Partie 3, Chapitre 2

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                                              Juillet 2017

                                     L'accouchement de Lyly


Les contractions ont commencées vers 20h alors que je finissais de laver Kiki. Nous étions, les enfants et moi venus passer quelques jours chez ma mère (Qui habite à un quart d'heure à peine de chez moi) et sur le coup, j'ai ignoré la douleur. Je sais très bien que le dernier mois, l'utérus travaille et déclenche de micros-contractions qui cessent d'elle-même au bout de quelques minutes. Pourtant là, les contractions se sont transformées en brûlures lancinantes qui ne s'arrêtaient pas et j'avais des pertes blanches teintées de sang en allant aux toilettes. Mais bref, pas plus d'inquiétude que ça...

J'ai pris un doliprane, suivi d'un bain pour faire passer les douleurs pensant à un travail blanc (contractions qui ressemble beaucoup à celle d'un début d'accouchement, alors qu'en fait ce n'est pas le moment...) et finalement à minuit, j'ai appelé le copain pour qu'on aille à l'hôpital.

A mes grands, j'ai simplement dit « à tout à l'heure », pensant réellement revenir dans quelques heures... Seulement mon corps avait décidé que non !

Aux urgences gynécologique, on nous a fait patienter, patienter, patienter pendant des heures alors que je commençais à sérieusement douiller. Ça brulait et dès que je faisais trois pas, ces fichues contractions revenaient au galop et de plus en plus fortes. J'avais néanmoins quelques distractions amusantes et quelque peu déstabilisantes sous les yeux.

Je voyais les portes menant aux salles d'accouchement s'ouvrir de temps en temps et curieuse, je regardais chaque petit détail... La couleur rose des murs où étaient dessinés de mignons personnages de Disney, le comptoir où les infirmières se réunissaient en attendant que le moment d'une délivrance arrive, les grands placards de verre où étaient rangés les produits médicaux, la propreté (impeccable !!!) et surtout, je regardais ses grandes portes opaques et coulissantes qui donnaient accès aux salles d'accouchement... où je serais bientôt ...

Il y avait aussi comme distraction, de jeunes couples qui arrivaient dans la nuit, complétement paniqués, madame se tenant le ventre et monsieur les yeux affolés. Leur premier... C'était marrant de voir les dames sauter sur place en couinant (alors qu'elle n'étaient qu'au tout début, les pauvres si elles savaient que les premières contractions ressemblent à des caresses par rapport à celle de la fin !! ) et monsieur très inquiet et prévenant, courant partout et en tous sens. Ils étaient venus dès les premières contractions et ne comprenaient pas pourquoi ils devaient patienter en salle d'attente. Pour eux, la femme allait accoucher, là tout de suite ! Je m'amusais à comparer les couples qui avaient déjà eu des enfants, calme et tranquille à ces « p'tits jeune sans expérience au bout de leur vie »...

Et en voyant ces « jeunes futurs parents » tu prends quand même une claque ! Nous, malgré notre âge, on était là, à ressembler à des vieux blindés d'expériences... Finit les inquiétudes, finit les petites gentillesses, rien. Bah ouais, c'est le troisième et c'est plus magique... Tu sais ce qui t'attend...

Déjà que ce n'était pas la joie niveau couple, mais alors là, c'était carrément chiant pour le copain qui se faisait chier comme un rat mort, dormant à moitié dans le fauteuil. Toutes les vingt minutes, il soupirait et me menaçait de partir si on n'était pas reçu, ce qui a eu pour effet au bout de deux heures (j'suis patiente, hein ?!) de son manège, que je l'envoie chier en lui disant qu'il n'avait qu'à se barrer, que je rentrerais à pied ! Super l'ambiance décontracte avec lui, j'vous jure !!! Quel joie de devoir accoucher avec une porte de prison qui n'est pas foutu de vous soutenir ! Mais ma réplique à fait son effet et il a aussitôt arrêté son cirque, comprenant que je n'avais pas la tête à ces gamineries ! Enfin!

Moi, un bébé???Où les histoires vivent. Découvrez maintenant