Rocinha [Le Coeur à feu et à sang - Édité]

3.

Bonsoir, désolé de poster le chapitre aussi tard, je n'étais pas chez moi de la journée.

Luiz en média

Bonne lecture

ツ

  Tandis que je fais la vaisselle, Adriana toute excitée, me raconte les événements de la veille. Je ne lui ai pas raconté ce qui s'est produit lors de la fusillade. La connaissant, elle m'aurait obligé à extérioriser mon ressenti, chose que je déteste. Je me contente donc de prêter l'oreille. J'apprends qu'elle a passé la nuit avec le fameux Alejandro, ce qui ne me surprend pas à vrai dire. Ma cousine est plutôt exubérante, un trait de caractère qui me rappelle l'ancienne moi.

— J'ai croisée Narciso, m'apprend-t-elle.

A l'entente de ce nom, mon bras opère un mouvement que je ne contrôle pas et une assiette vient se briser sur le rebord de l'évier.

— Merde, juré-je.

D'un geste maladroit, je réunis plusieurs bout de l'assiette cassée dans ma main.

— Prima -cousine-, tu es blessée, me dit-elle en prenant délicatement mon bras gauche.

Je baisse le regard sur ma main et constate en effet une entaille entre mon pouce et mon index. Ma consternation avait été si forte que je n'avais rien senti. Aucune douleur.

— C'est rien, c'est qu'une petite coupure.

Je scrute un instant mes doigts couvert de sang avant de les passer sous l'eau froide.

— Non ce n'est pas rien. Ça pourrait s'infecter, décrète ma cousine. Bouge pas, je vais chercher de quoi nettoyer tout ça.

Je m'assoie à ma place habituelle et patiente, mon pied tapant nerveusement contre le carrelage. Quelques minutes plus tard, mon entaille est désinfectée et recouverte d'un pansement.

— Te voilà comme neuve.

— Merci, prima.

— Si j'avais su que ça te mettrait dans cet état, je n'aurai pas évoqué son nom.

— Ne t'en fais pas. C'est du passé, conclus-je.

Vers vingt-deux heures, Adriana rejoint sa maison me laissant seule. Elle vit toujours chez ma tante, Marisa. Je m'assoie un moment. Les coudes posés sur la table, j'enfonce ma tête dans mes mains. J'expire un bon coup pour me remettre de mes émotions. Chaque fois que l'on m'évoque le passé, je suis comme dépassée. Une certaine angoisse me submerge. Deux années se sont écoulés et pourtant je ne parviens toujours pas à en parler. Je m'évertue à éviter le sujet.

La nuit est passablement calme, peut-être même trop calme. En retirant mon short, le collier tombe de ma poche. Je le ramasse pour la seconde fois de la journée et effleure du bout des doigt la clé qui fait oeuvre de pendentif. J'irai trouver Renan demain afin de savoir si il lui appartient.
La fatigue se manifestant dans tout mon être, je range la chaine dans ma table de nuit. J'enfile ensuite un large tee-shirt avant de me glisser sous mes draps et sombre très vite dans un sommeil profond.

Le lendemain, accoudée au bar, je peine à garder mes yeux ouverts. Le réveil ce matin n'en avait pas été moins rude.

— Kaisa ? Tu m'écoutes ? s'enquit Luiz.

Je me redresse sur mes deux pieds et me frotte les yeux.

— Excuse-moi, j'ai presque pas fermé l'oeil de la nuit...