La jeune fille au briquets

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C'est pas joyeux-joyeux ne me tapez pas svp
Vous êtes prévenus.

Je fuis, j'essuie mes larmes, j'avance, je me bouffe de l'intérieur. Vendre des briquets minables en plein hiver pour se payer son loyer, c'est horrible. Il fait froid. Je me mort la lèvre inférieure, je fronce les sourcils et suis bien tentée de me réchauffer avec ma marchandise . J'avance encore à travers la foule, je bouscule et je pousse. Je fonce dans une petite dame et affiche un sourire arrogant un peu forcé. Elle se retourne, voit mes larmes, adoucit son regard et me demande si ça va. Je lui jette un regard noir. J'en ai ras la tête des hypocrites. Je ne veux plus de ça dans ma vie. Je sais bien que cette vieille n'en a rien à foutre de moi. C'est comme ça, les étrangers, c'est tous des visages à deux faces à mes yeux. J'avance encore, les passants diminuent et les lumières s'éteignent unes à unes. Mains dans mes poches, regard baissé, sourcils froncés, je me renferme sur moi-même. Le sol est froid, mes oreilles aussi. Mes mains sont bleues. Je prends un briquet, je le débale avec mes mains tremblantes et je l'enclenche d'un geste peu assuré. C'est beau. J'ai toujours aimé jouer avec le feu. Je sens la flamme me quitter. Je n'ai aucun regret. Pas un seul, je suis comblée. Le briquet s'éteint, mes yeux se ferment, un sourire, sincère cette fois, danse sur mon visage gelé.

La suite de Allie est en cours (). (J'ai décidé de faire une courte histoire de deux à trois chapitres :) )

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