Le temps d'un été. | Larry.

Partie IV.

4.

Lorsqu'il le voit arriver sur la plage avec ses amis, Louis n'hésite pas une seconde et se dirige vers lui. Il laisse la charge du magasin quelques minutes aux mains de Agathe qui ne se plaint pas de le voir courir vers son bonheur. Plus impatient que jamais, il a attendu toute la matinée de les voir mais il ne sont arrivés que vers seize heures. Harry porte un jean noir et un simple tee-shirt blanc et un petit bandana rouge noué lascivement autour de son cou, en plus des lunettes posées sur son nez. Déterminé, Louis s'approche et le jeune bouclé se retourne vers lui quand il le voit arriver. Son expression est quasiment neutre, du moins il n'affiche pas son éternel sourire quand Louis est en face de lui.

– Salut.

– Bonjour.

Ce sont de simples formules très impersonnelles de politesse et le coeur de Louis se serre car il se rend compte à quel point il a dû blesser le jeune homme. Non seulement car il a joué avec ses sentiments en le repoussant, puis en l'embrassant peu de temps après pour lui dire ensuite que ce ne sera que l'histoire d'une fois. Puis en partant chez lui, pendant trois jours, sans lui donner aucune nouvelle.

Alors, même si c'est maladroit, Louis vient le prendre contre lui. Dans ses bras, littéralement. Il les passe autour de ses épaules et pose son visage près de son cou. Au début, Harry ne bouge pas, ne fait pas un geste, il ne sait pas réellement comment réagir. Comment aborder Louis, si contradictoire dans ses gestes, encore maintenant, de peur de le blesser ou de le faire fuir à nouveau. Mais lorsqu'il entend la voix du jeune vendeur murmure des excuses au creux de son oreille, il sourit et l'enlace à son tour. Ses longs doigts, pour la plupart ornés de bagues en argent, se serrent autour du tee-shirt de Louis et il se laisse enivrer par ce contact.

Au bout de quelques courtes secondes, ils se détachent et Louis regrette déjà le parfum de vanille légèrement épicée et le sel de la mer qui orne la peau de Harry. Là, au creux de son cou. Tout en profitant des dernières traces de ces effluves qui lui caressent le nez, il passe une main dans ses propres cheveux et regarde Harry relever ses lunettes dans ses cheveux. Ils peuvent se regarder proprement. Louis remarque que ses orbes émeraudes sont fatiguées, mais une esquisse de sourire est revenue sur son visage.

– Tu m'attends, je finis à dix huit heures ?

– Oui, je serais là.

– Je te promets de ne pas m'enfuir cette fois.

– J'espère...

– Excuse moi encore c'est... il secoue la tête. C'est compliqué, mais je...

– C'est bon Louis, tu n'as pas besoin de te justifier, j'aurais simplement aimé être au courant que tu allais disparaître pendant trois jours.

– Je sais, je me suis comporté comme un enfant...

Harry secoue doucement la tête et Louis regarde autour de lui avant de soupirer, il lui signale qu'il doit retourner au travail et qu'il le retrouvera tout à l'heure. Le bouclé le laisse rejoindre ses tâches professionnelles et le regarde s'éloigner, le coeur un peu serré à l'idée de ne plus l'avoir sous les yeux d'ici peu de temps. De son côté, Louis se sent impatient, comme un enfant le matin de Noël, il n'en peu plus d'attendre. Pour une fois, les minutes défilent bien trop lentement à son goût. Agathe le regarde en riant et lève les yeux au ciel, même si elle se sent soulagée et heureuse de voir son ami agir ainsi. Ne plus se morfondre et s'imposer des restrictions. Louis sait que rien n'est gagné, qu'il a de longues excuses et explications à donner avant de pouvoir se faire totalement pardonner, qu'il doit y avoir un temps d'adaptation. Il n'est pas prêt à se jeter tête dans l'eau, comme ça, sans réfléchir. Mais il ne laissera pas non plus Harry s'en aller, lui glisser entre les doigts, sans lui avoir laissé une chance et l'occasion aussi de voir son vrai visage.