• Chapitre 7 •

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A.B.B.I

Cela fait déjà plusieurs minutes que nous cherchons le moindre indice pouvant nous expliquer ce qu'il a bien pu se passer ici... L'épisode "roulade" de toute à l'heure me met mal à l'aise maintenant que j'y repense. Je ne sais pas ce qui m'a pris... En temps normal je l'aurais simplement réveillé en lui disant de se dépêcher mais pourtant ce n'est pas ce que j'ai fait, et j'ignore pourquoi.

Je regarde discrètement Natanael, il ne faudrait pas que Monsieur pense que je m'intéresse à ce qu'il fait. Il est en train de chercher dans l'ordinateur de la salle de contrôle, mais je ne pense pas qu'il va trouver quelque chose qui serait en mesure de nous aider. Je détourne mon regard quand je sens qu'il a détecté que je le regardais. Je retourne à mon occupation initiale -regarder la vidéo surveillance des dernières semaines- quand j'entends mon partenaire grogner.

Je me retourne vers lui et m'aperçois qu'il appuie sur sa cote blessée, avec sa main droite qui elle est rouge écarlate. Merde ! Je m'approche de lui et sans aucune hésitation je soulève son haut pour voir l'état de sa blessure. Outch ce n'est pas beau à voir... Je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé mais ce n'est pas anodin. Une grande partie de sa peau est arrachée, laissant voir une profonde entaille dont s'échappe beaucoup de sang. À cet instant, je ne peux m'empêcher de penser à Coleen qui serait probablement déjà en train de courir dans tous les sens pour le soigner et de prier pour que ce ne soit pas grave. Ce que je ne vais bien évidement pas faire... Je lui demande alors, sur un ton que je souhaite le plus froid possible, les yeux obstinément fixés sur sa blessure :

- Vous voulez que je soigne ça ou vous allez vous en occuper tout seul ?

- Même si ça me fait mal de vous le dire, je ne suis pas un pro en matière de soins médicaux, alors oui, j'aurai besoin de vous, me souffle-t-il.

Savoir qu'il a besoin de mon aide me fait sourire sournoisement. Etonnant n'est-ce pas ?!

Je le fais s'asseoir sur une chaise et fouille dans un des placards pour trouver le matériel médical dont j'ai besoin. Il faut que je fasse vite, nous ne sommes pas en sécurité ici alors je n'ai pas le temps de lui faire un joli pansement... J'inspecte une nouvelle fois la plaie, il va falloir recoudre et ça va me prendre du temps. Je lui ordonne de rester tranquille, en lui lançant une arme dans les bras.

Je vais ensuite barricader porte. Comme ça, si jamais quelqu'un découvre que nous sommes ici nous sommes prêts à riposter et à tenir bon au moins quelques minutes. Je vérifie que la fameuse trappe de secours -qui est présente dans toutes les salles de control de mes camps- soit bien ouverte et reviens vers Natanael.

- Je vais devoir recoudre la plaie. Et je n'ai pas d'anesthésiant, j'espère que vous n'aurez pas trop mal... dis-je sur un ton quelque peu moqueur.

Il ne répond rien. Seuls ses yeux m'indiquent que je peux commencer. Je désinfecte tout d'abord la plaie, ce qui fait grogner Natanael, puis, je commence à recoudre. Au moment où je passe l'aiguille dans sa chair il se tend violement et envoie sa tête en arrière mais ne proteste pas. Il me fait doucement rire... M'avouer qu'il a mal lui arracherai la langue, alors il préfère souffrir en silence pour garder son égo surdimensionné bien au chaud.

Quelques minutes plus tard j'ai fini. Je vérifie que les bords de la blessure sont tout est bien soudés, je désinfecte une nouvelle fois. Comme j'ai besoin de lui faire un bandage, je lui demande d'enlever son haut et je continue à ranger le matétiel.

Il me regarde les yeux écarquillés puis un sourire narquois se dessine au coin de ses lèvres. Rrrrr il m'énerve, nous n'avons pas le temps de jouer à ça !

- Je ne vais pas vous sauter dessus, allez dépêchez-vous, il faut vite que l'on sorte d'ici, râle-je en revenant vers lui.

Il me fait alors un signe de tête, m'expliquant que c'est moi qui dois lui enlever son haut. Par toutes les étoiles noires, je vais commettre un meurtre... Allons, allons ne nous laissons pas abattre. J'attrape le bas de son haut, aussitôt son corps se tend mais je passe outre, et je le lui enlève tout doucement -il ne faudrait pas faire mal à la princesse-

3937Où les histoires vivent. Découvrez maintenant