Chapitre 4 : Une forêt pleine de surprises

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Le décor défilait à toute vitesse devant les yeux de Lloyd, des formes sombres uniquement éclairées par les pâles reflets de la lune. Il lui était en revanche impossible d'identifier l'individu qui, de toute évidence, venait de lui sauver la vie.

Le silence régnait, seulement ponctué par les pas de son sauveur et les quelques bruissements de la flore qui se trouvait sur leur route, Lloyd, pour passer le temps, se mit à compter le nombre de branches qui lui fouettaient le visage. Il ne s'en pleignait toutefois pas, se sentant en relative sécurité auprès de l'inconnu, comme si l'obscurité avait nouée un lien complice entre eux. Remarque, il n'était pas nécessaire de parler pour savoir ce qu'ils devaient faire dans l'immédiat : courir.

L'individu ralentit progressivement puis reposa Lloyd une fois à l'arrêt, ce dernier tenta de détailler cette ombre mouvante à ces côtés, mais elle se dissimula dans la pénombre, il ne pu qu'entrapercevoir sa silhouette : mince, d'une taille légèrement inférieur à la sienne et dont les cheveux s'arrêtaient nets au niveau des épaules.

Un éclat violacé attira l'attention de Lloyd qui leva les yeux sur un immense sol pleureur qui les surplombait, enfin il ne pu affirmer avec certitude qu'il en était bien un car ces feuilles étaient de toute évidence violettes, passant quelques instants plus tard à un bleu sombre sous la faible luminosité.

Lançant un regard derrière lui, Lloyd ne vit que l'obscurité froide où se déssinait les contour d'une végétation épaisse le faisant frissonner. Étaient-ils hors de danger ? Même en tendant l'oreille, il n'entendit que le faible hululement d'une chouette dans le lointain. Détendant ses épaules, il poussa un soupir de soulagement, enfin une bonne nouvelle dans cette très mauvaise journée.

Il se tourna ensuite vers la silhouette, souriant légèrement en se grattant la nuque avant de s'incliner avec respect.

-Je ne sais absolument pas qui vous êtes ou pourquoi vous m'avez aidé mais merci.

Seul le silence lui répondit puis un léger craquement de brindilles, l'individu tapota le tronc du sol pleureur avant de s'y hisser, se perchant sur une branche feuillue. Ne sachant que faire, le jeune homme cru bon de l'imiter, montant bientôt avec plus de difficultés que son prédécesseur, manquant de tomber plusieurs fois.

Un maigre filet de vent écarta les branches faisant filtrer les rayons de la lune, laissant apparaître une femme aux cheveux platines et à la peau brune. Il eu à peine le temps d'apercevoir sa sauveuse que déjà les ombres reprenaient leurs droits sur sa silhouette.

Le jeune homme soupira, repensant aux événements de la journée en se demandant ce qu'il faisait là, à cette personne qui lui avait sauvée la vie et qui, maintenant qu'il y pensait, avait des oreilles pointues. L'air nocturne était frais et il sentait son souffle chaud contre ses mains, son corps fut secoué d'un frisson. Ses yeux tombants sur son bras où, peu avant, Gilda lui enfonçait un couteau tout en le perçant de ses deux yeux cruels qui lui faisaient encore froid dans le dos. Aucune marque n'était visible et il ne souffrait d'aucune douleur ou autre élancement.

Les interrogations de Lloyd furent vaincues par le clapotis d'une rivière ne devant pas se trouver loin de là et le doux bruissement du manteau de feuille qui l'entraînèrent dans un sommeil sans rêve.

Ce fut la douce chaleur du soleil qui réveilla le dormeur, ce dernier manquant de tomber, ses mains s'accrochant avec force sur l'écorce rugueuse du tronc. Levant les yeux vers la cime de l'arbre qu'une lumière diffuse nimbait et il vit la branche sur laquelle la jeune femme s'était posée à présent vide, il était seul.

Lloyd senti un frottement contre son épaule, le faisant légèrement sursauter, la main sur le cœur, quelle ne fut pas sa surprise lorsque à la place de Gilda qu'il imaginait penchée sur une branche en contrebas, deux lames à la main et un regard emplit de soif de sang il découvrit une sacoche dont la lanière était retenue par une dague plantée à même le tronc du sol pleureur qui, pour le coup, devait vraiment pleurer.

Les 7 fondateurs: Sorcellerie à DorenaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant