambes à bon escient, j'empruntais alors le chemin de cette entité où régnait une ambiance non festive.

J'allais retrouver ma bande certes mais aussi la bande de professeurs qui nous pompaient l'air avec leurs interrogations et leurs séminaires à n'en plus finir.

À l'angle d'une rue, sous l'emprise de mon obsession ardente sur mon retard, les yeux fixés sur mon téléphone afin de lire en bref les informations matinales du jour, je me suis brusquement heurté à une jeune dame qui sous l'effet de mon gabari et de ses talons rejoignit le sol sans problème avec un petit cri plein de douceur et de fragilité... Aiiiie

Je me suis arrêté sous cet accident du moins gênant. Je me suis aussitôt baissé vers la jeune dame, inquiet de son état, son sac était ouvert et ses bagages éparpillés longeaient le sol. Elle était recroquevillée sur ses genoux, sûrement gênée. Ce sentiment de gêne, elle me le transmit avec une énergie incommensurablement définissable.

D'une manière hâtive, je commençais à lui rassembler ses bagages en lui disant:

_ Désolé Madame, vous n'êtes pas blessée j'espère.
Elle ne leva pas la tête, ce qui me gênait encore plus.

_ Excusez-moi Madame, vous allez bien ?

Elle leva enfin la tête et répondit avec un sourire céleste:

_ Non, ça va Jeune Inconnu qui a disparu.

Je découvris alors le visage que je cherchais depuis quelques jours, la scène qui devrait être gênante était devenue une rencontre certainement attendue par les deux gens on dirait vue la réponse de la jeune dame.

_ Je suis vraiment désolé Euh Sokhnaci* ( Nom communément donné aux dames en signe de respect) avec un sourire lâche qui m'echappa au regard de la douceur face à laquelle j'étais.

_ Non, c'est une faute synallagmatique Monsieur l'inconnu renverseur.

Je me mis alors à rire en lui remarquant:

_ D'abord je ne suis pas un inconnu renverseur, mon nom est Malick, Malick Ndoye et je devine que vous êtes étudiante en Droit. Ai-je tort ?

_ Malick, le renverseur. Vous n'avez pas tort. Comment vous savez ?

_ Facile, seuls les juristes prennent le soin de montrer au monde qu'ils ont un vocabulaire aussi riche et pointilleux, répondis je en lui tendant la main.

Elle posa délicatement sa main sur la mienne et dans une douceur des plus rares, je l'ai soulevé avant de lui dire:

_ J'aurai bien voulu vous aider à vous dépoussiérer mais votre position assise de tout à l'heure ne me laisse pas le choix à moins que vous ne m'y autorisez.

En effet, je ne pouvais pas lui tapoter le derrière en voulant lui dépoussiérer la jupe. Qu'allait-elle penser vraiment ?

Un nouveau sourire fut déclenché par la jeune femme qui les yeux baissés répliqua:

_ " Non ne vous inquiétez pas" en récupérant son sac qui tenait sur mon bras gauche tel un porte manteau.

_ D'accord, et c'est comment le nom ?

_ Appelez moi Aicha la renversée! S'Exclama la jeune dame avec un rictus qui ne me laissa pas indifférent à cause de l'innocence qui s'en dégageait.

_ Je ne devrais pas vous le dire mais j'étais pressé de vous revoir entonnais je.

Avec un sourire, elle evita mon regard qui lui jetait un sort charmeur puis tout bas elle dit:

_C'est partagé Malick.

J'étais comme victime d'une anesthésie. Ma première proie était à vrai dire ma première difficulté sentimentale à gérer. Je ressentais des trucs hallucinants rien qu'en la regardant et ses faits et gestes enveloppés dans un tissu de soie de qualité donnaient une saveur particulière à ces moments.

Soudain brusquement, à cause de l'ambiance qui devenait gênante, elle voulut traverser d'un pas pressé la route qui menait à l'entrée principale de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. Dans son empressement, elle tentait de traverser pour s'extraire de mes regards sans pour autant prévoir la seconde voie...

Malheur......... ! Ma taille élancée me permit de voir un CAR RAPIDE, ces voitures de transport en commun qui arborent les rues de Dakar et qui pour la plupart sont dans un état vétuste. En effet, comme à l'accoutumée, ces voitures dans une volonté accrue de se procurer des clients vont jusqu'à enfreindre les lois de la route et souvent provoquent des malheurs.

Tandis qu'elle s'échappait, je l'ai suivi d'un pas rapide pour la tirer vers moi. Et à la seconde près, le car freina dans une stupeur des plus effrayantes.

Le bruit du frein forcé attira l'attention de tous et comme d'habitude, les gens indexaient le chauffeur qu'ils traitaient de chauffards.

Le problème des autres n'étaient plus le nôtre. Elle était dans mes bras, nos yeux étaient figés, on sentait une attirance réciproque, un Amour palpable...

Tout d'un coup, le sifflet d'un policier réveilla les tourtereaux qui nageaient dans les cieux.

_ Ça va Aicha ? Entonnais- je.

Elle ne parla pas tellement elle était sous le choc, son corps tremblait encore et sa voix suave n'arrivait pas encore à exprimer son soulagement.

Je la fis alors rejoindre la chaussée sous la surveillance du policier qui venait aux nouvelles.
_ Bonjour Chef, elle va bien ?

_ On dirait, elle est juste apeurée. Ça va lui passer. Merci

Rassuré, l'homme de tenue s'éloigne en direction du chauffard qui baignait dans une ambiance de remords que lui infligeaient les passants.

C'est ce moment que choisit Aicha pour enfin me parler:

_ Merci Malick, tu viens de me sauver la vie.

Ces mots firent sortir en moi un sentiment inexplicable.

_ C'est rien Aicha, tu aurais fait pareil pour moi.

_ Sans hésitation. Répondit la jeune femme encore dans les vaps.

Je venais de semer une graine d'amour en elle. Mais, cela n'était pas une bonne chose. Je ne devrai pas tomber amoureux, mon but était de rompre avec ce sentiment faible qu'est l'amour et cela devait m'amener à faire mal à toutes les femmes.
Devant mon regard, elle voyait sûrement un homme doux qui avait des sentiments pour elle ou qui ne tarderait pas à en avoir. Cela était peut-être vrai mais je tâcherai de m'en départir car elle était avant tout ma Première Proie, un Lion ne traîne pas avec une gazelle car tôt ou tard il va la dévorer...

#Malick

Ange démoniaque 💔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant