Partie {3}

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  Jamais il n'avait voulu ça. Jamais Félix n'aurait penser que son comportement aurait pu faire si mal, et l'apprendre de la bouche de la mère de Julia était encore plus blessant. 
  Il avait mal lui aussi. Il aimait Julia, plus de la même manière, mais il l'aimait. Ils avaient partagé beaucoup, mais que pouvait-il faire ? Il était plus confortable avec Charles. Il aimait Charles, et il s'avait que leur proximité rapprochait le moment où il dirait qu'il était amoureux de lui. Alors quelles solutions avait-il ? Des excuses sembleraient vides et dénuées de sens, et il ne pouvait pas revenir en arrière.

  De plus, il ne pouvait en vouloir qu'à lui même. La femme en face de lui avait été gentille, expliquant ce que sa fille lui avait confié sans crier, sans attaquer. Elle n'avait pas inclus Charles dans le problème. Sa manière de lui parler avait gravé les reproches qu'elle avait fait au fer rouge dans le cœur. 
  Félix était sans trousse de secours devant les blessures qu'il avait faite à Julia, et il ne savait pas comment y remédier.

  Voyant son trouble, la mère de cette dernière lui posa une main sur l'épaule.

  " Tu l'as blessé parce que tu as évité la discussion. Si tu l'évite encore une fois tu risques de faire plus de mal que de bien."

  Elle s'attendait à une réponse, il le savait, mais il était incapable de lui en donner une, alors elle se leva de la table de petit café ou ils s'étaient vus.

  "Au revoir Félix. Passe une bonne fin de journée."

  Le soleil de la fin d'après-midi lui caressait le visage, éclairant les larmes aux bords de ses yeux. Elles ne coulaient pas, elles étaient juste la, montrant à quel point il était démuni. 

  Félix rentra chez lui, s'imaginant Julia et comment essayer de réparer les dégâts . C'est en abandonnant l'idée de faire quoi que se soit qu'il sentit son téléphone vibrer dans sa poche.
   Surpris par le nom affiché, il pris quelque seconde à répondre, clarifiant ses idées.

  "Allo ? entendi-t-il.
   - Julia ?
   - Félix. On peut se voir s'il te plait ? Ma mère viens de me dire qu'elle était allée te voir.
  - Oh... Okay, pas de problème. Où est-ce que je te rejoins ?
  - Le parc aux pneus. Je t'y attend déjà.
  - J'arrive tout de suite."

  Animé d'une motivation soudaine, il se rua dehors, enfourcha son vélo et pédala vers le lieu indiqué.

  Le parc au pneus était un terrain vague où étaient entreposés des dizaines de pneus de tracteurs. Le lieu en lui même était plutôt intéressant, mais Félix n'y pensait pas. Tout ce qu'il vit en arrivant fut Julia, et il fut en quelque sorte peiné lorsqu'il constata que son cœur bondit à sa vue. Néanmoins le visage de Charles s'imposa dans son esprit et son cœur se calma un peu. Il était ici pour remettre les choses en ordre, il ne trahissait Charles en aucunes manières.

  "Salut." Félix agita la main, mal à l'aise. 

  "Hey ..."

Sa voix ! Félix avait oublié à quel point il aimait sa voix.

  "Désolé que ma mère s'en soit mêlé, dit-elle. Je te jure que je lui ai pas demandé.
  - Pas de problème, c'est bien qu'elle l'ai fait. Sans ça j'aurais surement pas compris que j'ai vraiment agi comme un con."

  Un léger silence s'en suivit, durant lequel Félix s'assit sur le pneu le plus proche, et Julia le rejoignit.

  "Donc ... Charles et toi ... dit-elle.
  - Ouais, ouais, je crois qu'on peut dire ça. Franchement je suis désolé de pas avoir dit clairement que toi et moi c'était fini. 
  - Je t'ai hurlé que tu le préférais, je t'ai poussé vers lui. C'est un peu ma faute aussi. 
  - Je vais pas te contredire sur ça, c'est sur, mais ça t'as fait un choc de nous voir non ?
  - T'imagines même pas."  Julia releva les yeux vers lui, mais Félix regardait obstinément le sol.

  "Fé, comment ça se fait ? Enfin, on sait tous les deux que d'autres gars t'ont dragué, même avant qu'on soit ensemble. Et ... " Elle ne parvint pas  finir sa phrase.

  " Honnêtement, ces autres gars n'était pas Charles. Je sais ça à l'air con dit comme ça, mais c'est Charles quoi !" 

  Ce fut la goutte de trop. Félix remarqua tout de suite qu'il l'avait blessé.

  "Pardon, j'aide vraiment pas, hein ? dit-il.
  - Alors là pas du tout. Putain Félix, t'as pas idée à quel point ça fait mal. Pour commencer, pourquoi est-ce que tu as accepté de sortir avec moi si c'est pour me faire ça ?
  - Parce que tu es une fille géniale et que je t'aime. Mais je ne t'aime plus de la même manière, et je crois que ... Tu sais quoi ? Si te dire que je suis un bâtard qui à joué avec toi peut t'aider à te faire te sentir mieux alors vas-y. Te gênes pas et insultes moi, dis-moi tout ce que tu veux. Parce que honnêtement je pourrais pas justifier ce que j'ai fait. C'est une question de timing en fait. Tu m'as hurlé dessus, Charles s'est confessé sans savoir ce qui c'était passé et je nous laisse une chance. Et comme un égoïste je t'ai pas compté dans l'équation."

  Il avait raison. Julia le savait et elle détestait l'admettre. Il ne pouvait pas se justifier, et il n'avait plus à le faire.

  "Okay. Je comprends, mentit-elle. Je demande juste un vrai au revoir. 
  - Du genre ?
  - Laisse moi t'embrasser. Juste un smack, et je m'en vais."

  Devant l'absence de réponse de Félix, elle posa une main sur sa joue, le faisant la fixer dans les yeux, et elle posa ses lèvres sur celles du blond. Les larmes qu'elle avait retenu coulèrent lorsqu'elle se rendit compte qu'il ne répondrait pas.
  C'était bas de sa part d'avoir penser que ce contact, cette intimité, aurait pu ramener les chose comme avant. 
  Alors elle recula, se leva, et quitta le parc aux pneus avec un regard pour Félix.

  Ce dernier avait la tête vide. Il n'avait rien sentit lors de se baiser. Rien, pas même un reste des papillons que Julia éveillait auparavant, ni même une réaction comme celle qu'il avait eu en la voyant.
  Il fallait qu'il voit Charles, qu'il lui dise tout de suite ce qui venait de se passer avant qu'il ne l'oublie et que cela ne crée que plus de problèmes. La tête encore embrouillé et inquiet, il enfourcha son vélo et se rendit chez le brun.

Bloom  - {LGBTQ+}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant