Prologue: Enfin un Lundi qui en valait la peine

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Je m'excuse d'avance pour la qualité de coloriage de mes dessins j'ai pas de matériel de pro ^^'
Bonne lecture!

Alexandre Morin se redressa dans son lit, et s'étira péniblement. Il avait encore passé sa nuit à lire. Il se leva, traversa la chambre qui donnait l'impression d'avoir été traversée par un ouragan, et se dirigea vers le grand placard qui formait l'angle. Lorsqu'il l'ouvrit, un grand miroir lui renvoya l'image d'un lycéen aux cheveux brun-roux, aux yeux d'un vert profond et au nez parsemé de taches de rousseur. Il était vêtu d'un tee-shirt large et d'un pantalon de jogging qui dissimulaient mal les heures passées à la salle de sport. Il piocha au hasard dans le tas de vêtements et sortit dans le couloir encore sombre à cette heure de la journée pour se diriger vers la salle de bain. Il prit une douche rapide, enfila un vieux jean troué et un polo gris, récupéra son sac et sortit.

Il était encore tôt et l'air était frais. Quelques rayons de soleil venaient éclairer les rues de la petite ville encore endormie. Il devait se dépêcher, ou il arriverait encore en retard.

Il était 7h55 quand il arriva devant le seul lycée de la ville. C'était un grand bâtiment, construit sur 5 étages. La peinture blanche des murs s'effritait et laissait transparaître de vieilles briques rouges et les portes en bois de l'entrée principale étaient tellement usées qu'il ne valait mieux pas tenter de les toucher, sous peine de se retrouver avec les mains couvertes d'échardes. L'ancienneté du bâtiment principal tranchait avec les murs gris et les portes en verre du bâtiment des sciences et le toit du gymnase recouvert de panneaux solaires.

Il soupira. La journée allait être longue.

Alors qu'il remontait sa sacoche sur son épaule, il entendit quelqu'un l'interpeller.

« Hé, Alex ! »

Il se retourna, pour voir son meilleur ami courir vers lui.

« Salut Noa ! Tu as passé un bon week-end ?»

« Pas mal, mes parents nous ont emmené au bowling et toi ? »

En voyant son air consterné, Noa pris conscience de ce qu'il venait de dire : « Tu as encore des problèmes avec Louise ? »

Louise Morin était la mère adoptive d'Alexandre. Il ne s'était jamais vraiment entendu avec elle, et les disputes n'étaient pas rares. Tout particulièrement celle de ce week-end. Au moins, la petite ville se serait enfin fait un nom :« un meurtre dans un village que personne ne connait ! Un jeune homme de 16 ans tue sa mère pour une histoire de gâteau brûlé ! »

« J'ai oublié un gâteau au chocolat dans le four », répondit Alexandre, « elle est parti voir sa famille à Paris et ne revient que la semaine prochaine ».

Noa ne put s'empêcher d'esquisser un sourire, ce qui était compréhensible vu la situation.

« Et... »

Il fut coupé par la sonnerie qui signalait le début des cours. Les deux amis se séparèrent et se rendirent chacun dans leur classe respective.

Alexandre avait Maths... sa journée commençait bien. Il soupira pour la énième fois en moins d'une heure. La salle se trouvait au 4ème étage du bâtiment principal. Elle était très peu éclairée et les murs étaient couverts de graffitis.

La journée avait commencé comme toutes les autres, mais Alexandre ne se doutais pas que l'arrivée de la nouvelle pourrait tout changer.

Elle s'appelait Elisa.

Les nouveaux élèves n'étaient pas rares, mais cette fille ne pouvait pas passer inaperçue. Elle semblait calme et sûre d'elle. Ses cheveux d'un noir de jais tressé en une natte désordonnée dont s'échappaient quelques mèches rebelles, sa peau mate et ses étranges yeux couleur de miel dégageaient une certaine douceur, mais il ne faisait aucun doute qu'elle n'était pas le genre de fille qui se laisse faire. Ses oreilles étaient percées de trois anneaux chacune, mais leur présence n'avait rien de choquant. Elles semblaient avoir une signification particulière pour la jeune fille, qui jouait nerveusement avec ses boucles brunes pendant que le professeur la présentait.

Elle s'installa au deuxième rang juste à côté Alexandre, lui lançant un regard insistant en s'asseyant. Pendant toute la durée du cours, elle se contenta de mâchouiller son stylo en regardant par la fenêtre, ne semblant écouter le professeur que d'une oreille distraite.

Son comportement fut le même pendant le cours d'anglais, mais le sport, ça c'était une autre histoire.

Elle retroussa les manches de son pull et se plaça sur la ligne de départ. Lorsqu'Alexandre la vit se mettre en position, il sut immédiatement qu'elle ne pourrait pas perdre. Elle repoussa une mèche de cheveux qui lui tombait devant les yeux. Il y avait quelque chose de familier dans ce geste, mais il ne parvenait pas à se souvenir ce qu'il lui rappelait. Une image floue vint se glisser dans son esprit. Il vit un sourire, le plus beau qu'il ait jamais vu, mais à qui pouvait-il appartenir ? C'était un visage rond et rieur : une petite fille, mais les traits étaient trop vagues pour pouvoir lui donner un nom.

Avant qu'il n'ait eu le temps de réfléchir d'avantage, le professeur siffla et les trois élèves s'élancèrent. Comme il l'avait prévu, elle était rapide. Très rapide, presque trop. Elle ne mit que quelques secondes pour parcourir la cinquantaine de mètres qui la séparait de la ligne d'arrivée, et distança rapidement ses deux concurrents.

Alexandre aurait sans doute éclaté de rire en voyant l'expression qui s'était affichée sur tous les visages, s'il ne s'était pas retrouvé, lui aussi, avec la bouche grande ouverte et les yeux exorbités. Elle revint d'un pas nonchalant. Il découvrit avec stupeur qu'elle n'était pas essoufflée, et personne n'aurait deviné l'effort qu'elle venait de fournir en voyant son visage détendu et ses épaules bouger lentement au rythme de sa respiration.

Il devait bien avouer que c'était le cours de sport le plus intéressant de toute sa vie, et les deux heures passèrent à une vitesse folle.

Il était Midi quand il sortit des vestiaires et se dirigea vers le réfectoire, un vieux bâtiment grisâtre mais toujours mieux éclairé que les salles de classes, situé derrière le terrain de sport.

Le choix n'était pas très varié, aussi il se contenta d'une assiette de haricots verts et de poisson et d'un morceau de fromage.

Noa mangeait chez lui, il se retrouverait tout seul ce midi. Il s'assit à une table libre et commençait à manger quand il vit quelqu'un s'arrêter devant lui : c'était Elisa. Elle resta silencieuse un moment puis se décida à dire quelque chose. C'était la première fois qu'il entendait sa voix. Elle était douce et chaleureuse, ce qui n'allait pas avec ses yeux tristes et ses sourcils légèrement froncés : « je peux m'asseoir ici ? Il n'y a plus de place nulle part ».

Elle cligna des yeux et sa bouche eu une ébauche de sourire quand il acquiesça, se poussant pour lui laisser une place sur le banc.

« Merci »

Alexandre ne pensait pas que ce simple « oui » allait changer sa vie et le ferait remonter dans le temps, avant l'orphelinat, avant Louise, avant le traumatisme qui avait effacé tout souvenir des huit premières années de sa vie.

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Hey!

Ca fait un moment que je rumine cette histoire, et c'est la première fois que je me décide à la partager avec quelqu'un.

Soyez indulgents svp, c'est mon premier essai.

N'hésitez pas à me dire si elle vous a plu, je ne la continuerai que si elle intéresse quelqu'un.

Ne vous attendez pas à ce que ce soit un roman à l'eau de rose, j'ai prévu plein d'aventures et si vous n'aimez pas le fantastique, cette histoire ne vous plaira pas.

Enfin bref, je parle trop encore une fois...

Bises

Uanos Noctis : tome 1Where stories live. Discover now