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—J'ai plein de questions à te poser en vrai » dis je

—Moi aussi, on fait un jeu ?

—Lequel ?

—Tous les jours t'auras droit à me poser une question et moi de même et on sera obligés d'y répondre

—Une seule seulement ?

—C'est le deal » me répond t'il en haussant ses épaules

—Ok on commence ?

Il acquiesce.

—D'après ton rapport tu as été interner ici parce que tu pouvais plus vivre en faisant des choses de toi même mais tu n'as pas l'air d'avoir les mêmes difficultés que certains patients ici alors c'est quoi la vraie raison ?

Il soupire puis me fixe laissant paraître aucune émotion sur son visage.

—T'es sûre de vouloir savoir ?

—Je crois » dis je en le regardant bizarrement

—D'accord alors tout d'abord faut que tu saches que moi et Hakim on se connaît depuis très longtemps. On était dans une école spéciale pour « les gens comme nous » à l'époque et depuis on ne s'est plus jamais lâcher. Il y'a cinq ans d'ici on avait des problèmes avec des gars et l'histoire était partie un peu loin alors pour en finir on avait voulu régler les choses sans crée de problèmes. Mais à cette époque on savait pas comment bien contrôler nos personnalités et nos deux parties sombres avaient pris le dessus sur nous.

—Nek et Kramer

Il acquiesce.

—Ils sont donc allés au rendez vous et ont tué les cinq gars avec qui on devait enterrer la hache de guerre » me balance t'il d'un coup

Je porte ma main à ma bouche sous le choc et le regarde les yeux écarquillés.

—Quand on s'est fait prendre, ils ont ensuite vu dans nos dossiers médicaux qu'on avait des troubles de la personnalité et n'ont pu que nous mettre dans cet hôpital psychiatrique. Ils ne pouvaient pas nous jeter en prison puisqu'on n'était pas nous-mêmes et depuis cette histoire Nek et Kramer n'était pas revenu avant hier.

Je le regarde sans savoir quoi dire.

—Depuis les meurtres je ne cesse de me dire que j'ai tué des personnes même si réellement je ne l'ai pas fait et ça me hante depuis cinq ans » m'avoue t'il

Je le regarde tristement les yeux brillants.

—J'ai toujours l'image de ses corps sans vie, perdant tous leurs sangs, étalé sur le sol froid de cette sombre ruelle. Et me dire que c'est mes propres mains qui les ont égorgés, me bouffe de l'intérieur

J'essuie rapidement une larme qui a coulé le long de ma joue et pose mes mains sur les siennes. Il relève son regard vers moi et je lui montre toute la compassion que j'ai envers lui rien qu'en le regardant dans le blanc des yeux.

—T'as rien fait Ken et t'as absolument rien à te reprocher » arrivais je à sortir après un long moment de silence

Il me sourit tristement puis je sépare nos mains à contre cœur et me redresse.

—Aller à toi de me poser une question maintenant » dis je en lui souriant faiblement

—Je peux t'en poser trois plutôt ?

—Je rêve là !

Il rit et je le regarde en secouant ma tête de gauche à droite désespérément.

𝐌𝐮𝐥𝐭𝐢𝐩𝐥𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐚𝐥𝐢𝐭𝐲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant