• Chapitre 3 •

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A.B.B.I

J'ouvre la porte de notre maison et m'apprête à sortir quand Coleen m'interpelle.

- Abbi attend ! Me lance-t-elle.

Je me tourne de trois quart et la regarde tout en gardant une main sur la porte. Je la regarde pendant quelques secondes, elle a les mêmes cheveux bouclés depuis que nous nous connaissons. Ses cheveux couleur or qui m'ont chatouillés les nuits où je n'arrivais pas à dormir toute seule. Même si avec les progrès de la science, nous vieillissons de moins en moins, je vois bien que Col' commence à avoir les traits fatigués. J'ai beau lui dire de ne pas s'inquiéter pour moi, je l'entends souvent la nuit parler toute seule dans sa chambre en demandant à je ne sais qui de prendre soins de moi, que je suis la personne la plus importante à ses yeux et que si elle me perdait elle ne s'en remettrait pas. A l'époque où je passais le plus clair de mon temps à trouver des failles dans la cité Hitla elle ne se nourrissait plus, j'ai bien cru qu'elle allait devenir anorexique, elle, qui est si pleine de vie habituellement. Parfois je regrette de l'avoir embarquée dans cette aventure... Je me dis qu'elle aurait été bien mieux sans moi et qu'elle aurait évité beaucoup de torts. Mais la vie en a décidé ainsi et après toutes ses années elle est toujours à mes cotés. Je ne lui ai jamais dit, mais je ne sais pas ce que je ferais sans elle. Elle est la prunelle de mes yeux, mon oxygène.

- Tu m'as entendue ? Me questionne-t-elle.

Perdue dans mes pensées, j'ai complètement oublié qu'elle était en train de me parler...

- Nan. Tu disais ? Je reprends.

- Je t'aime Abbi.

J'aimerais lui répondre mais je n'y arrive pas, et elle le sait. Je n'arrive pas à dire aux gens ce que je ressens. Pour moi, c'est comme me mettre à nue, être vulnérable. Je n'y arrive pas. Mais elle l'a compris et n'attend jamais de réponse de ma part.

- A toute à l'heure Coleen, je souffle en fermant la porte.

Je prends une des centaines de ruelles de cette ville et marche d'un pas décidé. Il faut que je me dépêche d'arriver au tube transporteur avant l'heure du couvre feu, qui est dans...cinq minutes !

Merde, déjà que je suis sur la liste noire des services de surveillance, il ne faudrait pas qu'ils me surprennent à vagabonder dans les rues après l'heure du couvre feu...

Je me mets à courir quand j'heurte quelque chose, ou plutôt quelqu'un.

- Eh ! fais attention où tu vas ! S'écrie la personne.

Je ne prends même pas la peine de répondre. Je déteste les gens mollassons et qui, en plus ! prennent toute la place sur le trottoir. Si c'est pour aller à zéro virgule deux kilomètres à l'heure qu'il ne viennent pas sur mon chemin.

Ouf ! J'aperçois au loin le tube ! Il clignote déjà, signe qu'il fermera bientôt. J'ai intérêt à me dépêcher, si je ne me présente pas en chambre atomique je suis condamnée à pourrir dans l'enclot des embybrach. Ces monstres sont une espèce créée de toute pièce par des scientifiques. Pour vous donner une idée c'est comme si on avait mixé une larve avec un crabe... Je vous laisse imaginer la chose. Bien sur cette chose n'a pas la taille d'une larve, malheureusement et fait deux à trois fois la taille d'un hippopotame. Oui oui, sans oublier que cette bestiole a été transformée génétiquement, donc salive corrosive, pattes urticantes, crocs acérés et j'en passe...

C'est pour ça que j'ai intérêt à me dépêcher !

Après un petit sprint, j'arrive devant le tube. Il y en a partout, ces tubes ont été installés au début de la deuxième ère. Les voitures, bus, moto etc existent toujours, en beaucoup plus évolués bien sur. Mais en plus de ça il existe ces tubes qui nous conduisent où l'on veut, quand on veut et très rapidement.

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