XXIX

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Leur regards se croisent presque en même temps lorsqu'ils le détachent de leur téléphone portable respectif. Ils s'avancent lentement l'un vers l'autre, ayant peur de se tromper de personne jusqu'à arriver au centre de la place. Le brun regarde attentivement Charlie, scrutant le moindre détail de son visage. Le plus grand en taille brise le silence en premier:

"-C'est vrai que tu es petit Wesley, se moque gentiment Charlie."

Wesley ne quitte pas des yeux son ami, il rougit mais ne répond pas à sa provocation, trouvant cela trop stupide.

"-Je sais que je suis magnifique, mais laisse-moi entendre ta jolie voix, s'il te plait. Supplie le coloré.

-Ça me fait bizarre de me dire que tu es devant moi... J'arrive pas à me rendre compte..."

Charlie se décide alors à prendre les devant. Il entoure doucement le cou de son ainé et le rapproche de lui afin de l'étreindre. Ce dernier se blottit contre le torse de son ami.

"-Merci d'être là Charlie. Merci.

-Chut..."

Ils restent un moment dans les bras l'un de l'autre avant que le brun ne s'en détache et propose d'aller se réfugier dans un café pour contrer les températures peu élevées de la fin du mois de février. Même si en été Saint-Cyprien est chaud et souvent bondé de touristes, en hiver il fait assez frais et désert. Une fois dedans, ils se commandent un chocolat chaud chacun.
Au début, le silence est le maître mot mais petit à petit il se brise pour laisser place à une conversation plus qu'anodine. Une fois les formalités passées, Charlie raconte son merveilleux trajet ce qui fait beaucoup rire Wesley.

"-Mais je te jure, ils sont tellement cons !

-Ouai enfin de là à siffler des chèvres, ils ont bu ? s'amuse le brun.

-Bah non ! Mais le pire c'est les compil' de Patrick Sébastien, qu'ils connaissaient par coeur. Dans ces moments-là, huit heures c'est vraiment très long...

-Mon pauvre Charlie ! Rit Wesley.

-Te moques pas !"

Pour seule réponse, le brun tire la langue de manière puérile à son cadet qui se met à rire.

"-Tu es un enfant Wes' !

-Gnagnagna !

-Mais oui, bien sûr. Il lève les yeux au ciel. Totalement hors sujet, mais tu peux me donner le numéro de Katherine ?

-Pourquoi ?!

-Eh, calme toi mon ptit jaloux, y a rien de mal. Charlie se met à sourire tendrement.

-Mmmmmh. Je lui demande."

Wesley envoie alors un message à sa meilleure amie pour avoir son accord, en espérant un refus mais elle le lui donne pour son plus grand malheur.

"-Boude pas Wesley...

-Mmh... Tu notes ?

-Seulement si tu boudes pas !

-Je boude pas, ment l'aîné.

-Ouai bien sûr ! Allez Wessou !"

Le brun redresse légèrement la tête et regarde de biais son ami qui en profite pour le prendre en photo. Wesley râle pour la forme ce qui amuse grandement Charlie. Finalement, il lui donne le numéro de sa meilleure amie puis paye leurs consommations et retourne à l'extérieur. Leur balade dans les rues de la ville s'éternise, tout comme les discussions qui dérivent petit à petit sur les souvenirs d'enfances des deux compères:

"-J'ai toujours adoré les pique-niques, commence Wesley, on en fait pleins avec ma mère quand il fait beau ! Et quand il fait moche comme en ce moment on se pose devant un film avec des chocolats chauds ! Mais je me souviens que quand j'étais petit, on habitait un peu plus dans le nord et près d'un parc. Je la tanais pour y aller tous les week-end !

-C'est trop mignon. Nous on en a jamais fait, ma soeur voudrait bien mais mes parents ont un peu la flemme de tout préparer et ils n'ont pas vraiment le temps avec leur boulot... Je devrais..."

Charlie est interrompu par la sonnerie de téléphone de Wesley qui s'excuse aussitôt et répond en annonçant que c'est sa mère.

"-Je suis vraiment désolé Charlie... Ma maman a besoin d'aide faut que je rentre... On se revoit vite hein...

-On a toute la semaine pour se voir mon Wesley.

-Merci pour tout..."

Le brun se cale contre le torse du coloré pour lui donner une étreinte d'au revoir puis rentre vite chez lui afin de retrouver sa mère. Quant à Charlie, un de ses amis vient le récupérer et le questionne tout le long du trajet sur son après-midi, mais il ne lâche aucune information.

Ils le savent parfaitement, il n'y aurait jamais d'adieu entre eux.

Text Me PleaseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant