Chapitre 1 - Un nouveau départ

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/!\ Ce livre est fictif mais inspiré de la réalité, je n'ai pas vécu cette histoire. J'expliquerai beaucoup mon point de vue et je me me suis inspirée de témoignages que vous retrouverez à la fin du livre (Bibliographie) donc j'espère que vous comprendrez le fait que je risque de dire quelque bêtises donc si certains passages vous "choque" car vous les trouvez trop "osé", prévenez moi au lieu de faire une vague d'insultes et je modifierais ce geste maladroit.
Je vous souhaites une bonne lecture <3

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Le harcèlement, il y en a partout. Le harcèlement, il y en a différentes formes: Le harcèlement physique, moral, sexuel et cyber. Dans chacun des cas, c'est dégueulasse. Le harcèlement est souvent et généralement provoqué lorsqu'un individu est trop différent du portrait établi par la société, le fameux portrait « Monsieur-Madame comme tout le monde ». On est tous différents, mais pour certaines personnes il n'y en a qu'une poignée "pas normale", cette poignée qui ne correspond pas aux critères dans le portrait. Je fais parti de cette poignée, pour moi c'est la poignée de ceux destinés à souffrir. Pourquoi ? Chaque jours, le poing se resserre de plus en plus. Je n'ai jamais compris pourquoi on cherchait à éliminer les gens, comme si ils avaient un impact immense sur la société. C'est peut-être resté à cause des mentalités d'avant: Les roux et les homosexuels se faisaient brûler, au moyen-âge. De mon point de vue, je préférerais me faire brûler comme avant que de mourir de l'intérieur, à petit feu, par une mort longue et douloureuse.
Avant de commencer à vous raconter ce que j'ai vécu, je voulais vous présenter le thème de ce récit. Car le harcèlement, au fond, on est tous concerné. Je voudrais aussi dire que le harcèlement, on peut s'en sortir. Il suffit d'y croire et, même si on a plus la force, de s'accrocher, et d'accepter toutes les mains qui sont tendues vers nous pour reprendre l'équilibre sur le fil de la vie. Je suis d'accord, c'est dur, il m'a fallut presque 5 ans pour le comprendre.
C'était le 3 septembre 2009, j'allais rentrer dans un collège pour ma dernière année, la 3ème. Pendant les vacances, mes parents ont divorcé donc j'ai été obligé d'aller vivre avec ma mère, à l'opposé de mon village d'enfance, laissant derrière moi mes amis et ma vie passé. Être nouveau dans un endroit où on ne connaît personne, c'est compliqué. Je me demandais si ils allaient m'accepter tel que je suis. Je suis homosexuel, et j'essayais de le cacher. Pourquoi ? Je n'en ai aucune idée, c'était peut-être lié à la peur d'être rejeté. Moi qui, pour le moment, est le seul à connaître la suite de l'histoire, j'aurais préféré me taire. Le jour de la rentrée, je ne parlais pas mais je regardais quels groupes ont déjà été formé et déduire le caractère de certaines personnes grâce à leur intonation et leur mimiques. Je me souviens de la jolie fille blonde, avec une voix plutôt forte et confiante, avec le visage souriant. Et aussi du garçon que je peinais à voir car ses habits noirs le faisait ressembler à une ombre, mais pas besoin qu'il parle ou qu'il bouge, je sais reconnaître les personnes qui ont tendance à se replier sur eux même. Ils étaient nombreux, trop nombreux, alors j'ai abandonné l'idée de me fier à la première impression. Au moment de l'appel, j'avais pu constater que j'étais dans la même classe du garçon mystérieux, vous comprendrez l'impact qu'il a eu sur moi plus tard. La professeur principale avait décidé de nous mettre à côté, en précisant bien à mes camarades que j'étais nouveau dans la ville. Je ne vois pas en quoi c'était utile de le préciser, mais je n'avais pas envie d'avoir des embrouilles avec mes professeurs dès le premier jour, surtout quand il s'agit de ma professeur principale. Les autres me regardaient comme des suricates ou des prédateurs assoiffés de sang, je n'en sait rien. La matinée avait été longue, je m'en rappelle bien. Le garçon à côté de moi n'avait pas décroché un seul mot, malgré toutes mes tentatives de conversations. Je me disais que, au moins, j'aurais une année de S.V.T tranquille et je pourrais me concentrer. A la récréation, j'avais décidé d'aller parler à des garçons de ma classe, même si ils m'intimidaient un peu vu que j'ai passé le début de ma vie entouré de filles. Je sentais ma peau rougir et mon pouls s'accélérer tellement j'avais peur. Mais je m'étais promis d'essayer de faire comme si j'étais une copie conforme du portrait « Monsieur-Madame comme tout le monde », alors je m'étais suis rapproché encore un peu avant qu'ils ne se retournent. Leurs regards étaient bizarre, comme si j'avais une énorme pustule sur le nez. Mais non, l'un d'entre eux sourit et me frappa dans l'épaule:
- Salut ! T'es nouveau dans la ville ? Dit-il amicalement.
Si le coup dans l'épaule était une manière de dire Bonjour, c'est vraiment bizarre.
- Eh bien oui, il faut croire.. Bégayais-je
- Tu t'appelles comment ? Ajouta-t-il
- Je m'appelle Gabriel.
- Gabrielle c'est pas un nom de fille ? Rigola l'un derrière
- Non, c'est mixte. Comme le prénom Camille. Puis moi ça s'écrit simplement E-L à la fin.
- N'empêche que un mec qui porte Camille comme prénom, c'est bizarre..
Je ne voyais pas en quoi cela était bizarre, si c'est mixte. Ces garçons avaient une drôle de manière de penser.
- Bah ça fait pd quoi ! Ria un des garçon
Ce merveilleux mot est encore coincé au fond de ma gorge. Quel bonheur d'entendre le mot "Pd" à tout bout de champs, et puis imaginons que si le prénom Camille fait (Comme il l'avait si bien dit) "Pd", qu'est ce qu'il avait contre les homosexuels ? Qu'est-ce que ça lui fait ?
- Moi je trouve pas, répliquai-je, et puis ça te fait quoi ?
- C'est bon gros, je rigolais hein.
Effectivement, que des barres. Je ne trouvais ça absolument pas drôle, surtout d'employer un terme comme ça. Bien sûr, je n'ai jamais compris pourquoi au bout de 10s de dialogue, il m'avait appeler "Gros". Ok, c'est (apparement) un surnom entre amis, mais le problème c'est que je n'étais pas encore son ami, et dans tout les cas je ne voulais absolument pas l'être. Mais j'hésitais entre deux choses: La première était de le remettre à sa place et de partir, mais en faisant ça je n'aurais pas d'amis et ils découvriraient sûrement mon homosexualité. La deuxième était de le pardonner, et de continuer dans leurs sens avec leurs surnoms débiles et leurs mentalité pourrie. Ça vous choque si je vous dis que j'avais choisi la deuxième solution ? J'avais pensé faire le bon choix mais je n'aurais pas du, maintenant je le regrette.
- T'inquiète pas, gros, je rigolais aussi hein. Mentai-je
On avait continué à parler, plus particulièrement de moi, jusqu'à la fin de la récréation. Dans le groupe, il y avait Matteo, Paul, Etienne, Arthur, Julien, Ewen et Naël. Vous devez être impatient de savoir qui est mon cher « Gros », c'est Paul. Je savais que j'allais le détester, je savais que sa tête allait me donner envie de vomir à chaque fois que j'aurais l'occasion de le croiser. D'ailleurs, si on revient dans le présent, sachez que le croiser tous les jours me rend malade. Remarque, dans le pass aussi il me rendait malade, mais on y reviendra plus tard. Puis, à la fin de la récréation, nous étions retournés dans nos classes. C'est pendant la pause de midi que ça a commencé à dégénérer.

Différent du portraitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant