Le Ranch

Chap 17

Je brosse les longs cheveux en m'observant, mes méninges carburant à 100 à l'heure. Après avoir quitté Ugo sans rien lui expliquer, j'étais allée accueillir ma nouvelle gouvernante à l'allure revêche. Elle n'avait pas l'air très... sympathique avec son chignon strict, sa tenue noir et... strict et ses yeux noire. Autant dans son intensité que dans sa couleur.
Puis, toute la nuit j'avais tenté d'établir un schéma plausible par rapport aux vols, mais j'étais revenu au point de départ.

J'enfile les bottes que m'a prêté Émilia et me contemple dans la glace avec un petit sourire. Je n'aurai jamais cru pouvoir un jour me contempler en tenue d'équitation de manière continue. D'une, parce que passer mes journées dans le crottin était à l'inverse de mes envies et de deux, parce que je ne m'imaginais pas du tout retourner dans un centre équestre. Ni me lier d'amitié avec les autres. C'est devenu un peu comme chez moi, ici...

Je descends les escaliers en trombe et fonce vers la cuisine pour manger. J'y croise automatiquement Mme Perkins qui prépare le petit-déjeuner : des toasts, une omelette et du bacon. Je grimace, je suis plutôt du genre sucré le matin.

Je la salue, ouvre le frigo et m'empare de la brique de lait avant d'en verser le contenu dans un bol rempli de céréales, des cruesly, mes préférés. Je m'assoie sur la chaise de bar et commence à manger.

— Vous êtes bien matinale mlle Pevenss...

Je souris en avalant une bouchée des céréales et réponds :

— Vous pouvez me tutoyer vous savez... je dois aller au centre.

— Au centre ? Quel centre ? Le centre-ville ?

Je rigole en répondant :

— Non, le centre équestre Les Étriers de la Chance en descendant la colline.

Elle frappe ses mains avant de les nettoyer sur un chiffon et s'assoit pour manger son repas.

— Je ne suis pas au courant de cela, votre père ne m'a jamais parlé d'un quelconque centre.

J'avale en esquissant un sourire tout en me redressant.

— J'y vais depuis deux-trois semaines. Je donne un coup de main et...

— Votre père vous as donné l'autorisation ?

Je marque un temps de pause. Je fronce d'abord les sourcils avant d'esquisser un sourire timide. J'ai tout de même 17 ans, une voiture et je vis pratiquement seule le reste du temps, je ne suis pas réellement sûre d'avoir besoin d'une autorisation. En plus, mon géniteur n'est pratiquement jamais là et je ne suis même pas sûr qu'il soit au courant de tous mes faits et gestes...

— Euh... j'y vais d'habitude... Laura me laisse faire.

— Elle vous laisse faire ? relève-t-elle en arquant un sourcils.

— Bah... ouais...

Je suis de plus en plus hésitante. Qu'essaye-t-elle de me faire comprendre ? J'ai tout de même 17 ans ! Et le centre n'est qu'à quelques minutes de la maison. J'y suis en sécurité. Enfin... je crois... hormis le cheval kidnappé et les vols il n'y a rien eu.

— Hum... je demanderai l'autorisation à votre père avant de vous laisser sortir.

— Quoi ?

Je ris à moitié. Est-ce une blague ?

— Non... attendez, mon père ne va pas répondre avant ce soir voir demain ou dans deux jours ! Et puis, je me balade toujours san...

— Bon écoutez Mlle Pevenss ! Avant, vous étiez sous la charge de Laura et qu'importe ses règles, les miennes seront différentes.