La nuit était tombée depuis un bon moment déjà lorsque Edward se faufila hors de son dortoir. Décidément, il détestait se faire passer pour un Elementaliste de catégorie secondaire, surtout des Plantes. Les autres, même ceux de sa section, le snobaient sous prétexte que son pouvoir, qui au passage n'était qu'une couverture pour s'infiltrer à Intemporia (chose que personne ne semblait encore avoir compris, bien que la petite bande de Jackson semblaient se méfier de lui), était le moins puissant de tous.
Si seulement ils savaient qui il était en réalité ! Ils feraient moins les malins. Edward possédait plus de pouvoirs qu'eux tous réunis, et n'avait après tout pas gagné son surnom de "Noiraud" pour rien. Un jour, lorsqu'il aurait trouvé la Chronosphère et s'en serait emparé, il leur ferait payé, à ces abrutis, tous les affronts qu'ils lui avaient fait subir. Mais pour l'instant, mieux valait faire profil bas, car s'il faisait un pas de travers sous un coup de colère, n'importe quel imbécile pourrait deviner qu'il n'était pas et n'avait jamais été un Elementaliste. Et alors, il finirait comme ce pauvre Aristote, qui avait disparu sans laisser de trace alors qu'il était en mission, pour le compte de Noiraud lui-même.
Car oui, cela faisait des dizaines d'années qu'il était au courant pour l'emplacement d'Intemporia. Si jamais son père apprenait qu'il lui avait menti durant tout ce temps, il le tuerait sans hésiter. Mais justement, Edward n'avait pas parlé parce qu'il avait craint que le Maître, ayant ce qu'il voulait, ne se débarrasse de lui après comme il l'avait fait avec ses frères aînés. Il avait donc contacté Aristote le plus discrètement possible, et l'avait manipulé pour l'obliger à faire ce qu'il voulait. Le gamin avait bien été obligé d'obéir, car Noiraud avait appris en fouinant un peu que sa mère était une Elementaliste, ce qui faisait de lui un bâtard, êtres que le Maître détestait, si bien que si son fils lui en avait parlé, Aristote aurait été tué avant qu'il ait compris de quoi on l'accusait, et son père avec pour trahison envers son roi.
Bien entendu, si Edward avait mentionné Aristote après d'Amia, ce n'était pas par hasard. Il avait remarqué qu'étant nouvelle, elle serait moins méfiante que les autres, habitués aux manipulations des Ténébreux, aussi avait-il essayé d'en savoir plus sur son ancien petit "valet", des fois que Jackson lui aurait raconté l'histoire et qu'elle aurait su ce qu'il lui était arrivé. Mais elle avait affiché un air de stupeur impossible à feindre, donc elle ne savait rien. Pour le moment, du moins.
Le jeune Ténébreux descendit le dernier escalier, celui qui menait au hall d'entrée, sans faire de bruit. Puisqu'il n'avait aucun moyen de savoir si la Chronosphère se trouvait à la cave, ou au troisième étage, il n'avait d'autre choix que de fouiller les deux pour la trouver. Demander des précisions aux seuls pensionnaires qui semblaient savoir quelque chose, la bande de Jackson comme par hasard, aurait été suicidaire, car ils auraient alors été certains qu'il n'était rien d'autre qu'un espion infiltré. Et si la vieille découvrait qui il était en réalité, il doutait fortement qu'elle se contente de le mettre en prison quelque part. Non, elle le tuerait directement.
Ou en tout cas, à sa place, s'il tenait le fils de son pire ennemi entre ses mains, il l'assassinerait ; après, les Elementalistes faisaient preuve d'une telle faiblesse morale qu'elle serait bien capable de le lui laisser la vie sauve, l'imbécile.
Arrivé devant l'escalier de la cave, il hésita une seconde, et regarda autour de lui pour être certain que personne ne rôdait dans les parages pour le surprendre dans son exploration nocturne. Puis, il dévala aussi rapidement que possible les escaliers en colimaçon, et se retrouva devant une vieille porte en bois, visiblement fermée à clef. Qu'à cela ne tienne ! Être un Ténébreux avait un énorme avantage lorsque l'on jouait au cambrioleur. D'un claquement de doigts prouvant la puissance de son don, il appela les ombres qui régnaient autour de lui et les rassembla pour former une petite clef qu'il introduisit dans la serrure. Il n'eut qu'à la tourner légèrement, et la porte s'ouvrit.
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AMIA WHITE - 1. La Chronosphère
ParanormalAmia White, douze ans, mène une vie très ordinaire dans la petite ville tranquille où elle vit. Jusqu'au jour où une lettre en provenance d'un mystérieux pensionnat appelé "Intemporia" et qui lui est adressée convainc ses parents de l'inscrire aux c...