Chapitre un

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Quinze minutes.

Dans quinze minutes il revient du travail. Il ne me reste que quelques minutes avant de me remettre à souffrir. Qu'un léger moment tranquille, où je peux respirer. C'est le calme avant la tempête, une tempête aussi nommée Stéphane. Espérer qu'il ne le fera pas aujourd'hui, est ma seule solution. Pourtant, l'espoir est de plus un mot déjà rayé de mon vocabulaire, surtout quand on parle de Stéphane Robert.

Je prends une grande inspiration et je me lève doucement de mon petit lit inconfortable. La douleur de mes ressentes blessures se fait sentir dans chaque particule de mon corps. Je traverse l'étroit couloir menant à la salle de bain et j'y pénètre. Positionnée devant le miroir, j'observe mon corps sous tous ses angles. Je suis encore habillé dans ma tenue d'hier et mes cheveux sont en bataille. De grosses traces rouges cernent mes yeux bouffis. Je ne sais plus si ces traces sont dû à mes pleures ou ils ont pris cette coloration avec le temps. J'ai des bleus partout sur mon ventre, mes jambes et une cicatrice sur ma joue droite.

Je prends une douche rapide pour éliminer la graisse noire que j'ai sur l'ensemble de ma personne. Une fois terminé, je jette un coup d'œil à la pendule dans le coin de la pièce sombre, elle indique sept heures. Je n'ai plus que cinq minutes avant que tout recommence. Je m'élance vers ma chambre en boitant, j'essaye de me remémorer la dernière fois où j'ai pu marcher comme une personne normale, sans avoir l'impression que mon corps va s'effondrer à tous les trois pas, mais en vain. Allongé sur le lit, je perçois le bruit d'une voiture dans l'entrée. Je ferme les yeux, priant pour qu'il me croit endormi et qu'il me laisse seule ce soir. Juste une petite soirée sans qu'il me touche, sans qu'il lève sa main sur moi, sans que ses sales pattes vienne tripoter des endroits dont je ne veux pas qu'il s'approche.

La porte d'entrée claque, j'entends Stéphane grogner à propos de je ne sais quoi. Des pas se fait sentir dans l'escalier. Il s'approche, de plus en plus et les pas s'arrêtent devant la porte de ma chambre. Mon cœur bat à tout rompre et mes mains sont si moites que l'on dirait presque que je les ai trempées dans un sceau d'eau. Stéphane entre en trombe dans la pièce en riant.

   - Je t'ai manqué? Écoute ma belle, je sais très bien que tu ne dors pas, alors tu vas te lever tranquillement et venir donner un bisou à ton cher papa. Tout de suite! hurle-t-il.

Je ne bouge pas d'un poil. Plus longtemps je résiste, et plus vite Rita va arriver. Elle est la seule à pouvoir l'empêcher de me toucher, puisqu'en présence de sa femme, Stéphane n'ose pas se faire prendre sur moi. C'est vrai, Rita est la seule personne qui peut l'éloigner de moi, car ce cher Stéphane ne veut guère que sa conjointe soit au courant de ce qu'il me fait endurer depuis au minimum cinq ans.

Il court vers mon lit et, avec sa ceinture, me fouette de toutes ses forces. je tombe sur le sol et lâche un cri si fort qu'il met sa main sur ma bouche pour l'atténuer, de peur que les voisins l'entendent.

   - Qu'est-ce que j'ai dit pour les cris? Aucun! Je veux que tu sois docile et silencieuse sinon cette magnifique ceinture s'en va autour de ton petit cou fragile. Me suis-je fait bien comprendre Cameron?

Je n'arrive pas à prononcer un seul mot alors je me contente seulement de hocher la tête. Ce monstre me prend dans ses bras et me dépose sur le lit. À califourchon sur moi, il dépose sa bouche contre la mienne. J'ai besoin de toutes les forces du monde pour ne pas de vomir en ce moment, car une fois je n'ai pu me retenir et résultat, j'ai été inconsciente durant deux jours. Seul Dieu sait ce qu'il a fait de moi pendant cette période alors je ne veux plus jamais que cela se reproduise. Il commence à me déshabiller, mais s'interrompt soudain par une voix féminine venant du premier étage. Stéphane me regarde droit dans les yeux et me fait signe de garder ma bouche fermé ou sinon je vais passer un mauvais quart d'heure. Il desserre lentement son étreinte et se lève pour dire bonjour à sa femme. Au moment où il ferme la porte, je commence enfin à respirer avec peine. Cela doit faire des milliers de fois qu'il ose me toucher et cela devient pire à supporter au fur et à mesure qu'il le fait.

Quand on se perd...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant