Refur

24 0 0
                                    

L'histoire que je m'apprête à vous compter date des temps anciens, de l'Islande préhistorique. Cette légende été interprétée via des peintures rupestres trouvées dans des grottes isolées. Longtemps oubliée, il est temps pour elle de ressurgir du passé. Ce mythe d'un monstre qui a effrayé tant d'enfants, je veux parler de Refur. Né dans une famille tout à fait banale, l'enfant accompagnait souvent son père à la chasse et à la pêche, s'amusant au grand désespoir de ce dernier, à effrayer les proies susceptibles d'être mangées au diner. Mainte fois son père avait tenté de le raisonner, mainte fois Refur avait fait la sourde oreille. Plus le temps passait, plus ses espiègleries se multipliaient et le butin de la famille se raréfiait. A tel point que la famine commença à se faire sentir, emportant dans la tombe la petite sœur du jeune homme. Suite à ces déboires, ne pouvant plus risquer la survie de sa famille plus avant, le père de Refur pris une décision drastique, lors d'une partie de chasse alors que son fils venait tout juste de fêter son septième anniversaire, il fût abandonné.

Plus personne n'entendit parler du garçon pendant sept ans. Il paraitrait que pendant cette période il connut la famine, le froid, et que sa haine envers sa sœur qu'il jugeait responsable de son exile ne cessa de croitre. Certains disent qu'il a survécut en se nourrissant exclusivement d'insectes. A la date précise où son père l'abandonna, après sept longues années, n'y tenant plus, il décida d'assouvir sa vengeance. Par cette nuit d'hiver glaciale et sans lune, Refur s'approcha d'une tribu humaine kidnappa et tua une petite fille puis mangea sa chair. On raconte que depuis ce jour, une fois par an, le jour où il a été abandonné par son père, Refur se nourrit de la chaire d'une petite fille. Quelques personnes l'auraient vu fendre la nuit et auraient donc pu dresser son portrait, celui d'un garçon mi-homme, mi bête, se déplaçant à quatre pattes, ses cheveux longs et gras lui couvrant le visage. Il aurait des griffes acérées lui permettant d'égorger ses proies. Sa rage serait telle qu'elle le maintiendrait en vie, lui permettant depuis la nuit des temps de briser le cœur de familles innocentes. Personne ne sait où il habite, ni comment il se déplace. Tout ce que l'on sait, c'est qu'il peut être à une extrémité du pays un jour et complètement à l'opposé le lendemain.

Comment savoir qu'il a frappé ? Sachez qu'il lacère le larynx de ses victimes tout en s'agenouillant sur leur cage thoracique, écoutant avec un plaisir non dissimulé chaque côte casser, les unes après les autres. Refur signe ses crimes d'un chiffre lui servant de numérotation pour son tableau de chasse, gravé dans le mur de la chambre de ses victimes. Il est globalement admis comme un signe prémonitoire de sa visite, le fait de trouver trois cailloux sur le seuil de son foyer. Voyez-vous, il ne choisit pas ses victimes au hasard, il les épie des jours durant tel une sentinelle, et, le matin précédent son crime, il laisse son empreinte. Aucun crime ne lui a été attribué depuis des siècle, mais qui sait quand il refera surface. Alors parents, restez vigilants.

Petites histoires en tous genresWhere stories live. Discover now