J'ai trouvé un joli couteau dans la cuisine. Il est grand et brille beaucoup. C'était difficile de le prendre sans me faire punir parce que maman est souvent dans la cuisine, mais j'ai réussi. Je l'ai pris, et ni maman, ni papa ne le sait. De toute façon, il y a plein de couteau, ils ne feront pas attention si il en manque un. Je fais bien attention à ne pas me faire mal avec quand il est dans mes mains. J'ai dit à Valentin de ne pas y toucher. Et je vais pouvoir prendre soin de lui, comme maman me l'a demandé avant de sortir. Elle a dit qu'elle en avait pas pour longtemps, que c'était juste une petite course. Papa est au travail. Je suis toute seule avec Valentin. Je vais bien m'occuper de lui.
***
-Valentin, tu dois juste être patient et te laisser faire. Jusqu'à ce que les murs aillent mieux. Jusqu'à ce qu'ils arrêtent de pleurer. Parce qu'ils pleurent beaucoup. Ils sont tristes. C'est d'accord ?
D'accord.
Il n'a rien dit. Alors j'ai pris le couteau, j'ai commencé à couper. Dans son bras que je tenais très fort. Et il s'est mis à crier et à pleurer. Il a commencé à beaucoup bouger.
-Arrête de pleurer ! Tu veux que les murs restent tristes ? Tu ne veux pas qu'ils soient heureux ? Tu es égoïste. Tu ne penses qu'à toi. Tu as de la chance. Tu es rempli de rouge. C'est toi que les murs veulent. C'est toi qui les rendras heureux. Pour toujours.
Il a continué de pleurer et de crier. Moi je voulais qu'il arrête.
-Ferme là. Ferme là. Ferme là. FERME-LA !
J'ai frappé jusqu'à ce qu'il ne dise plus rien. Et beaucoup de rouge sortait de lui. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de rouge. J'ai mis mes mains dedans. C'était chaud. Et j'ai commencé à recouvrir les murs avec mes doigts. J'ai dessiné des fleurs, un chat, une vache et des bonhommes. C'était joli. Les murs étaient heureux. Et je suis sûre que Valentin aussi. Même si il ne dit plus rien du tout. Il ne pleure plus. Il ne crie plus. Maman va bientôt rentrer à la maison.
***
Les murs sont rouges.
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Les murs
HorrorUne petite fille parle avec les murs. Et les murs lui répondent. Personne n'y fait vraiment attention. Ni ses parents, ni son frère, ni les autres. Les murs sont ses seuls amis. Elle les écoute. Et elle fait tout pour qu'ils ne soient pas tristes.