Apocalypse Sucré

Chapitre 4

 "L'espoir est une bouée bien fragile."

Citation de Alice Brunel-Roche

Laura :

Mon sang se fige dans mes veines. Je deviens sourde une seconde à l'entente du refus de Li quant à nous descendre l'échelle et, autour de moi, les autres semblent tout aussi désarmés par cette réponse inattendue.

- Pourquoi ? Demanda Rosalya.

- Ils sont juste derrière vous, j'ai tout vu par le velux et si je vous ouvre, ils vont venir me tuer. Je ne veux pas mourir, finit-elle par dire en haussant le ton .

Je vois déjà les traits de ma sœur se déformer par la colère et la peur. Posant la main sur l'épaule de mon amie, je lui intime, par un regard, de me laisser m'en occuper, sachant pertinemment qu'elle ne tarderait à l'insulter.

- Li, tu as raison, ils sont juste derrière nous, mais ils ne vont pas venir te tuer si tu nous ouvres, je te le promets !

- Comment peux-tu être aussi sûre de cela ?

- Nous avons réussi à les ralentir et ils ne sont pas encore là ; donc s'il-te-plaît, ouvre-nous ! 

Je réussis à distinguer les grognements des zombies qui arrivent, tandis que Lysandre et Liz pointent leurs armes vers l'escalier.

- Je suis désolée, je ne peux pas, répond Li en étouffant ses pleurs.

Il ne me reste pas beaucoup de temps pour la convaincre, et je fais de mon mieux pour former dans ma tête les mots qui vont lui faire ouvrir cette p*tain de porte :

- Tu supporterais vraiment d'avoir nos morts sur la conscience ? Tu veux vraiment nous laisser mourir ? Et comment penses-tu rester en vie sans nourriture et avec une armée de zombies en bas de cet escalier ? Si tu ne descends pas cette échelle, tu es déjà morte ; sans nous, tu n'as aucune chance. 

J'ai un peu exagéré ; avec la nourriture que l'on a stockée en haut, elle peut tenir deux semaines, et les monstres auront sûrement changé de terrain de chasse. Mais c'est peut-être le doute qui va la faire changer d'avis.

Elle si elle ne nous ouvre pas, arriverons-nous à tuer tous ces zombies avec ces armes ? Aurions-nous une chance ?

Le grincement de l'escalier qui s'abaisse me coupe de mes pensées. 

Je pousse Rosalya pour qu'elle monte avant qu'il ne touche le sol, et ne donne pas le temps à ma sœur de savoir si je passe avant ou après elle, en la dirigeant avec une force que je ne connaissais pas vers l'escalier.

Lysandre subit le même sort sans qu'il n'ait le temps de protester.

Les bruits inquiétants produits par les zombies deviennent beaucoup trop proches, si bien que je n'ose pas regarder derrière moi et grimpe aussi vite que je le peux. Lysandre se saisit de mon bras et me soulève pour que j'aille plus vite, pendant que Rosalya et Liz remontent l'escalier à une vitesse folle.

J'ai juste le temps de voir une main décomposée frôler mon pied.

Mon souffle est court tandis que je regarde mes camarades assis par terre aussi essoufflés que moi par cette montée d'adrénaline.

Soudain, je me rends compte que je tiens toujours aussi fermement le bras de Lysandre, comme si j'étais encore au-dessus de la mort. Je suis beaucoup trop proche de lui, et m'écarte tout en le lâchant.