Partie 2, Chapitre 1

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                                                   2012

                                           Avant Kiki...


Enfin ! A nous la liberté !!! Nous avons réussi à avoir un appartement !!! Un petit f3, dans une résidence tranquille, juste à côté de mon boulot ! (presque au-dessus en fait !)

Nous avons emménagé le 9 mai 2012. J'étais tellement fière et contente ! Nana avait enfin sa chambre, son espace et nous ses parents, le nôtre ! Notre vraie vie de famille pouvait commencer ! Et les corvées aussi... J'ai vite appris à m'organiser entre le boulot de serveuse (de 9h à 15h et de 18h à pas d'heure), la petite et l'école, le ménage, les courses, le copain, les lessives, les repas et j'en passe... Mais tout ça n'a pas duré longtemps... Car à force d'être tannée par Nana et par le copain pour un deuxième monstre, j'ai fini par dire oui. Et le 9 juin, j'étais enceinte.

Au bout de trois semaines de grossesse, petites pertes de sang. Bon ce n'est pas grave, c'est le stress avec l'emménagement, le boulot... ça va passer... Je ne disais rien, mais j'avais une trouille monstre de revivre une période cauchemardesque.

Deux ans auparavant, j'avais fait une fausse couche à trois mois de grossesse. Un vrai traumatisme...

J'étais contente, Nana et le copain aussi, j'attendais un petit bout ! Mais un problème était apparu lors de la première écho. Le bébé ne remuait pas et le médecin ne disait absolument rien... Il fronçait juste les sourcils en mesurant tout un tas de trucs pendant une éternité. J'ai compris qu'il y avait quelque chose qui clochait lorsqu'il est sorti de la pièce en plein examen. J'ai alors regardé ma petite sœur avec des larmes aux yeux. Au fond de moi, je savais que quelque chose n'allait pas, même si je refusais cette réalité. Je voulais juste être heureuse...

Quand l'échographe est revenu dans la salle, il m'a annoncé que mon enfant était trisomique et qu'il risquait de ne pas survivre. J'ai tout encaissé en hochant simplement la tête avec la main de ma frangine agrippé à la mienne. Ce n'est qu'en sortant dans la rue que je me suis écroulée en pleurs sur le trottoir. Pourquoi fallait-il que ça m'arrive à moi ?

Quinze jours plus tard, mon bébé était mort et je passais au bloc pour l'enlever... En sortant de l'opération, j'ai fait une très grosse hémorragie, ça n'arrêtais pas, j'entendais de très loin les appareils branchés sur moi qui s'agitaient en continu, leur bip sonore comme des sirènes d'alarmes... Je perdais conscience toute les cinq minutes et j'avais froid, tellement froid...

En me réveillant bien plus tard, une infirmière m'a demandé qui était Nana, parce que je n'avais pas arrêté de l'appeler. La femme m'a affirmé que m'être accrocher à cette personne m'avait sauvé... Sauvé de quoi je ne l'ai jamais su...

J'ai eu beaucoup de mal à me remettre de cette fausse couche et vous comprendrez ma peur avec cette nouvelle grossesse... La peur que ce bébé soit à nouveau handicapé, qu'il meurt tout simplement...

Du coup, en voyant les quelques gouttes de sang dans ma culotte, j'ai flippé et j'ai pris rendez-vous pour une échographie en urgence. Et le verdict n'était pour moi pas tellement différent...

-Le fœtus n'est accroché que par deux millimètres. Il y a de fortes chances qu'il se décroche et que vous le perdiez. Vous devez rester couché pour ne pas qu'il tombe.

J'ai aussitôt voulu prendre rendez-vous avec un gynéco (de l'hôpital cette fois) mais l'accueil des secrétaires m'a tellement refroidi que je suis retourné à la clinique où j'avais été suivi pour Nana. Dans les hôpitaux publics, le suivi de grossesse ne se fait qu'à partir de cinq mois... et moi, j'avais besoin d'être suivi maintenant, à un mois de grossesse !

Moi, un bébé???Où les histoires vivent. Découvrez maintenant