2- On entre ou pas?

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DIMITRI

On sonne à la porte.
Je soupire avant de me lever jetant un œil à Mathis. L'enfant est confortablement couché dans notre canapé fourrant des chips dans sa bouche sale pleine de graisse. Il avait le regard verrouillé vers la télévision qui jouait la série Batman.

Mathis était le fils de l'une des amies à ma mère que je devais garder chaque mercredi depuis Juillet. Il ne me fait vivre que des misères à chaque fois qu'il vient.

Honnêtement je ne devrais pas me plaindre. On me paie et puis la présence de Mathis change l'ambiance du reste de la semaine. Mon été et le début de l'automne a été que d'aider l'Église de ma mère, visiter la famille et de la lecture dans la vieille chaise berçante dans le coin sombre du salon.

Ouais, je ne devrais vraiment pas plaindre.

On sonne de nouveau à la porte.

J'ouvre finalement la porte et tombe sur la touffe rousse d'Adriel. Je suis perplexe. Depuis quand connait-t-il mon adresse?

-Hey, me lance-t-il en agitant sa main droite

Je le salue à mon tour. Ça faisait longtemps que je ne l'avais plus vu. Un mois et demi. Il a des taches rouges sur les bras laissant penser à des piqures. Des pansement couvrent ses genoux. Malgré tout ça, il a prit un moment pour peigner ses cheveux. 

Je le fixe en silence alors qu'Adriel s'efforce de rester souriant. J'entends le générique de la rediffusion de Ninjago commencé.

-Hum. Généralement quand on finit de se saluer, on permet à l'autre d'entrer.

-Ouais. Je sais. C'est juste que je suis choqué par le fait que tu connaisses mon adresse.

-T'as oublié la fois ou je t'ai ramené?

-Ah ouais, je me souviens!

-Bah tu vois. Bon, hum, Dimitri, tu me laisse entrer ou pas?

Je fronce des sourcils. Plus je l'observe et plus je remarque de la nervosité chez lui. Il joue avec une des manches de sa veste. Finalement, je le laisse entré.

Après avoir verrouillé la porte, je retourne dans le salon. Il voit Mathis hynoptisé par la télé.

-C'est ton frère? Ou tu fais du baby-sitting?

-Non. Je garde les enfants des amies à ma mère.

-Ah.

Je l'incite à aller dans la cuisine là ou au moins un certain curieux n'entendra pas la conversation. Le roux observe les alentours un air curieux affiché sur le visage avant de s'asseoir sur une des chaises.

-Donc... Que viens-tu faire ici? Parce que à part pour s'échanger un devoir, je ne vois pas trop la raison de ta visite.

-Je pensais pouvoir passer te voir. Tu es une des seules personnes avec qui je pense pouvoir parler.

Il exagère. À part pour le projet et cette histoire de singe, on s'est à peine parler.

-Et donc?

Adriel joue encore avec la manche de sa veste en baissant son regard vers ses souliers. Le type me semble nerveux.

-Eh bien, je suis rentré il y a quelques jours de mon camping à Idaho...

-C'était bien?

-Ouais, c'était cool, me répond-t-il précipité

Je fais un effort pour être aimable et patient parce qu'il m'avait l'air à avoir du mal à en parler. Un silence.

-Et?

-En rentrant chez moi, j'avais remarqué quelque chose... sur une rue. La rue de la maison à... Ursula.

Ah ouais ça... Il n'était pas au courant.

-Oh.

-Dimitri. Il y avait une pancarte ''VENDUE'' sur son terrain.

-Je sais.
-Quoi? T'étais au courant? Levant brusquement sa tête.

-Adriel, veux-tu un peu de jus d'orange?

-Ne change pas de sujet! Pourquoi est-elle partie?

-J'en sais rien Adriel! M'exaspère-je.

Il me regarde dépité. Puis, après avoir insisté, parce que je n'avais tout de même pas sorti le jus pour rien, il prend le verre.

-Je pensais pouvoir avoir des réponses en venant ici... confit-il déçu.

-J'en ai pas. Et probablement personne dans la ville.

Il soupire avant de prendre une gorgée.

-Écoute. Tu as le cœur brisé, je le sais. Et s'en est ridicule. Passe à autre chose.
-Crois-moi. T'es pas le premier à me le dire.

Mathis rentre dans la cuisine l'air hautain réclamant un sandwich. Il m'énerve ce gosse. Je lui réponds d'attendre dans le salon sortant les condiments.

-Sinon...

-Quoi?

-T'as vu Yohan?

Je m'arrête dans la préparation du met.

-C'est supposer vouloir dire quoi? Je plisse des yeux.

-Rien., m'assure le rouquin affichant un air innocent sur le visage.

Je roule des yeux répondant tout de même à sa question. Non, je n'avais pas revu le brun bouclé. La chaleur était trop grande pour que j'ose mettre un pied dehors de la maison.
On était mieux avec le climatiseur. Et encore si la température ne nous tuait pas, je croisais peu souvent Yohan. La dernière fois que je l'avais vu, il était accompagné de sa sœur dans une pharmacie.

Il n'y a pas eu plus beau que de le surprendre entrain de rougir en achetant des Tampax. La belle honte.

Sa sœur m'a proposé de venir manger chez eux. Viandes grillés et épicés à volonté! A-t-elle dit. Malheureusement, j'ai dû refuser. C'était la visite de Tantine Vilma. Tante Vilma avait apporté son pâté au poulet.

Je la soupçonne toujours d'avoir essayé de nous caser ensemble. Et au fond, ça ne me déplaisait pas du tout.

-Sinon tu sais ça pourrait être qui les nouveaux propriétaires?

-Elle va comment Kenora?

Avec une expression étrange - un air coupable et déprimé- il prend du temps à me répondre.

-Bien.

y s u d aWhere stories live. Discover now