Chapitre 5 : Découverte

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À la fin de soirée, je raccompagnai Mr et Me Pixis jusqu'à mon portail. 21h à ma montre, nous avions bien discuté ensemble. Je les saluais et eux me remercièrent encore pour l'accueil. En les voyant s'éloigner, j'entendis comme un grincement de volet. Je tourna la tête en provenance du bruit et vis mon cher voisin les ouvrir. Sa tête me fixa.

Encore un comportement bien étrange, l'ouverture de tous les volets à 21h. Il resta bloqué et bien que ses yeux de glace étaient dans la pénombre je pus y déceler un regard insistant. On aurait dit qu'il avait attendu que je sois seul, ayant patienté que les voisins s'en aillent.
D'un geste incontrôlé je lui fit un petit signe de la main. Nerveux, j'attendis quelques instants une réponse avant qu'il ne me fasse un hochement de tête pour me saluer et disparaître ensuite rapidement dans l'obscurité. J'avais vraiment l'impression qu'il attendait quelque chose, il m'avait regardé tellement intensément et autrement que les autre fois.
Ce mystérieux voisin me rendait vraiment pire qu'un enquêteur de police je voulais en savoir plus et étrangement, il m'attirait. 

Sur ce, je me dis que j'avais bien assez de temps, après demain lors de mon jour de congé, j'irai de nouveau tenter une approche, même si j'avais tous mes cartons à ranger.. je rentrai, mis mon réveil et me coucha.

Bip Bip Bip

7h. Mon travail étant à quelques minutes en voiture, je partais toujours vers 7h30 pour y être assez tôt avant mon embauche de 8h. Toujours en passant devant chez lui, je vis les volets fermés. Je devrais patienter jusqu'à demain pour activer le mode détective..

Aujourd'hui, je devais livrer des tas de papiers ramettes à des petites boîtes et des particuliers sur plusieurs villes alentours. Ça me prendrait bien la journée en plus des papiers administratifs à effectuer lors du transfert de marchandise. Notre entreprise "Les ailes de la Liberté" marchait très bien. C'était une entreprise familiale mais assez grande qui avait su prospérer et qui était composée du grand-père, de la mère et du fils. A la mort des deux premiers, le fils a continué pour ensuite embaucher plusieurs salariés dont je fais maintenant parti depuis peu d'années.

En rentrant au bureau pour rendre compte de mon travail à mon employeur, Mr Smith, celui m'interpella :
"Excuse moi Eren, mais tu auras du travail en rab ce soir. Nous avons eu cette commande de ramettes au dernier moment, à ce domicile. C'est un habitué qui ne nous avez pas contacté depuis longtemps. Il fait toujours ses commandes au dernier moment".  me dit il en me tendant le détail de la facture.

"tu peux prendre ta voiture personnelle, les frais kilométriques te seront remboursés car il semblerait que ce ne soit pas loin de chez toi, autant que tu ne fasses qu'un trajet. Tu peux lui laisser la facture, j'ai déjà fait une copie. Il paie par internet, j'ai confiance, je le connais bien".

-"Entendu Mr Smith, merci et bonne soirée."

Mr Smith était un parton très flexible mais en restant à la fois à sa place de chef ayant une autorité et une gestion irréprochable.D'ailleurs il avait la carrure du patron typique, très grand, blond, costaud, les sourcils puissants , la cigarette à la main et le costard toujours porté, été comme hiver. Une vrai allure de mafieux.

En voyant le nom du client j'échappais la feuille et mon cœur battit à tout rompre dans ma poitrine : 

Mr Ackerman Livaï.                                                                                                                                                     

Pourquoi avait il besoin de tant de fournitures.. ?

De tous les livreurs des environs,il a fallu que ce soit moi. Étais ce une coïncidence..?
Non pas que je n'étais pas content, au contraire j'avais hâte de le revoir, mais je voulais y aller de ma propre initiative et en douceur. J'espérais que cet imprévu ne le renferme pas plus de son côté.
Je ne lui avait pas parlé une seule fois de mon travail lors de notre soirée. Je lui avait demandé à un moment ce que lui faisait dans la vie. Il m'avait mitraillé du regard et n'avait pas répondu car ensuite le serveur était venu nous apporter nos commandes. Après, nous avions dérivé sur un autre sujet.

Je pris donc ma voiture en ayant chargé les ramettes dans mon coffre. Finissant habituellement à 18h, Il était près de 19h quand je parti. Sur le chemin du retour, au fur et à mesure que je me rapprochai de chez moi, mon cœur battait de plus en plus fort. Je crois bien que j'étais terriblement mal à l'aise à l'idée de le livrer chez lui,  de le revoir dans cette situation. Ou de le revoir tout court peut être.Ce n'est pas du tout ce que j'avais prévu. En plus j'avais encore mes affaires de travail sur moi ayant transpiré toute la journée alors qu'il faisait chaud.

Arrivé rue du Bataillon, je commençai à rouler doucement. Si je voulais le livrer rapidement et efficacement il fallait que je me gare près de son portail. Je dépassai le portail pour que le coffre soit accessible et que ce soit pratique. La main tremblante, je sonna. Rien. Je lança un rapide coup d'œil par dessus le portail. Volets fermés. 19h30. Pourtant il devait être au courant de la livraison, c'est lui qui a appelé au dernier moment.

Je sonnai à nouveau quand je vis un bout de papier que je n'avais pas remarqué sur la face droite de la sonnette, je le déplia:

"Mettre les ramettes devant chez moi".

Je ne pus retenir un sourire. Même par écrit, sa froideur pouvait se rependre à des kilomètres.

J'étais déçu de ne pas le voir. D'un autre côté je préférais que ce soit dans d'autres circonstances. Seulement, pour bien qu'il sache que le livreur n'était autre que moi je ne pus m'empêchait de lui laisser un mot en mêlant le personnel au professionnel en espérant qu'il ne le prenne pas mal  :

"Bonsoir Mr Ackerman, je suis bien content de connaitre enfin votre nom et prénom, je ne vous les aviez même pas demandé. Je vous laisse donc votre commande comme vous le souhaitez. Ce soir le livreur c'était moi, assez pratique ,habitant juste en face j'espère que je serais votre livreur personnel dorénavant.. Merci de votre fidélité et bonne soirée". Eren.

Étant certain qu'il était chez lui, j'attendis encore un peu en prenant le temps de bien plié la facture entre les paquets et le mot également. Toujours aucun signe de sa part. Je repris la voiture pour la rentrer dans ma cour de jardin et rentra avec un dernier regard derrière moi. Les ramettes étaient toujours devant son entrée.

Je n'en revenais toujours pas de cette coïncidence. Malheureusement elle n'aura pas pu être profitable, mais je me promet d'essayer de le revoir demain et tenter de déceler ce qu'il pourrait bien faire avec tout ce papier. Je repensais à mon mot. N'y étais-je pas allé un peu fort en lui disant que j'espérais être son livreur personnel? Est-ce-que ça ne le rendrait pas plus sauvage qu'il ne l'est déjà? Au moins je le pensais. Je ne peux pas garder ce que je ressens, je suis comme ça, un véritable volcan en éruption. Je me demande même comment je peux me retenir avec patience comme ça.

Après une bonne douche je finis ma soirée tranquillement avec mon bouquin :

"... Pour lui, les papillons étaient des reines de beauté du monde des insectes, ils avaient le droit d'aller au bal, alors que les phalènes restaient seules dans leur coin, comme Cendrillon".

Comme Mr Ackerman. Livaï Ackerman,ce beau papillon de nuit.

Mon mystérieux voisin {Ereriren Terminé} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant