Je t'aime

614 26 4
                                    

"Adieu, Livaï...je t'aime..."

QUELQUES HEURES PLUS TÔT

Livaï s'était réveillé très tôt cette nuit-là. Il transpirait énormément du à un de ses nombreux cauchemars et ses insomnies. 

Cette nuit il avait rêvé de son escouade, morte sous ses yeux, mais aussi de la mort de son supérieur Erwin Smith. Cela lui arrivait souvent et ne portait pas bon présage. 

Une nuit il avait rêvé de la mort de Farlan et Isabelle. Ses deux meilleurs amis d'autrefois, et depuis il n'était plus le même.

Une larme coula le long de sa joue à cette pensée. Il n'y avait qu'une seule personne qui pouvait le comprendre, mais il devait sûrement dormir à cette heure-ci.

Alors le caporal-chef se leva et se dirigea vers sa douche qu'il finit en trois minutes. Il prit alors la guitare qui se trouvait à côté de lui et commença à jouer quelques notes et se mit à chanter, ce qui le surpris lui-même.

 Die stüle liegen sehr eng

Les chaînes sont serrées

Wir reden die ganze nacht lang

Nous avons parlé toute la nuit

Dieser niedrige raum ist nicht leicht

Cette petite pièce n'est pas mauvaise

Wir können uns gut verstehen

Nous pouvons bien nous comprendre

So, ist es immer

C'est toujours comme ça,

Unser licht ist nur das

Notre lumière n'est que ça

Trincken und singen

Nous buvons et nous chantons

Wit bergrüssen morgen

Nous nous saluons le matin

...

Au bout de quelques minutes, il s'arrêta et ouvrit sa fenêtre pour observer le ciel. 

Ce magnifique ciel.

"Alors comme ça on regarde le ciel tout seul ?"

Le caporal-chef fut d'abord surpris mais il reconnut la voix de son supérieur.

"Erwin, tu m'as fait peur...

-Désolé... je t'ai entendu jouer et chanter, c'était magnifique !

-Merci...

-Tiens, je suis venu te voir pour te donner cette couverture. Moi non plus je ne trouve pas le sommeil.

-Je n'ai pas besoin de ça, dit le caporal en montrant du doigt la couverture.

Erwin le regarda pendant quelques instants, surpris.

Livaï se rapprocha du major et se colla contre lui, respirant sa bonne odeur.

Erwin sourit un court instant avant de passer son bras autour de son protégé, son amour. Ils ne se le disaient jamais, mais ils s'aimaient plus que tout.

Ils restèrent ainsi pendant très longtemps, jusqu'au petit matin.

Erwin et Livaï s'équipèrent chacun de leur côté et se rejoignirent aux écuries pour préparer leurs chevaux pour l'exploration.

UNE HEURE PLUS TARD

Le chemin du QG du bataillon jusqu'au district de leur départ avait été particulièrement long pour Erwin. Il n'avait pas dormi la nuit et il s'inquiétait pour le bataillon, et aussi pour son caporal-chef. Ce n'était pas la première fois mais il savait que Livaï décrochait de plus en plus de la réalité, qu'il était affaibli et que ses cauchemars le hantaient. Il en avait déjà discuté avec lui.

Les habitants les encourageait quand d'autres les voyaient avec mépris. Erwin en avait assez et il avait su les ignorer, que leurs paroles soient bonnes ou mauvaises.

"EN AVANT ! OFFREZ VOTRE COEUR POUR LA SURVIE DE L'HUMANITE !!"

Erwin fit partir son cheval au galop et Livaï ne tarda pas à le suivre avec le reste de l'escouade puis du bataillon.

DEUX HEURES PLUS TARD

Livaï et son escouade était partit de leur côté et il dut mettre sa capuche quand il sentit des gouttes d'eau lui tomber sur la tête. Le temps ne tarda pas à tourner à l'orage ce qui fit remonter de mauvais souvenirs.

"Faites attention ! le temps est orageux, il faut trouver un endroit pour se protéger et attendre que ça se calme !"

Le caporal et son escouade ne tarda pas à trouver une veille maison inhabitée et y pénétrèrent pour se cacher avec leur monture.

Puis Livaï songea à son rêve.

"J'espère que tu vas bien Erwin."

UNE HEURE PLUS TARD

La pluie s'était enfin calmée. Livaï monta sur son cheval et rejoignit le point de ravitaillement dans un vieux château non loin de là.

Il commença à chercher du regard le grand blond aux yeux bleus mais ne le trouvait pas. Il commençait à paniquer. Il se dirigea alors vers les blessés et demanda à un soldat s'il avait vu le major.

"Non, je suis désolé.

-Et son escouade ?

-Elle a été anéantie."

Puis le soldat partit, laissant le caporal sur place. Et merde...

"CAPORAL-CHEF ! MIKE VEUT VOUS VOIR ! C'EST URGENT !"

Livaï ne chercha pas à comprendre et se dirigea vers Mike, qui le mena à un homme allongé sur un lit, sur le dos.

Erwin.

Le caporal garda quand même son sang-froid et continua son chemin vers lui.

"Erwin ? "

Pas de réponse.

"Erwin ?"

Le caporal entendit alors un faible murmure provenant du major.

Il s'approcha et découvrit avec horreur son supérieur.

Il avait perdu un de ses bras et une de ses jambes. Du sang sortait de sa bouche et il tremblait de partout.

"Ne bouge pas, je vais chercher quelqu'un !

-Non..c'est trop tard...

-Laissez-moi seul avec lui."

Mike fit un faible sourire à Erwin, comme s'il le remerciait de quelque chose. Puis tout le monde sortit de l'infirmerie, laissant seuls le caporal et le major.

"J'ai de quoi te sauver Erwin. Je ne peux pas te laisser.

-Non, c'est trop tard..."

Livaï sentit que ses larmes coulaient. De plus en plus. Il n'avait pas pu se retenir. L'histoire se répétait comme ce jour-là.

Erwin leva sa main et la posa sur la joue de Livaï pour essuyer ses larmes.

"Je voulais te dire..."

Erwin se mit à cracher du sang.

"Quoi donc ?

-Adieu Livaï...je t'aime."

Le caporal ne tarda pas et embrassa son amant. Erwin lui aussi l'embrassa en retour, en douceur.

Puis son coeur s'arrêta de battre.

"Moi aussi je t'aime."



FIN

Musique : "So ist es immer" - OAV de "Birth of Livaï"

Eruri : Je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant