Partie XV

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15 Décembre 1983,

Cher Journal,

Ce soir il m'est arrivé quelque chose que je ne croyais jamais possible!
J'étais à mon bureau à faire mes horribles et passionnants devoirs lorsque ma mère me cria dessus pour aller ouvrir la porte. En effet, on sonnait à celle-ci.
Il faisait froid dehors et j'étais en pyjama alors autant dire que je ne voulais bouger. Cependant j'ai pris pitié pour la personne en bas. J'ai alors pris mon courage à deux mains et je suis descendu. J'ouvris la porte et je tomba sur Richie. En revanche, lui était habillé convenablement.

Je fus tout d'un coup transi. Impossible de bouger ou de dire quelque chose. Seulement une question : pourquoi ?
Je m'apprêtais à la lui demander lorsqu'il me devança.

« Ne me pose pas de question, ne dis rien s'il te plaît. C'est déjà assez compliqué comme ça.»

Il s'est ensuite rapproché de moi et il m'a embrassé. Ses lèvres étaient douces. Son baiser était tendre. J'ai senti un  frisson me parcourir le long du corps et j'ai souri contre ses lèvres.
Puis je me suis souvenu que nous étions dans un lieu public qui est la rue et que ma mère pouvait arriver d'une minute à l'autre. Je me suis donc décalé, laissant Richie dans l'incompréhension. Soudain son visage s'assombrit et il prit une mine vexée et triste.

«  Tu ne m'aimes pas c'est ça ? » avait-il tenté.

J'étais incapable de lui répondre, de lui dire ce que j'avais sur le coeur. Si tu savais Richie comme je t'aime...

« Je comprends... on est et on restera seulement meilleurs amis.  J'me suis laissé emporté par mes sentiments en pensant que c'était réciproque mais j'avais carrément oublié le plus gros : tu n'aimes pas les garçons. »

Richie se trompait sur toute la ligne. Mais mes paroles ne voulaient pas sortir. J'aurai tellement voulu lui dire que tout était faux et que je l'aimais mais mon manque de courage reprenait le devant.

Il replaça ses lunettes et se tourna prêt à repartir chez lui. Je ne fis rien, laissant une nouvelle fois l'opportunité de lui livrer mes sentiments.

Ce qui m'énervait le plus c'était que ce con avait eu l'audace de m'avouer son amour pour moi tandis que je faisais taire le miens pour lui.

«Salaud » dis-je à voix haute.

Au loin, Richie se retourna, incrédule.

Je me mis à le rattraper puis je me plaça devant lui et agrippa ses joues pour avoir son visage à la hauteur du miens. Avec le peu de courage que je venait de retrouver, je l'embrassa. C'était à son tour de sourire contre mes lèvres. J'étais heureux d'avoir enfin pu l'embrasser par mes propres moyens.

Il se détacha de moi, replaça une mèche rebelle de mes cheveux derrière mon oreille et me chuchota :

« Tu embrasses bien mieux qu'Iris. »

Eddie

Paper and Love [ Reddie ] It FrenchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant